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Parler les uns avec les autres plutôt que les uns des autres

L’association « Zeugen der Flucht » veut promouvoir la tolérance par des rencontres

L’association « Zeugen der Flucht  » veut promouvoir la tolérance par des rencontres, © Felix Groteloh

08.06.2023 - Article

L’association « Zeugen der Flucht » réunit des élèves et des réfugiés vivant en Allemagne.

En automne 2015, des centaines de milliers de personnes ont fui vers l’Allemagne qui les a accueillies à bras ouverts ; elles ont bénéficié d’un soutien énorme de la politique et de la population. Les réfugiés de guerre syriens, en particulier, ont été chaleureusement reçus. À la gare principale de Munich, où sont arrivées de nombreuses personnes après être restées bloquées en Hongrie durant leur fuite, ces réfugiés ont même été, au début, accueillis avec des applaudissements. Dans les médias, il était question de la « culture de bienvenue allemande ». Cependant, le soutien de certains citoyens et citoyennes a commencé à s’effriter concernant la politique d’accueil de l’ancien gouvernement fédéral. Un groupe de jeunes venant de Fribourg‑en‑Brisgau n’a pas voulu accepter cette situation. C’est dans la cuisine de leur colocation qu’est née l’idée de rassembler des réfugiés ainsi que des enfants et des jeunes pour donner une dimension humaine aux débats abstraits sur la fuite et la migration ; pour leur donner un visage, pour ainsi dire.

Transmettre aux enfants des connaissances sur les réfugiés

En 2016, le groupe a donc créé l’association « Zeugen der Flucht » (Témoignages de réfugiés), dont la devise est : « Parler les uns avec les autres plutôt que les uns des autres ». Fadel Alnaser, un jeune Syrien ayant fui en 2015 d’Alep vers l’Allemagne avec ses parents et sa sœur, fait partie de l’association depuis le début. « Je trouve qu’il est important de montrer aux enfants que les réfugiés sont des gens normaux », dit ce jeune Syrien, aujourd’hui âgé de 26 ans. « Les enfants ne savent souvent que ce que leurs parents leur racontent ou ce qu’ils entendent dans les médias. »

« Zeugen der Flucht » organise des événements dans les écoles et les universités ainsi que des services religieux. Lors de ces manifestations, des réfugiés comme Fadel Alnaser relatent ce qu’ils ont vécu dans le cadre de leur fuite et décrivent leur quotidien dans leur pays d’origine en guerre. Ils répondent aux questions qu’on leur pose et expliquent ce que cela signifie pour eux de devoir commencer une nouvelle vie dans un pays étranger. « Généralement, quand la glace est rompue, beaucoup de questions tombent », explique Fadel Alnaser. Des questions que posent typiquement les élèves sont : pourquoi as‑tu fui ? Qu’est‑ce que tu fais maintenant en Allemagne ? Quelles différences culturelles y a‑t‑il entre la Syrie et l’Allemagne ?

Les chiffres et faits acquièrent une signification nouvelle grâce aux rencontres

Après avoir rencontré Fadel Alnaser et deux autres Syriens, une classe de seconde a écrit que les chiffres et les faits avaient « acquis une toute autre signification » suite à sa rencontre avec les trois jeunes Syriens. Fadel Alnaser : « Nous donnons aux enfants des lunettes qui leur permettent de voir mieux. »

L’association « Zeugen der Flucht  » est désormais présente à Fribourg‑en‑Brisgau, Dresde et Münster. Rien qu’à lui seul, Fadel Alnaser a déjà rendu visite à plus de 70 classes ; il habite aujourd’hui à Berlin et fait des études de génie mécanique. Quand les enfants et les jeunes lui demandent ce qui ne lui plaît pas en Allemagne, il sait également quoi répondre. Car s’il y a bien une chose à laquelle il n’arrive toujours pas à se faire, c’est la nourriture allemande : « Je me réjouis toujours lorsque ma mère me prépare des plats syriens. »

© deutschland.de

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