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Le festival de la Ruhr débute
Grande salle du Théâtre du Festival de la Ruhr, © Festival de la Ruhr
La tradition a été respectée : lundi 1er mai, une fête populaire a inauguré le Festival de la Ruhr à Recklinghausen. Une pièce de la Prix Nobel de littérature Olga Tokarczuk inaugure le programme ce mercredi 3 mai. Près de 300 représentations sont à l’affiche jusqu’au 11 juin.
Le Festival de la Ruhr a ouvert ses portes. Théâtre, danse, littérature, concerts, cirque, arts plastiques, projet d’urbanisme, programme jeunesse : jusqu’au 11 juin, il propose 90 spectacles et animations. Près de 300 représentations sont à l’affiche dont deux en avant-première mondiale, deux en avant-première européenne et cinq en avant-première allemande. 650 artistes du monde entier sont présents. Un festival placé sous le thème « Rage et respect ».
L’autrice et traductrice Anne Weber, lauréate de nombreux prix et dont l’œuvre explore les possibilités de la narration à l’époque contemporaine, a été invitée à prononcer le discours d’inauguration.
La Prix Nobel Olga Tokarczuk à l’affiche
La programmation débute ce mercredi 3 mai avec la présentation de « Drive Your Plow Over the Bones of the Dead », adaptation scénique d’un roman de la Prix Nobel de littérature polonaise Olga Tokarczuk avec Kathryn Hinter. Cette coproduction du festival et du groupe de théâtre britannique Complicité est signée Simon McBurney. Elle sera jouée pour la première fois sur le continent européen.
Olga Tokarczuk rendra visite aux festivaliers le 7 juin. Elle présentera son nouveau roman, « Empusion », et animera un atelier d’écriture sur le thème « Exercices dans l’univers étranger ».
Le 4 mai sera à l’affiche le dernier travail du magicien de la mise en scène Peter Brook : « Tempest Project ». Il s’agit d’une pièce de théâtre issue d’un travail de recherche sur la pièce « La Tempête » de William Shakespeare.
Attentif à faire accéder tous les publics à l’art, le Festival de la Ruhr déclinera pendant cinq semaines une large palette d’art engagé, international et de première qualité. Il sera aussi soucieux de décloisonner les frontières entre les genres.
« L’art peut faire partie de la solution » aux problèmes du monde
« Le monde est tourmenté. (…) L’art ne peut résoudre à lui seul les défis du monde, mais il peut faire partie de la solution : poser des questions, offrir un espace de rencontres et de cohabitation pacifique, rendre visible ce que l’on ne voit pas, audible ce que l’on n’entend pas, sensible ce que l’on ne comprend pas, il peut incarner le respect et la solidarité », souligne Olaf Kröck, son directeur.
On peut citer parmi les événements au programme : les pièces « Pah-Lak » d’Abhishek Majumdar, coproduite avec le Tibet Theatre et le Tibetan Institute of Performing Arts Dharamsala, « Der Wij » réalisée par Kirill Serebrennikov, « Phädra in Flammen » de Nino Haratischwili, « Macbeth » avec Werner Wölbern, « La cruche cassée » avec Ulrich Matthes, les spectacles de danse « Manifesto » chorégraphié par l’Australienne Stéphanie Lake et « Soul Chain » de Sharon Eyal, ainsi que de nombreuses rencontres avec des artistes, dont l’actrice Paula Beer à propos du « Journal parisien 1942-1944 » d’Hélène Berr.
Comme chaque année, le festival a débuté le 1er mai par une grande fête populaire de la culture. Il s’agit d’un clin d’œil à son histoire. Le Festival est né dans le contexte du rude hiver 1946/1947 au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Des comédiens de Hambourg n’ayant plus de charbon pour chauffer leurs théâtres, se sont rendus dans la Ruhr. Les mineurs ont organisé en leur faveur des livraisons d’« or noir » au nez et à la barbe des occupants.
Reconnaissants, les comédiens sont retournés à Recklinghausen au printemps suivant, en mai 1947, pour remercier les mineurs et leurs familles en interprétant des pièces de théâtre. Depuis, le festival de la Ruhr s’est enraciné dans la longue tradition du théâtre populaire et il s’est européanisé.
A.L.