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Cinq ans après un casse spectaculaire, la Voûte verte brille à nouveau de tous ses feux
Présentation des joyaux retrouvés après le casse spectaculaire perpétré en 2019 dans la Voûte verte de Dresde, © Collections nationales d’art de Dresde. Photo: David Pinzer
Il y a cinq ans, Dresde connaissait l’un des casses les plus spectaculaires de l’histoire allemande : 21 joyaux historiques ornés de pierres précieuses étaient dérobés dans les vitrines sécurisées de la Voûte verte. Aujourd’hui, presque tous ont retrouvé leur place.
L’affaire avait fait le tour du monde. Dans la nuit du 25 novembre 2019, des cambrioleurs s’étaient introduits dans le prestigieux musée de la Voûte verte, à Dresde. Ils avaient dérobé pour plus de 100 millions d’euros de joyaux ornés de diamants et de pierres précieuses en déjouant les systèmes de sécurité. Un casse spectaculaire, l’un des plus spectaculaires de l’histoire allemande. Il était à craindre qu’on ne revoie jamais ces trésors : les malfaiteurs risquaient de démonter les célèbres parures pour pouvoir les écouler. Mais les bonnes surprises arrivent. L’histoire s’est écrite d’une tout autre manière.
Un quasi-miracle
Cinq ans plus tard, la Voûte verte historique a retrouvé un calme qu’elle semble ne jamais avoir quitté. Les visiteurs défilent devant ses vitrines ultra-sécurisées, comme si rien ne s’était passé. Ou presque. Les informations affichées rappellent le vol. Trois pièces du trésor, sur les 21 dérobées, sont encore portées disparues. Et celles qui ont été retrouvées présentent des dommages. Ces dégâts sont, certes, peu visibles à l’œil nu. Mais ils devront faire l’objet d’une restauration quand les pièces du trésor ne constitueront plus des pièces à conviction.
C’est un quasi-miracle. Les enquêteurs eux-mêmes affichent leur satisfaction. « Le verre est plus qu’à moitié plein », se félicite Olaf Richter, chef de la commission spéciale Épaulette, chargée de ce dossier hors du commun. « Quand cela est-il arrivé dans une affaire de ce type que des accusés acceptent de rendre une partie du butin ? ».
De fait, début 2023, cinq des six accusés, appartenant à la famille d’un clan berlinois, ont accepté de parler. Ils ont avoué leur participation au casse ou à sa préparation, exprimé des remords et rendu une grande partie du butin, après un accord entre le parquet, la défense et le tribunal ouvrant à une réduction des peines. En mai 2023, ils ont été condamnés à des peines allant de quatre à six ans de prison. Le sixième suspect a été relaxé.
L’enquête se poursuit
Les investigations se poursuivent pour tenter de retrouver les trois parures disparues. Parmi elles figure une épaulette sertie du Blanc de Saxe, un diamant inestimable de 49 carats.
Depuis août 2024, les autres assortiments sont à nouveau exposés au musée de la Voûte verte historique. Ce musée abrite une collection d’une valeur inestimable, qui fait partie de l’histoire et de l’identité de Dresde et de la Saxe. Elle est l’héritage d’une période faste de l’histoire de la Saxe : le règne d’Auguste le Fort (1670-1733).
Un héritage du règne d’Auguste le Fort, période faste de l’histoire de la Saxe
Ce Prince-électeur saxon, devenu roi de Pologne, avait pris Louis XIV, le Roi-Soleil, pour modèle. Il enviait le faste de Versailles. Il fit tout pour l’imiter à Dresde, embauchant à prix d’or les plus brillants orfèvres, joaillers, peintres, décorateurs, artistes. Ce faste était à ses yeux un instrument de pouvoir visant à accroître son influence politique. Les Saxons lui doivent en grande partie les célèbres collections nationales de Dresde qui font le bonheur des touristes.
Les œuvres exposées dans la Voûte verte ont la particularité d’avoir été dès l’origine conçues pour être montrées au grand public, une première à l’époque. Elles ont, par ailleurs, survécu aux multiples tremblements de terre de l’histoire, parmi lesquels le bombardement de Dresde en février 1945.
A.L.