La nouvelle saison du carnaval rhénan est lancée

Grimés, costumés, colorés, des milliers de fous ont envahi lundi les rues de Cologne, Düsseldorf et Mayence pour le lancement de la nouvelle saison du carnaval. La tradition veut que celle-ci débute le 11 novembre à 11 heures 11 précises.

Rien ne pouvait entamer la bonne humeur des participants, ni la pluie, ni le contexte international. Ils ont proclamé le « Narrenreich  », le royaume des fous, et assisté au défilé de la « Trinité » composée de la Vierge, du Prince et du Paysan. Cologne innove cette année en faisant appel pour incarner ces rôles à une société carnavalesque, « StattGarde Colonia Ahoj », qui compte principalement des membres homosexuels.

La maire de la ville, Henriette Reker, s’est félicitée de cette vitalité. « Nous pouvons tous avoir besoin d’un peu d’énergie pour faire face aux nombreuses crises que nous traversons », a-t-elle souligné. L’apogée du carnaval rhénan se déroulera du 27 février au 4 mars 2025.

Accord sur une hausse de salaire de 5,1 % dans la métallurgie

Les partenaires sociaux se sont accordés mardi sur une hausse de salaire de 5,1 % pour les salariés de la métallurgie et de l’électronique. Ces derniers recevront un versement ponctuel de 600 euros d’ici à février 2025, suivi d’une augmentation des grilles salariales de 2,0 % en avril 2025 et de 3,1 % supplémentaires en avril 2026. Les apprentis n’auront pas de prime, mais un coup de pouce renforcé de 140 euros par mois dès janvier 2025.

Il s’agit d’un accord pilote, négocié pour la Bavière et la région côtière. Mais il a vocation à être généralisé à l’ensemble des 3,9 millions de salariés de la branche, qui comprend notamment les salariés de l’automobile et de la construction mécanique.

Tant le syndicat IG Metall que les fédérations patronales Gesamtmetall et vdm ont loué un bon compromis. Les salariés se voient offrir davantage d’argent malgré un contexte économique difficile, et les entreprises de la visibilité. L’accord a une durée de 25 mois.

Exposition : Andrea Pichl explore ce que les bâtiments disent de la RDA

Quelles représentations sociales sont inscrites dans l’architecture ? Quelle image de l’homme dans l’ornementation ? Où se nichent les structures invisibles du pouvoir étatique, des flux de capitaux et des bouleversements historiques ? Que révèle le goût d’une époque ? Du 8 novembre 2024 au 4 mai 2025, l’artiste Andrea Pichl aborde la division entre les deux Allemagnes à travers un prisme original : elle fait parler les bâtiments et les ornements des représentations de la société qui les a produits.

L’exposition s’intitule «  Andrea Pichl. Wertewirtschaft  » (Andrea Pichl. Valeurs économiques), et se visite à la galerie Hamburger Bahnhof – Nationalgalerie der Gegenwart, à Berlin. Elle se concentre sur les transferts économiques entre l’est et l’ouest de l’Allemagne, pendant et après la division par le Rideau de fer. L’artiste a divisé l’espace en deux par un rideau confectionné à partir de tissus de seconde main provenant de l’ex-RDA, et installé quatre bungalows qui fonctionnent comme des laboratoires.

Décès de l’écrivain Jürgen Becker, explorateur des paysages de la conscience

Expérimentateur de talent et explorateur de la conscience, il était l’une des grandes figures de la littérature allemande de l’après-guerre. Le poète, écrivain et auteur de pièces radiophoniques Jürgen Becker est mort le 7 novembre à l’âge de 92 ans.

Il avait accédé à la renommée au début des années 1960 en se présentant comme un expérimentateur radical, et en publiant ses premières œuvres en prose, Felder (Champs) (1964) et Ränder (1968). Il était à l’aise dans tous les genres, du roman à la poésie (Fin de la peinture de paysage, Foxtrott im Erfurter Stadion), à l’essai et au théâtre.

Ne jamais savoir où mène le début d’une histoire, se mettre devant une page blanche et suivre, par associations, la phrase qui se présente : telle était sa manière d’écrire. Toujours à la recherche de nouvelles formes d’expression, il a obtenu presque tous les prix littéraires de langue allemande, dont le prestigieux Prix Georg Büchner en 2014.

La Seconde Guerre mondiale et la division de l’Allemagne sont les thèmes principaux de son œuvre. Né le 10 juillet 1932 à Cologne, il appartenait à une génération qui a grandi sous le nazisme. Il s’est méfié du langage, toujours susceptible d’être instrumentalisé. Mais il a exploré couche par couche les profondeurs de la mémoire et de la conscience.

Jürgen Becker s’est aussi laissé inspirer par la nature, les gens et sa région natale de Rhénanie. Ancien directeur du département des pièces radiophoniques de la radio Deutschlandfunk (1974-1993), il a publié son dernier ouvrage, Nachspielzeit. Sätze und Gedichte (2024), il y a seulement quelques mois.

Rédaction : A.L.