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Allocution de S.E. Monsieur Stephan Steinlein, ambassadeur d’Allemagne en France, à l’occasion de la Journée de l’unité allemande, le mercredi 1er octobre 2025 à sa résidence, l’Hôtel de Beauharnais

01.10.2025 - Article

Sehr geehrter Herr Bürgermeister Tschentscher,

Madame la Ministre, chère Amélie de Montchalin, Monsieur le Président du Conseil constitutionnel,

Mesdames et Messieurs les Parlementaires,

Mesdames et Messieurs les Ministres,

Monsieur le Gouverneur de la Banque de France, cher François,

Madame la Secrétaire générale, chère Annemarie,

Excellences,

Mesdames et Messieurs en vos grades et fonctions,

Chers amis,

Nous célébrons aujourd'hui les 35 ans de la réunification allemande. Une réunification qui, loin d´être purement nationale, s´inscrivait, dès le début, dans le processus de réunification de notre continent.

Nous célébrons 35 années durant lesquelles mon pays, ses amis et ses alliés se sont engagés à surmonter la division de l'Europe et à instaurer la démocratie et l'économie sociale de marché sur notre continent.

Beaucoup de choses ont été accomplies. Mais tout ce qui a été accompli est aujourd'hui menacé comme jamais auparavant.

La guerre est de retour en Europe. La démocratie est menacée, tant de l'intérieur que de l'extérieur.

Le sentiment évident de supériorité de la démocratie et de l'économie sociale de marché sur toutes les autres formes de vie politique nous a échappé. Le doute s'est installé dans nos sociétés. Et le doute de soi s'étend inexorablement sur nos pays.

Mais sans foi en l'avenir, sans soif de l´avenir, et, par conséquent, sans volonté de changement, pas d´avenir du tout.

Pour beaucoup de mes compatriotes, le 3 octobre 1990 a marqué un nouveau départ. Non sans craintes, mais avec beaucoup d'espoir.

Et avec la volonté de s´engager dans quelque chose de nouveau. C'était la magie des années 1989. Et comme témoin et acteur, je peux confirmer que le renouveau de 1989 était encore vivant lorsque l'Allemagne s'est engagée dans la voie des réformes sociales avec l'Agenda 2010.

Bien sûr, tous les espoirs ne se sont pas réalisés. Toutes les nouveautés n'étaient pas les bonnes.

Mais l'histoire de la réunification allemande est une réussite. Tout comme l'histoire de la réunification européenne.

Je vois ici mon collègue polonais et mes collègues baltes, que je salue tout particulièrement. Le fait que nous soyons tous réunis ici aujourd'hui pour célébrer ensemble cette journée de l´unité allemande est un miracle que nous ne saurions jamais assez apprécier.

Cette année, la célébration officielle de la Journée de l’unité allemande se déroulera à Sarrebruck, terre européenne par excellence, en présence du président français.

Ces festivités sont placées sous le mot d’ordre « L’avenir par le changement » et, compte tenu des bouleversements colossaux que nous vivons aujourd’hui en Europe, je ne peux imaginer de meilleure thématique.

Les défis auxquels nous sommes confrontés sont immenses. Nous devons rendre l’Europe plus compétitive. Nous devons survivre dans un monde de prédateurs, alors que nous ne pouvons plus compter sur les anciennes alliances.

On les entend partout, aujourd’hui, ceux qui sèment la peur, qui mettent en garde contre tout changement et remettent en question l´Europe et l´ouverture nécessaire vers le monde extérieur.

Mais là où je leur suis diamétralement opposé, c’est dans l’analyse de ce qu’il faut faire. Compte tenu des défis à relever, il ne peut y avoir de « chacun pour soi » et il faut au contraire chercher à être plus forts ensembles.

Dans un monde périlleux et déboussolé, la France et l’Allemagne partagent la responsabilité de faire avancer le grand projet européen.

Et à partir de ce constat, la France et l’Allemagne se sont mises au travail. Lors du dernier Conseil des ministres franco-allemand, en août à Toulon, « le moteur franco-allemand s’est remis en marche », comme l’a souligné le chancelier Merz.

Le Conseil des ministres franco-allemand avait pour principal objectif de promouvoir la compétitivité de l’Europe, la croissance ainsi que des emplois attractifs.

À cet effet, 8 feuilles de route et 20 projets phares ont été actés ; autant de mesures auxquelles nous allons nous consacrer au cours des prochains mois et des prochaines années.

Même si la France aura un nouveau gouvernement dans les prochains jours, le programme défini à Toulon restera notre boussole commune.

Le président Macron n’est pas le seul à s’y engager, le Premier ministre Sébastien Lecornu, qui s’investit depuis de nombreuses années avec beaucoup d’énergie dans la coopération franco-allemande, s’en porte également garant.

La décision prise lors de ce Conseil des ministres franco-allemand qui aura à mon avis le plus grand impact à long terme concerne le domaine des innovations de rupture.

Si nous parvenons à réunir les potentiels d’innovation de nos deux pays, tout en intégrant nos autres partenaires européens, et à améliorer les conditions de financement pour les start-up et les scale-up, nous nous rapprocherons très nettement de l’objectif formulé dans le rapport Draghi, à savoir que l’Europe redevienne l’une des régions les plus compétitives du monde.

Car c’est cela la force du « franco-allemand » : être capables d’apprendre les uns des autres et continuer de développer une vision commune pour notre continent, une vision fondée sur la sécurité commune, la croissance et la compétitivité.

Mesdames et Messieurs,

En cette période marquée par l’agenda franco-allemand pour l’innovation, il était tout naturel que cette soirée soit le fruit d’une coopération avec la région la plus dynamique d’Allemagne en matière d’innovation.

Hambourg est en effet en train de devenir un pôle important pour les technologies d’avenir telles que l’intelligence artificielle (IA), la technologie quantique et les nouvelles solutions de mobilité. Je tiens ici à remercier chaleureusement le maire de Hambourg, Monsieur Tschentscher, ainsi que sa chancellerie d’État pour leur soutien qui contribue de manière décisive à la réussite de cette soirée.

Cher François,

C’est un grand honneur de t’accueillir aujourd’hui en tant qu’invité d’honneur.

Il y a près d’un an, tu as formulé avec ton homologue allemand des recommandations concises destinées à l’Allemagne et à la France afin de renforcer et de faire progresser l’Europe en ces temps difficiles. Des recommandations plus actuelles que jamais. « L´avenir par le changement » - à qui d’autre qu´à toi ce mot conviendrait-il mieux ? Tu connais l'Allemagne comme peu de Français la connaissent. « Du bist kein Angstmacher sondern ein Mutmacher », tu es quelqu’un qui nous montre la voie à suivre. Je te remercie beaucoup d'avoir accepté de prendre la parole aujourd'hui.

Mesdames et Messieurs,

Nous devons l’organisation de la réception d’aujourd’hui à l'engagement de nombreux acteurs.

Ainsi, je souhaite remercier nos sponsors Siemens, Remondis et Mercedes pour leur précieux soutien.

Un grand merci également au quatuor à cordes français Elmire qui nous accompagner en musique pour notre grand plus plaisir à toutes et à tous.

Enfin, je souhaite rendre hommage au travail des équipes de l’ambassade et de l’Hôtel de Beauharnais, qui ont préparé cette soirée et veillent à son bon déroulement aujourd’hui.

Je vous souhaite à toutes et à tous une excellente soirée placée sous le signe de l’amitié franco-allemande.

Merci d’être venus et de partager cette soirée avec nous.

Vive l’unité allemande.

Vive l’amitié franco-allemande.

Et vive l’Europe.

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