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Olaf Scholz propose un « Pacte pour l’Allemagne »

Dans le cadre de l’examen du projet de loi de finances pour 2024, le chancelier Olaf Scholz a proposé un effort national dans le cadre d’un Pacte pour l’Allemagne.

Dans le cadre de l’examen du projet de loi de finances pour 2024, le chancelier Olaf Scholz a proposé un effort national dans le cadre d’un Pacte pour l’Allemagne., © picture alliance / Geisler-Fotopress | Frederic Kern/Geisler-Fotopress

08.09.2023 - Article

À l’occasion du débat budgétaire, qui se tenait cette semaine au Bundestag, le chancelier Olaf Scholz a appelé à un effort national pour moderniser l’Allemagne. Sur le plan budgétaire, Berlin mise sur la consolidation après les années de crise.

« Le rythme plutôt que l’immobilisme, l’action plutôt que l’attentisme, la coopération plutôt que les querelles » : c’est le « Pacte pour l’Allemagne » qu’Olaf Scholz propose aux länder, aux communes et à l’opposition démocratique pour moderniser le pays. Le chancelier a dessiné les grandes lignes de ce projet mercredi, lors de l’examen du projet de loi de finances pour 2024. Sur le plan budgétaire, le gouvernement mise sur une stratégie de consolidation après les dépenses exceptionnelles liées aux crises des dernières années.

Olaf Scholz : sortir de l’immobilisme

Trop de chantiers ont été repoussés à plus tard ces dernières années, a mis en avant M. Scholz. « Les citoyens n’en peuvent plus de cet immobilisme. Et moi non plus. » Le chancelier appelle à un grand effort national pour mettre le pays en capacité d’être « plus rapide, plus moderne et plus sûr. »

Il souhaite voir les responsables politiques au niveau fédéral, régional et municipal unir leurs forces pour engager ce vaste chantier de modernisation. Il a souligné l’enjeu de cette proposition : « C’est aujourd’hui que nous posons les bases de la prospérité et de la stabilité pour les dix, vingt, trente prochaines années. »

Personne ne peut se satisfaire de voir l’économie allemande en panne, a-t-il dit. L’Allemagne vient de connaître trois trimestres sans croissance. Or, « les problèmes structurels ne peuvent se résoudre qu’à travers des réponses structurelles ». Il faut accélérer les chantiers et leur planification.

Les chantiers prioritaires

Selon M. Scholz, le Pacte pour l’Allemagne (« Deutschland-Pakt  ») s’attaquera aux questions perçues comme les plus urgentes par les citoyens : l’accès à une énergie propre, sûre et abordable, la construction de logements, la modernisation et la numérisation des infrastructures, la compétitivité des entreprises, ainsi que l’amélioration et la numérisation de l’administration.

Olaf Scholz a cité des projets précis et concrets. Son gouvernement va investir 54 milliards d’euros dans la modernisation des infrastructures (rail, ponts, Internet haut débit, bornes de recharge électrique, logement social, transformation économique vers la neutralité carbone). 58 milliards d’euros seront affectés au développement de la filière hydrogène, au secteur des semi-conducteurs, à l’énergie propre, à la mobilité durable, aux infrastructures numériques et à la rénovation des bâtiments dans le cadre du fonds pour le climat et la transformation. Au total, ce sont plus de 110 milliards d’euros qui seront mis au service de la protection du climat et de la modernisation de l’économie.

Le chancelier a mis en avant les atouts du pays. « Les entreprises étrangères investissent plus de 80 milliards d’euros dans le site Allemagne. Dans des secteurs d’avenir comme les biotechnologies, la construction de batteries, la Clean tech, l’acier vert et l’intelligence artificielle », a-t-il énuméré. La prospérité de l’Allemagne est, en outre, étroitement liée à son intégration dans l’Union européenne (UE), a-t-il ajouté. Toutefois, l’économie allemande ne pourra pas se passer de main-d’œuvre étrangère. Le gouvernement y pourvoit à travers une loi sur l’immigration de main-d’œuvre qualifiée, l’accélération de la délivrance de visas et l’amplification des reconductions à la frontière pour les immigrés illégaux.

Retour à la normalité et cap sur la consolidation budgétaire

Le projet de loi de finances pour 2024, soumis au Parlement cette semaine en première lecture, s’inscrit dans cette volonté de redressement. Le ministre des Finances, Christian Lindner, a mis en avant mardi, devant les députés, la nécessité d’un retour à la consolidation budgétaire après les dépenses exceptionnelles consenties dans le contexte de crise de ces dernières années. Par ailleurs, la hausse des taux d’intérêt interdit un nouvel endettement sans limites, a-t-il fait valoir : entre 2021 et 2024, le service de la dette a été multiplié par dix. Il atteindra l’an prochain 37 milliards d’euros.

Le ministre fédéral des Finances, Christian Lindner, met le cap sur la consolidation budgétaire pour les années à venir.
Le ministre fédéral des Finances, Christian Lindner, met le cap sur la consolidation budgétaire pour les années à venir.© picture alliance/dpa | Kay Nietfeld

Cette politique de consolidation, qui s’étalera sur plusieurs années selon M. Lindner, passera au premier chef par l’application du mécanisme constitutionnel du frein à l’endettement. Le projet de loi de finances pour 2024 prévoit une réduction de 30 milliards d’euros des dépenses de l’État (qui s’élèveront à 445,7 milliards d’euros) et une réduction de 30 milliards d’euros du recours à l’endettement (qui atteindra 16,6 milliards d’euros). Tous les ministères fédéraux devront réaliser des économies, à l’exception du ministère de la Défense, dont le budget augmentera de 1,7 milliard d’euros. Les priorités seront la protection du climat, la numérisation, l’éducation, la cohésion sociale, la sécurité intérieure et extérieure ainsi que les infrastructures de transports.

La cohésion sociale, une condition déterminante

« Après trois années de crises extraordinaires, le budget 2024 marque le retour à la normalité et à un État solidement financé », a souligné Olaf Scholz. Le pays a surmonté la pandémie, réagi à l’invasion russe de l’Ukraine avec détermination et garanti en quelques mois son indépendance à l’égard des approvisionnements en énergie venus de Russie. « Nous avançons dans notre mission de faire en sorte que l’Allemagne ait des jours meilleurs devant elle, et non pas derrière elle », a dit le chancelier. Selon lui, la cohésion sociale est désormais la condition déterminante pour que tous les citoyens puissent prendre ce chemin d’avenir pour le pays.

A.L.

Plus d’informations :

Pacte pour l'Allemagne (en allemand)

Discours du chancelier Olaf Scholz devant le Bundestag (en allemand)

Projet de loi de finances pour 2024 (en allemand)

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