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Frank-Walter Steinmeier : le Loi fondamentale est une mission

Le président allemand, Frank-Walter Steinmeier, lors de la cérémonie célébrant le 75e anniversaire de la République fédérale d’Allemagne, jeudi 23 mai, à Berlin

Le président allemand, Frank-Walter Steinmeier, lors de la cérémonie célébrant le 75e anniversaire de la République fédérale d’Allemagne, jeudi 23 mai, à Berlin, © picture alliance/dpa | Michael Kappeler

24.05.2024 - Article

À l’occasion du 75e anniversaire de la Loi fondamentale, le président allemand, Frank-Walter Steinmeier, a appelé ses concitoyens à défendre les acquis de la démocratie et de la liberté. « La Loi fondamentale garantit la liberté, elle attend de nous de la responsabilité », a-t-il dit.

Le 23 mai 1949, la proclamation de la Loi fondamentale à Bonn marquait la naissance de la République fédérale d’Allemagne. L’Allemagne en fête ces jours-ci le 75e anniversaire. Trente-cinq ans après la chute du mur de Berlin, l’événement célèbre simultanément la réunion de tous les Allemands dans le giron de la démocratie.

C’est une double réussite historique, s’est félicité le président fédéral, Frank-Walter Steinmeier, lors d’une cérémonie à Berlin jeudi 23 mai. Toutefois, la démocratie ne va pas de soi, a-t-il ajouté. Elle attend des citoyens prêts à s’affirmer pour la défendre.

1949, 1989 : une double réussite démocratique

Margot Friedländer, survivante de l’Holocauste, arrivant à la cérémonie accompagnée du vice-chancelier, Robert Habeck, et de l’ancienne chancelière, Angela Merkel
Margot Friedländer, survivante de l’Holocauste, arrivant à la cérémonie accompagnée du vice-chancelier, Robert Habeck, et de l’ancienne chancelière, Angela Merkel© picture alliance/dpa | Bernd von Jutrczenka

« Oui, notre démocratie a réussi », a affirmé le président. « Mais elle n’est pas garantie pour l’éternité », a-t-il mis en garde. Aujourd’hui, nous voyons « se renforcer des forces qui veulent l’affaiblir et la miner, qui méprisent ses institutions, qui insultent et dénigrent ses représentants ». « Nous tous portons la responsabilité de [préserver] une culture politique compatible avec la démocratie ».

Le président appelle chacun à s’opposer « avec détermination à tout ce qui […] fait le lit de la violence : le mépris de l’être humain, le dénigrement des minorités, la haine ». « Tout cela n’a rien à faire dans une démocratie », a-t-il souligné.

La démocratie ne va pas de soi, elle doit être défendue

Selon le chef de l’État, « la Loi fondamentale garantit la liberté, elle attend [de nous] de la responsabilité ». Elle ne représente pas « un bilan » mais « une mission ». « Notre Loi fondamentale ne dit pas ce que nous sommes. Elle montre ce que nous pourrions être. »

« D’autres ne viendront pas la protéger. Nous seuls pouvons la protéger. Tout dépend de nous. Nous affirmer, telle est la mission de notre époque. Mais nous ne nous affirmerons qu’en tant que démocratie forte. Et c’est justement la raison pour laquelle nous avons besoin aujourd’hui de citoyennes et de citoyens qui ne sont pas indifférents à la collectivité. »

L’affirmation plutôt que le repli

À une époque de bouleversements et d’incertitudes, Frank-Walter Steinmeier exhorte les Allemands à ne pas choisir le repli ou la fuite. Ce n’est « pas une solution », a-t-il dit.

« Nous vivons une période d’épreuves. Nous allons vers des années rudes, difficiles. La réponse à y apporter ne peut pas être la pusillanimité ou le doute de soi. Ce serait une complète erreur de mettre la tête dans le sable ou de rêver d’un passé plus confortable. Ma conviction est qu’il serait tout aussi erroné de parler tous les jours de l’effondrement de notre pays. Tout cela paralyse, et ne nous fait pas avancer. Nous devons maintenant nous affirmer, avec réalisme et ambition. […] L’affirmation de soi est la mission de notre époque. »

Selon le président, cela commence par « une vision claire de ce qui est à faire » face aux réalités radicalement nouvelles et aux défis qui se présentent. Face à la « rupture historique » que constitue l’invasion de l’Ukraine par la Russie, par exemple, « nous devons investir dans notre sécurité et renforcer notre alliance », a-t-il dit. « Il faut pour cela des moyens financiers » et « une société forte ». Selon le président, « il ne faut pas avoir peur du débat sur les formes de service militaire et d’autres services pour la collectivité ». Il faut « les mener, et les mener ensemble. »

A.L.

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