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Un effort diplomatique sans relâche : la ministre Baerbock se rend de nouveau en Israël, dans les territoires palestiniens et au Liban
La ministre fédérale des Affaires étrangères Annalena Baerbock lors de la conférence sur la sécurité d’Herzliya à Tel Aviv, © Photothek Media Lab
Au Proche‑Orient, l’inquiétude sur une escalade involontaire entre la milice pro‑iranienne du Hezbollah et Israël s’accroît. Outre la situation humanitaire catastrophique à Gaza et la libération des otages, la perspective d’une solution à deux États sera elle aussi de nouveau abordée.
Après son arrivée lundi soir, la cheffe de la diplomatie allemande prononcera un discours dans le cadre de la conférence sur la sécurité d’Herzliya à Tel Aviv, sur invitation des organisateurs de cette dernière. Dans son discours, Mme Baerbock évoquera en particulier ce que cela signifie concrètement d’œuvrer pour la sécurité immédiate mais aussi durable d’Israël, et elle engagera une réflexion sur les éléments cruciaux permettant de sortir du conflit et d’aller de l’avant.
Créée il y a plus de vingt ans, la conférence d’Herzliya constitue un événement de haut niveau auquel participent des acteurs politiques et scientifiques. Il s’agit d’un forum de dialogue important afin d’échanger avec tous les pans de la société israélienne.
Navette diplomatique : des entretiens à Ramallah et à Jérusalem
Mardi la ministre s’entretiendra d’abord à Ramallah avec le nouveau premier ministre de l’Autorité palestinienne (AP) Mohammad Mustafa. La mission qui attend ce dernier n’est guère aisée, puisque l’AP a besoin de réformes urgentes, ce dans un contexte économique déplorable. Par ailleurs, la violence des colons israéliens s’est accrue et le gouvernement israélien retient complètement, depuis le mois de mai, les recettes fiscales et douanières dues à l’AP. L’AP fournit pourtant des services publics indispensables en Cisjordanie, comme l’éducation, des hôpitaux, des infrastructures et, en partie, la sécurité. Un effondrement financier imminent de l’AP mettrait encore plus en péril la situation sécuritaire déjà fragile en Cisjordanie.
À Jérusalem, la ministre rencontrera son homologue israélien Israël Katz, avec qui elle discutera surtout de la situation humanitaire catastrophique à Gaza ainsi que des efforts déployés pour faire libérer les otages restants. Le plan présenté par Joe Biden sur la base des propositions israéliennes, qui a été approuvé par le Conseil de sécurité de l’ONU et qui est soutenu par des partenaires du monde arabe, d’Europe, d’Amérique, d’Asie et d’Afrique, constitue une étape vers un cessez‑le‑feu durable. L’Allemagne demande instamment au Hamas d’accepter ce plan.
Le Hamas retient toujours en otage dans ses tunnels plus de 100 femmes, hommes et enfants israéliens, et ce depuis plus de huit mois. Ils doivent enfin être libérés. Lors de son déplacement, la ministre des Affaires étrangères Baerbock rencontrera une nouvelle fois des proches des personnes enlevées.
Des entretiens au Liban sur la situation dangereuse à la frontière
Mardi après‑midi, Mme Baerbock discutera notamment avec le premier ministre libanais Najib Mikati à Beyrouth, la capitale du Liban. Lors de cet entretien, la situation tendue et dangereuse le long de la frontière entre Israël et le Liban sera évoquée. Avec ses drones et ses missiles, le Hezbollah déstabilise toute la région. De nombreuses zones dans le sud du Liban, y compris des terres agricoles, sont ravagées. Les combats ont fait fuir des dizaines de milliers de personnes qui, des deux côtés de la frontière, ne peuvent plus retourner dans leurs maisons depuis le mois d’octobre. En raison de sa situation économique désastreuse et du blocage politique persistant auquel il est confronté, le Liban est en proie à une crise profonde. Une escalade militaire aurait des conséquences catastrophiques pour le pays et la région.
Afin que ces points chauds ne s’embrasent pas, il est indispensable de maintenir les canaux de discussion ouverts et de rechercher le dialogue. La résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU montre quelle pourrait être une solution ; elle doit être mise en œuvre par l’ensemble des parties et comprend notamment le retrait du Hezbollah de la zone frontalière, la démarcation de la frontière et une solution pacifique globale. Le gouvernement fédéral allemand s’engage à cet égard, notamment en participant à la mission FINUL de l’ONU.