Avant le Conseil européen et le sommet de l’OTAN (9-11 juillet), le chancelier Olaf Scholz a évoqué cette semaine au Bundestag ses priorités pour l’Europe et la politique internationale. « Je le dis en toute clarté, l’Union européenne demeure le projet de paix et de prospérité décisif pour notre continent », a-t-il déclaré. « Elle est plus importante que jamais, et peut compter sur l’Allemagne ». Simultanément, le chancelier a appelé à travailler au retour de la confiance dans une société ébranlée par les crises.

Priorités

L’Europe à ne pas rester dans une période de flottement, au lendemain des élections européennes, a-t-il plaidé. Il a cité la sécurité et la paix comme priorités, en particulier la transposition du Pacte européen sur la migration et l’asile et la poursuite du soutien à l’Ukraine face à l’agression russe.

Dans le domaine de la défense, Olaf Scholz a aussi appelé à renforcer le pilier européen de l’OTAN, et à augmenter les dépenses. 21 pays sont actuellement associés pour renforcer la défense aérienne commune au sein de l’initiative de bouclier antimissile européen (European Sky Shield), s’est-il félicité. La production d’armes, de munitions et d’équipements militaires se concentre sur les pays partenaires européens. Le chancelier a remercié ses partenaires européens et le président américain, Joe Biden, pour leur étroite coopération.

Europe

Par ailleurs, il a appelé l’Europe à se réformer pour permettre l’adhésion de nouveaux États membres. Il souhaite des priorités plus claires pour le budget européen, davantage de décisions à la majorité qualifiée, moins de bureaucratie et la conclusion d’accords de libre-échange plus nombreux.

L’Europe doit se renforcer sur le plan de la compétitivité économique et de la croissance, a-t-il plaidé. L’Union des marchés de capitaux, par exemple, est urgente pour accélérer les investissements en Europe.

Retrouver la confiance après les crises

Un peu plus de deux semaines après les élections européennes, le chancelier a estimé que le scrutin, marqué par le renforcement des partis populistes de droite, était « une césure ». Il a appelé au retour de la confiance. L’accumulation de crises nous « a fait perdre la confiance. Nous devons veiller à ce que la confiance revienne en Allemagne et en Europe. Et nous devons refonder la confiance là où elle fait défaut. »

« De retour au bon vieux temps, qui n’était pas si bon la plupart du temps, il n’y en aura pas », a argué Olaf Scholz. « Ce dont nous avons besoin, en revanche, c’est d’une perspective politique qui montre comment nous pouvons aller vers un avenir positif en ces temps troublés. » L’enjeu n’est pas d’aller vers « une concurrence entre les populistes et les extrêmes », a-t-il souligné. Il faut une approche qui apporte des réponses concrètes aux problèmes et qui préserve la cohésion dans une société ouverte.

A.L.