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33 ans après la Réunification, plus d’égalité mais des différences
33 ans après la Réunification, l’est et l’ouest de l’Allemagne se sont beaucoup rapprochés. Il reste toutefois des différences et des défis, © picture alliance/dpa | Fabian Sommer
Le ministre délégué à l’est, Carsten Schneider, a présenté cette semaine son rapport annuel sur l’état de l’unité allemande. 33 ans après la Réunification, les écarts structurels se sont résorbés entre l’est et l’ouest. Mais des différences persistent.
Plus égaux, et pourtant différents. Ainsi pourrait-on résumer la situation des länder de l’est et de l’ouest, 33 ans après la Réunification allemande. C’est ce qui ressort du rapport annuel sur l’unité allemande, présenté cette semaine à Berlin par le délégué du gouvernement fédéral à l’est, Carsten Schneider. Les progrès et le rapprochement sont considérables. Mais les défis qui se posent ne sont pas les mêmes à l’est et à l’ouest.
Parmi les différences, la rémunération est souvent mise en avant. Le salaire annuel brut moyen atteint à l’est 86 % de celui de l’ouest, le produit intérieur brut (PIB) par tête 79 %. Les ménages est-allemands disposent en moyenne d’un revenu de 11 % inférieur à celui de leurs compatriotes de l’ouest. Une étude récente a, par ailleurs, montré que les personnes originaires de l’est occupaient aussi plus rarement les postes les plus élevés dans la société.
Industrie moderne et qualité de vie
La réalité ne se réduit toutefois pas à ses chiffres, montre le rapport. Le montant des pensions de retraite est désormais égal à l’est et à l’ouest. Les écarts salariaux entre les femmes et les hommes sont plus faibles à l’est qu’à l’ouest. Les länder orientaux offrent un meilleur accueil aux jeunes enfants, en proposant davantage de crèches. Les familles ont moins de difficultés à trouver un logement abordable. La qualité de vie en ville est jugée meilleure à l’est.
Par ailleurs, l’est s’est doté d’une base industrielle moderne et fortement compétitive, comme le montre les récentes décisions d’implantation d’Intel à Magdebourg et de Tesla dans le Brandebourg. La Saxe est depuis longtemps devenu un pôle majeur dans le domaine de la micro-électronique.
« Les différences structurelles entre l’Allemagne de l’est et celle de l’ouest ont diminué, et en partie disparu », a résumé M. Schneider. Selon le délégué, l’Allemagne ne doit peut-être pas viser l’uniformité sur tous les plans. « Ce serait d’une certaine manière ennuyeux ».
Les traces de la division
À plusieurs égards, cependant, des traces du Mur demeurent encore bien visibles. Le rapport met cette année l’accent sur les particularités des zones urbaines et rurales. Il fait ainsi apparaître un problème auquel l’est est particulièrement confronté : le défi démographique.
Entre 1991 et 2021, près de quatre millions d’Allemands de l’est se sont installés à l’ouest. Il s’agissait, pour la plupart, de jeunes, âgés de 18 à 29 ans. Or, seuls 2,8 millions d’habitants ont fait le chemin en sens inverse. « Une génération a quasiment disparu », constate M. Schneider. Et même si l’hémorragie a cessé depuis un certain temps, ni les migrations intérieures, ni les migrations extérieures ne sont venues compenser ce déficit.
Ainsi, quand les Allemands de l’ouest peinent à trouver des logements abordables, leurs compatriotes de l’est sont confrontés à un manque accru de main-d’œuvre qualifiée et au vieillissement de la population. La proportion d’actifs atteint 62 % dans les villes ouest-allemandes (61 % dans les zones rurales), mais seulement 57 % dans les zones rurales de l’est. Quant aux personnes de plus de 65 ans représentent plus d’un Allemand de l’est sur cinq (22 %, de la population, 27 % dans les zones rurales).
A.L.