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Compact with Africa - Un partenariat pour l’avenir
Arrivée des chefs d'Etat et de gouvernement africains dimanche: le chancelier Olaf Scholz reçoit Abiy Ahmed, Premier ministre d'Ethiopie, à la Chancellerie fédérale, © Gouvernement fédéral/Denzel
Renforcement de la coopération économique avec l’Afrique : tel est l’objectif d’une conférence à laquelle le chancelier fédéral Olaf Scholz a convié lundi des représentants africains de haut rang ainsi que des organisations internationales et des partenaires proches membres du G20.
« G20 Compact with Africa » – Contexte
En 2017, l’Allemagne qui détenait la présidence du G20 a lancé le « G20 Compact with Africa » (CwA). L’idée derrière était que, dans le cadre du CwA, le G20 coopère étroitement avec des partenaires africains engagés sur la voie de la réforme pour atteindre un objectif commun : améliorer le cadre économique général des pays du CwA afin d’augmenter les investissements étrangers (privés) dans ces pays.
Ce faisant, les pays du CwA sont appuyés par la Banque mondiale, le Fonds monétaire international et la Banque africaine de développement. C’est donc sur cette base qu’a été créé un format de partenariat multilatéral unique qui profite à l’ensemble des participants. Le CwA constitue aujourd’hui un format de coopération essentiel bien établi entre le G20 et les partenaires africains, qui tient aussi compte du rôle important de l’Afrique dans un monde de plus en plus multipolaire. Lors de leurs sommets, les cheffes et chefs d’État et de gouvernement du G20 réitèrent régulièrement leur soutien au CwA, comme ce fut le cas dernièrement lors de leur rencontre à Delhi les 9 et 10 septembre 2023. Aux côtés de l’Afrique du Sud, l’Allemagne dirige le Groupe consultatif du G20 sur l’Afrique (G20 Africa Advisory Group) ancré dans le processus des ministres des Finances du G20, au sein duquel les partenaires africains et les membres du G20 échangent à haut niveau, plusieurs fois par an, sur les progrès du CwA.
Le CwA fonctionne
Les organisations internationales analysent régulièrement, dans des rapports de suivi, les progrès économiques réalisés par les pays du CwA. Les chiffres du rapport actuel indiquent que comparativement aux autres États africains, les pays du CwA – plus ouverts au commerce et aux investissements directs étrangers suite aux réformes engagées – ont connu une reprise supérieure à la moyenne après la pandémie. L’année dernière, les pays du CwA ont affiché une croissance économique deux fois plus élevée que les pays africains ne faisant pas partie du CwA, et l’augmentation des exportations de biens et de services était presque quatre fois supérieure dans les pays du CwA. Ce développement est très dynamique : en 2022, les pays du CwA ont réussi à multiplier par six les annonces d’investissements directs étrangers par rapport à l’année précédente.
Le CwA s’agrandit
L’intérêt porté au CwA ne faiblit pas. La République démocratique du Congo vient de rejoindre, en tant que 13e membre, les douze pays qui composaient jusqu’à présent le CwA : le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, l’Égypte, l’Éthiopie, le Ghana, la Guinée, le Maroc, le Rwanda, le Sénégal, le Togo et la Tunisie. Et d’autres pays orientés vers les réformes ont manifesté leur intérêt pour adhérer au groupe : c’est la raison pour laquelle l’on retrouvera l’Angola, le Kenya et la Zambie autour de la table de la Conférence du G20 Compact with Africa à Berlin.
« Conférence du G20 Compact with Africa de 2023 » – Pourquoi une telle conférence ?
Les rencontres personnelles entre cheffes et chefs d’État et de gouvernement concernés sont indispensables à la réussite de grandes initiatives multilatérales. Les conférences régulières et au plus haut niveau du CwA, qui auront lieu cette année pour la 5e fois déjà, ont d’emblée constitué un élément central du CwA : le gouvernement fédéral allemand offre ainsi un format unique permettant à tous les participants d’échanger directement entre eux. En plus des débats sur certains sujets clés du CwA, il reste beaucoup de marge pour d’importantes discussions bilatérales entre États et pour échanger en toute confiance sur les grandes questions de notre époque. Le CwA est soutenu par l’ensemble du gouvernement fédéral; outre le ministre fédéral des Finances et le ministre fédéral de l’Économie et de la Protection du Climat, la ministre fédérale des Affaires étrangères et la ministre fédérale de la Coopération économique et du Développement participeront elles aussi à la Conférence du G20 Compact with Africa ou aux événements en marge, contribuant ainsi à la réussite de la conférence.
Qui va participer ?
Bien que les pays du CwA soient en son centre, la conférence porte sur l’Afrique tout entière, notre continent voisin. C’est pourquoi, en plus des États du CwA et des pays qui souhaitent en faire partie, le chancelier fédéral y a convié tous les autres participants africains du G20 en 2023 : l’Union africaine et l’Afrique du Sud en tant que membres à part entière du G20, mais aussi les pays invités africains actuels du G20. Par ailleurs, les organisations internationales intéressées et d’autres partenaires proches du G20 répondront également à l’invitation du chancelier allemand à Berlin.
Quel est le programme du 20 novembre ?
Le 20 novembre, tout un programme attend les invités internationaux : à l’invitation de l’Initiative de l’économie allemande pour l’Afrique subsaharienne, le « G20 Investment Summit » (Sommet du G20 sur l’investissement) débutera dès 9 heures à l’hôtel JW Marriott. Il réunira des représentantes et représentants allemands et africains de haut niveau issus des milieux économique et politique afin d’échanger sur l’approfondissement général de leurs relations économiques mutuelles, mais aussi sur des projets communs très concrets. Le chancelier fédéral prononcera le discours d’ouverture.
L’après-midi débutera la Conférence du G20 Compact with Africa à la Chancellerie fédérale, à l’invitation du chancelier allemand. Le renforcement des investissements privés (1) et la coopération dans le domaine de l’approvisionnement durable en énergie (2) figureront tout en haut de l’ordre du jour des deux réunions de travail prévues.
Par ailleurs, le président fédéral invitera les cheffes et chefs d’État et de gouvernement africains au Château de Bellevue. Le ministre fédéral des Finances Christian Lindner s’entretiendra, lors d’un déjeuner, avec ses homologues des pays conviés : outre l’amélioration des conditions générales en vue d’augmenter les investissements privés ainsi que la mobilisation de ressources domestiques, des questions liées à l’endettement et, en particulier, la poursuite du renforcement du Cadre commun du G20 seront au cœur de cet échange. La ministre fédérale de la Coopération économique et du Développement Svenja Schulze rencontrera pour sa part 40 jeunes entrepreneurs et entrepreneuses issus de 16 pays africains dans le cadre de la conférence « Shaping the Future with Africa: Young Entrepreneurship as Key to a Just Transition » (« Façonner l’avenir avec l’Afrique : l’entreprenariat jeune, une clé pour une transition juste »). Ces derniers présenteront leurs recommandations pour consolider le rôle des start up afin de créer des emplois et de façonner une transformation socio écologique.
Quels résultats concrets sont attendus ?
Outre les rencontres personnelles précieuses entre les acteurs clés du CwA, la conférence a, bien évidemment, surtout un objectif : parvenir à des résultats concrets. Au delà du vieux schéma des donateurs et des bénéficiaires, il s’agit de développer des coopérations entraînant des bénéfices mutuels et pour un avenir durable commun. L’Afrique constitue un partenaire essentiel pour intensifier nos relations économiques et pour nous diriger vers un avenir climatiquement neutre. Ce n’est qu’avec d’importants investissements privés que nous pourrons exploiter ce potentiel.
Concernant le renforcement des investissements privés, le gouvernement fédéral a déjà posé un jalon dans sa Stratégie de diversification récemment adoptée : des conditions de garantie plus favorables s’appliqueront dorénavant aux investissements directs dans certains États. Cela vaut en principe explicitement aussi pour les pays du CwA. Il s’agit de diversifier les chaînes d’approvisionnement et de les rendre ainsi plus résilientes. Cela vaut également pour une coopération plus étroite en matière d’extraction durable et de transformation locale des matières premières, coopération dans le cadre de laquelle le gouvernement fédéral suit la maxime suivante : le partenariat et la valeur ajoutée locale plutôt que l’extractivisme. Cela concerne en particulier les matières premières essentielles à la transformation verte de l’économie. Dans ce contexte, le gouvernement fédéral appuie également l’initiative des ministres des Finances du G7 « Partnership for RISE » en coopération avec la Banque mondiale, dont le but consiste à aider les pays émergents et en développement à renforcer leurs chaînes d’approvisionnement. ; i Le gouvernement fédéral l travaille aussi à des instruments concrets pour accroître les capacités de production à l’échelle nationale et internationale. Le gouvernement fédéral peut se baser en outre sur les initiatives à succès « Africa Connect » et « Africa Grow », qui constituent toutes deux des offres de financement attractives aussi bien pour les entreprises allemandes et européennes que pour les petites et moyennes entreprises et les start up africaines. L’agence d’assurances soutenue par le gouvernement fédéral Assurance pour le développement du commerce et de l’investissement en Afrique (ATIDI), qui offre des produits financiers visant à assurer des risques commerciaux et politiques en Afrique et promeut le commerce transfrontalier et les investissements directs étrangers, reste un instrument majeur. Les exportateurs et investisseurs allemands peuvent utiliser les produits d’ATIDI en complément des couvertures Hermes pour pénétrer sur de nouveaux marchés africains en rapide croissance. Le gouvernement fédéral renforce par ailleurs son offre de soutien variée afin de faciliter l’entrée des entreprises sur le marché des pays du CwA ; le programme de soutien pour la participation des entreprises allemandes aux salons à l’étranger, le Programme de formation pour managers, les partenariats administratifs, le Réseau Entreprises Afrique et un réseau de chambres de commerce allemandes à l’étranger grandissant offrent une assistance pratique très concrète. Enfin, le gouvernement fédéral soutient également l’initiative de connectivité de l’UE « Global Gateway » qui, grâce au paquet d’investissements Afrique Europe, doit permettre de mobiliser 150 milliards d’euros pour des investissements durables dans les infrastructures en Afrique.
De nombreux pays africains, dont des pays du CwA, disposent d’excellents potentiels en matière d’énergies renouvelables. Il existe de ce fait des possibilités de parvenir à une industrialisation pérenne et à une production compétitive d’hydrogène vert, l’énergie du futur. En revanche, l’Allemagne et de nombreux autres pays industrialisés fortement développés devront couvrir à terme une grande partie de leurs besoins en hydrogène vert par des importations. Dans ce contexte, nombre de partenaires africains ont l’occasion de participer très tôt au marché mondial de l’hydrogène en rapide expansion et d’établir, notamment à l’échelle locale, leurs propres chaînes de valeur de l’hydrogène pour un développement durable. La CwA-Conférence doit donc marquer le début, d’une part, d’une coopération accrue et à long terme dans le domaine de l’approvisionnement durable en énergie et, d’autre part, de l’exportation d’hydrogène vert et de dérivés de l’Afrique vers l’Allemagne ainsi que l’Europe. À cet égard, l’Allemagne peut notamment se baser sur l’Initiative « Africa-EU Green Energy Initiative » pour l’énergie verte, qui comprend également une large gamme en matière d’hydrogène vert et à laquelle la CwA-Conférence doit donner une nouvelle impulsion. En conjuguant investissements publics et privés, cette initiative doit faire avancer massivement le développement des énergies renouvelables en Afrique : pour la transition énergétique locale, pour le développement industriel de l’Afrique et pour les exportations. À travers le fonds de développement PtX et d’autres offres également, le gouvernement fédéral aide entre autres des États du CwA à bâtir des économies locales de l’hydrogène ainsi que leurs chaînes de valeur.
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