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21e rencontre des États parties à la Convention d’Ottawa : pour un monde sans mines antipersonnel
Recherche et désamorçage de mines laissées par l’EI en Iraq, © Sputnik
Les mines antipersonnel sont des armes terribles. En tant que présidente de la Convention d’Ottawa, l’Allemagne s’engage en faveur d’un monde sans mines antipersonnel. Tout savoir sur le sujet ainsi que sur le discours de la ministre adjointe Katja Keul lors de la rencontre qui a lieu cette semaine.
Que ce soit en Colombie, dans le Soudan du Sud ou en Ukraine, les régions du monde où l’on met sa vie en danger en se rendant à l’école, au puits ou à l’hôpital le plus proche sont trop nombreuses. Les mines empêchent la culture des champs et la reconstruction des villages. Ce sont très souvent des civils qui sont touchés par les mines antipersonnel, détruisant ainsi des familles et des communautés, même des années après la fin d’une guerre ou d’un conflit armé. Plus de 9 000 personnes ont ainsi été blessées ou tuées par des mines et des restes explosifs de guerre en 2022.
La ministre adjointe Katja Keul a déclaré à ce sujet à Genève :
Les mines terrestres détruisent les ressources nécessaires à la vie et entravent le retour en toute sécurité des réfugiés de l’intérieur. La plupart des victimes sont des femmes et des enfants. L’objectif est donc clair : le déminage et le soutien apporté aux victimes concourent à la sécurité, au développement durable et à la réconciliation. En résumé, ils concourent à une vie digne.
L’Allemagne préside la Convention d’Ottawa en 2023
En tant que présidente de la Convention d’Ottawa, l’Allemagne s’engage donc pour un monde sans mines antipersonnel. C’est également la raison pour laquelle l’Allemagne est le deuxième contributeur bilatéral au monde en matière de déminage humanitaire et d’enlèvement d’engins non explosés, avec une contribution de 70 millions d’euros en 2023. Ces fonds sont alloués à l’examen et au déminage de surfaces contaminées, mais aussi à la sensibilisation aux risques destinée à la population, au soutien des victimes de mines, notamment en leur fournissant des prothèses et en finançant leur rééducation, ainsi qu’au renforcement des capacités des services nationaux des États concernés.
La ministre adjointe Katja Keul a déclaré à ce sujet à Genève :
Le gouvernement fédéral demeure fermement attaché à l’objectif de la Convention d’Ottawa qui consiste à soutenir les États parties à la convention afin d’affronter les nouveaux enjeux ainsi qu’à aider les populations concernées à surmonter les graves répercussions humanitaires des mines antipersonnel. Cela revêt une grande importance pour nous qui présidons actuellement la convention et nous sommes prêts à poursuivre sur cette voie à la fin de notre présidence.
La Convention d’Ottawa a 25 ans mais reste plus actuelle que jamais
La Convention d’Ottawa existe déjà depuis 25 années. L’exemple de l’Ukraine, où la Russie mine des surfaces agricoles et des villes, montre que les objectifs de la convention demeurent plus actuels que jamais. Les États minés sont aujourd’hui confrontés à de nouveaux défis, tels que des mines terrestres improvisées qui sont surtout utilisées par des groupes armés non étatiques. Les phénomènes météorologiques extrêmes, tels que les inondations, rendent le déminage de plus en plus difficile.
L’Allemagne a fait du retour d’expérience au sujet de ces enjeux l’une des priorités de sa présidence de la Convention d’Ottawa. La ministre adjointe Katja Keul a ainsi souligné :
La conférence de révision en 2024 nous permettra de prendre du recul et d’analyser les outils dont nous disposons. Nous sommes confrontés à de nouveaux défis :
- Comment réagir face à des mines antipersonnel improvisées ?
- Comment poursuivre le déminage dans un contexte de phénomènes météorologiques extrêmes tels que des inondations ?
- Comment optimiser l’utilisation de ressources limitées alors que les guerres et conflits actuels et futurs entraînent sans arrêt de nouvelles contaminations et que les restes d’anciens conflits continuent de menacer la vie des habitantes et habitants dans d’autres pays ?
- Comment fournir une aide intégrative tenant compte des conflits ?
Afin de trouver des réponses à ces questions, ces thématiques ont été définies en tant que priorités de notre présidence.
La Convention sur l’interdiction des mines antipersonnel signée fin 1997 à Ottawa montre qu’une action efficace est possible à l’échelle internationale. Il s’agit de l’une des conventions les plus profitables pour le contrôle humanitaire des armements et elle a permis de réaliser des progrès décisifs en matière de droit international humanitaire.