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Annalena Baerbock se rend à Djibouti, au Kenya et dans le Soudan du Sud et s’engage pour mettre fin à la violence au Soudan

Visite du camp de réfugiés du HCR à Gorom au Soudan du Sud

Visite du camp de réfugiés du HCR à Gorom au Soudan du Sud, © Florian Gaertner/AA/photothek. de

24.01.2024 - Article

Les combats sanglants entre deux généraux au Soudan, entamés il y a 8 mois et source de chaos, sont appelés « la guerre oubliée » par les journaux. Mme Baerbock se rendra dans la Corne de l’Afrique du 24 au 26 janvier pour soutenir les efforts en faveur du dialogue, de la stabilité et de la paix.

Graffiti représentant l’étudiante Alaa Salah, symbole des manifestations soudanaises contre la dictature 
Graffiti représentant l’étudiante Alaa Salah, symbole des manifestations soudanaises contre la dictature © picture alliance / Ministère fédéral des Affaires étrangères | Stringer

Les femmes étaient à l’avant-poste lorsque le Soudan fut pris d’espoir il y a cinq ans. Une grande part de la population les rejoignit dans la rue pour manifester en faveur de la démocratie et de l’égalité des sexes. La photo d’Alaa Salah, une étudiante de 22 ans, fit le tour du monde à l’époque : debout sur une voiture avec l’index pointé en signe d’accusation, elle récitait un poème à la foule, devenant ainsi une véritable statue de la liberté vivante ; elle devint le symbole pacifique du mouvement de résistance soudanais contre la dictature. « Brisez la résistance des filles et vous briserez aussi la résistance des hommes », aurait ordonné l’un des généraux soudanais à l’armée. Ils n’y parvinrent pas. Les manifestations populaires conduisirent à la destitution du dictateur soudanais Omar el-Béchir. Des personnalités politiques issues de la société civile et l’armée parvinrent à un accord concernant un gouvernement de transition partagé jusqu’à ce que le pouvoir soit définitivement remis aux mains d’un gouvernement civil. Mais l’armée ne tint pas parole.

Cela fait à présent huit mois que l’armée soudanaise, dirigée par le général Al-Bourhane, se livre à des combats contre le groupe paramilitaire des forces de soutien rapide (FSR), dirigé par le général Hemetti. L’amer bilan fait état de plus de 12 000 morts, 7 millions de personnes déplacées, un système de soins qui s’est effondré et un pays partiellement en cendres. Les deux parties au conflit sont accusées de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité ainsi que de viols systématiques employés comme arme de guerre. La ministre fédérale des Affaires étrangères Annalena Baerbock vient à présent rendre visite aux États et acteurs régionaux qui jouent un rôle essentiel dans les efforts de médiation et de paix au Soudan : il s’agit de Djibouti, du Kenya, du Soudan du Sud ainsi que de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD).

La ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock :

Je souhaite discuter avec mes interlocuteurs à Djibouti, au Kenya et dans le Soudan du Sud de différents scénarios pour que les généraux Al-Bourhane et Hemetti reviennent enfin à la table des négociations. Le gouffre vers lequel la population soudanaise est entraînée doit se refermer et la déstabilisation de la région doit cesser.

Pour la stabilité dans la région

La cheffe de la diplomatie allemande mènera des discussions politiques à Djibouti et elle y rencontrera des représentants de l’IGAD, une confédération réunissant les États de la Corne de l’Afrique. Le gouvernement djiboutien et l’organisation régionale IGAD s’efforcent depuis le début des combats au Soudan d’entretenir le dialogue et d’instaurer un cessez-le-feu. Ce petit pays joue un rôle primordial pour la stabilité et la sécurité de la Corne de l’Afrique. La France, l’Italie, les États-Unis, le Japon et la Chine ainsi que l’opération ATALANTA, la mission européenne de lutte contre la piraterie, disposent de bases navales à Djibouti afin de sécuriser les routes commerciales en mer Rouge et autour de la Corne de l’Afrique.

Mme Baerbock rencontre le président kenyan William Ruto à Kiganjo, Kenya
Mme Baerbock rencontre le président kenyan William Ruto à Kiganjo, Kenya © Florian Gaertner/AA/photothek. de

Au Kenya, il sera aussi principalement question des efforts de paix pour le Soudan. Outre des interlocuteurs politiques, Mme Baerbock y rencontrera également des représentantes et représentants de la société civile soudanaise en exil. Nos deux pays entretiennent par ailleurs des relations diversifiées nourries par le fait que nous pouvons toujours apprendre les uns des autres. Le Kenya, un pionnier dans le développement des énergies renouvelables qui couvre d’ores et déjà 90 pour cent de ses besoins par l’énergie géothermique, hydraulique et éolienne, lutte contre le chômage des jeunes en ayant recours à un système allemand qui a su faire ses preuves et s’exporte bien : la formation en alternance. La ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock visitera donc également un centre de formation cofinancé par la GIZ et elle échangera avec les élèves.

Pour la dernière escale de son voyage, Mme Baerbock mènera à Djouba, la capitale du Soudan du Sud, des entretiens politiques, elle discutera avec des membres allemands de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS) et elle visitera un camp de réfugiés du HCR. Le Soudan du Sud a accueilli des centaines de milliers de réfugiés soudanais et a proposé de faire office de médiateur dans le conflit en raison de sa proximité géographique et de ses liens historiques avec le Soudan. En tant que deuxième donateur, l’Allemagne contribue à fournir des produits de première nécessité aux réfugiés accueillis dans les pays voisins du Soudan. Il ne sera toutefois mis fin aux souffrances que lorsque la communauté internationale fera pression pour interrompre les combats.

La ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock :

Aussi sombre que la situation au Soudan puisse paraître actuellement, le courage des jeunes, et en particulier des femmes, qui sont descendus dans la rue en 2019 pour réclamer une plus grande participation à la société ainsi qu’une transition pacifique, présage un avenir meilleur pour le pays. Il est de notre devoir que ce conflit ne devienne pas une « crise oubliée ».

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