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Ne pas délaisser le Soudan : l’Allemagne, la France et l’UE organisent une conférence internationale
La ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock dans le camp de réfugiés de Gorom (Soudan du Sud, le 26 janvier 2024), © Florian Gaertner
La ministre des Affaires étrangères Baerbock, son homologue français Séjourné et l’UE veulent organiser une conférence afin de mobiliser l’aide internationale pour la population soudanaise en détresse et donner un nouvel élan aux efforts de médiation en pleine guerre civile.
Au début de l’année 2023, la population soudanaise et la communauté internationale étaient emplies d’espoir. La transition vers un gouvernement civil semblait à portée de main. Mais tout s’est passé autrement. Le 15 avril 2023, deux généraux assoiffés de pouvoir refusant de partager leurs sinécures ont plongé le Soudan dans une guerre sanglante qui se poursuit encore aujourd’hui.
Le bilan de cette guerre civile qui dure depuis un an est dramatique : près de 15 000 morts et quelque 8,5 millions de personnes déplacées, un système de santé qui s’est effondré et un pays qui a été réduit en cendres. Les images du Darfour en particulier nous rappellent de sombres souvenirs du génocide qui y fut perpétré il y a 20 ans. Les répercussions régionales sont elles aussi colossales : les pays voisins, qui sont pour la plupart extrêmement pauvres, ont accueilli 1,9 million de réfugiés soudanais au cours des derniers mois.
Depuis le début de la guerre, de nombreux acteurs internationaux ont tenté d’intervenir dans le conflit en tant que médiateurs afin d’obtenir un cessez-le-feu et un meilleur approvisionnement humanitaire, sans toutefois malheureusement parvenir à des résultats durables. Les parties au conflit ont dressé les différentes initiatives de médiation les unes contre les autres, n’ont pas respecté leurs engagements et ignoré des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU.
La conférence de Paris pour le Soudan
Au cours de son déplacement dans les pays limitrophes du Soudan en janvier 2024, la ministre fédérale des Affaires étrangères Annalena Baerbock a proposé la mise en place d’une initiative en cinq points pour donner plus de poids aux efforts de paix internationaux. L’un des principaux volets de cette initiative consiste à mieux coordonner les efforts de médiation internationaux, de manière à faire davantage pression sur les parties au conflit.
C’est ici qu’intervient la conférence de Paris pour le Soudan. Sur invitation de la cheffe de la diplomatie allemande, de son homologue français Stéphane Séjourné et de l’UE, cette rencontre de haut niveau réunit pour la première fois l’ensemble des acteurs pertinents qui s’efforcent de trouver une solution au conflit soudanais, afin d’adopter une approche commune.
Endiguer la crise humanitaire
La situation humanitaire au Soudan est catastrophique. Pour survivre, près de la moitié de la population soudanaise est absolument tributaire de l’aide humanitaire, soit 25 millions de personnes. L’ONU estime que 2,5 milliards d’euros sont nécessaires pour surmonter la crise humanitaire au Soudan et sauver des milliers de personnes de la famine.
Dans les pays limitrophes du Soudan, la situation est également dramatique. L’une des plus importantes crises des réfugiés au monde s’y joue actuellement sous nos yeux. Au Soudan du Sud, la ministre Annalena Baerbock a visité en janvier l’un des nombreux camps de réfugiés absolument surpeuplés.
La conférence de Paris pour le Soudan a donc pour objectif de lever des aides dans le monde entier. Le gouvernement fédéral allemand prévoit de donner l’exemple.
Réunir la société civile soudanaise
Les acteurs de la société civile au Soudan ne sont pour l’instant pas parvenus à s’accorder sur une position politique conjointe portée par le plus grand nombre possible de représentants de différentes positions. La conférence de Paris pour le Soudan propose donc aux acteurs de la société civile soudanaise une plateforme leur permettant de se réunir, de s’organiser et de développer une vision commune pour un Soudan démocratique. Ils se trouvaient au premier rang lorsque la population soudanaise a chassé le dictateur Omar el-Béchir du pouvoir en 2019 et ils sont nombreux à avoir par la suite exercé des responsabilités gouvernementales avant le putsch militaire de 2021.