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L’Allemagne s’attend à une baisse de ses recettes fiscales
Sur la base d’une nouvelle évaluation, le gouvernement s’attend à de moindres rentrées fiscales que prévu en 2025, et jusqu’en 2028, © picture alliance/dpa | Karl-Josef Hildenbran
Sur la base d’une nouvelle estimation, le gouvernement s’attend à de moindres rentrées fiscales que prévu jusqu’en 2028. Le manque à gagner pour l’État fédéral, les länder et les communes devrait s’élever à 22 milliards d’euros en 2025.
Le groupe de travail chargé d’estimer les recettes fiscales en Allemagne a revu ses chiffres à la baisse. En 2025, l’État fédéral, des länder et des communes devraient engranger près de 22 milliards d’euros de moins que prévu, dont 11 milliards pour le seul État fédéral, a fait savoir le ministre fédéral des Finances, Christian Lindner. D’ici à 2028, les experts prévoient une baisse de 80,7 milliards d’euros par rapport à leur estimation de l’automne 2023.
Vers une croissance faible en 2024
La dégradation des perspectives financières a des raisons conjoncturelles et structurelles, a affirmé M. Lindner. Sur le plan conjoncturel, l’économie allemande traverse une période de ralentissement. Cette semaine, le Conseil des experts (« Cinq Sages ») et la Commission européenne ont révisé leurs prévisions à la baisse pour l’Allemagne. Ils tablent respectivement sur une croissance de 0,2 % et de 0,1 % en 2024.
Le Conseil des experts constate la persistance d’une faible demande domestique : les ménages consomment avec prudence, et l’industrie et la construction ne voient les commandes augmenter que modestement. Les Sages s’attendent toutefois à un sursaut dans le courant de l’année et en 2025. La hausse des salaires réels devrait relancer la consommation, qui soutiendra la croissance.
Préparation du budget pour 2025
Pour l’heure, l’évaluation fiscale accentue les défis financiers pour les années à venir. Elle ne facilite pas la préparation du projet de loi de finances pour 2025, que le gouvernement entend boucler d’ici au début du mois de juillet et qui fait l’objet de débats.
Christian Lindner appelle à prioriser les dépenses et à « se concentrer sur l’essentiel » - le renforcement de l’économie - plutôt que de recourir à l’endettement. « La nouvelle estimation fiscale constitue un test de réalité pour le budget 2025 », a-t-il dit. « Nous devons nous détourner des souhaits irréalistes et consolider davantage le budget. » « Nous n’aurons pas de nouvelles marges de manœuvre financières à un horizon prévisible ».
Le Parti social-démocrate (SPD) et les Verts appellent toutefois à ne pas sacrifier la cohésion sociale, ni la protection du climat. De son côté, la Fédération du patronat de l’industrie (BDI) réclame un programme de relance de la croissance et d’incitations à l’investissement pour contrer la baisse des recettes fiscales.
A.L.