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Œuvrer pour la diplomatie à une époque tourmentée : la ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock se rend à Pékin pour une visite de travail
La ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock et son homologue chinois Wang Yi, © photothek.net
La ministre fédérale des Affaires étrangères Annalena Baerbock se rend pour la deuxième fois en République populaire de Chine, afin de mener un dialogue stratégique avec son homologue chinois Wang Yi le 2 décembre.
Au début de son déplacement, la ministre fédérale des Affaires étrangères Annalena Baerbock a déclaré :
Cette époque tourmentée nous montre que tout est lié dans un monde connecté : on ne peut discuter de politique climatique sans parler de géopolitique, comme nous avons pu le constater lors de la Conférence mondiale sur le climat à Bakou. Notre sécurité est étroitement liée à la sécurité d’autres régions du monde. Les échanges et la diplomatie sont donc plus importants que jamais, et cela vaut aussi pour les relations que nous entretenons avec ceux qui ont une autre vision des choses que nous. Afin de protéger nos valeurs et intérêts, il convient de rappeler sans relâche que la coopération vaut mieux que la confrontation, sans pour autant être naïf. C’est aussi parce que l’Europe et la Chine ont œuvré ensemble pour une nouvelle approche en matière de financement climat que la COP 29 à Bakou a finalement abouti.
Forte de 1,4 milliard d’habitantes et d’habitants, soit près d’un sixième de la population mondiale, la Chine joue un rôle majeur sur les plans politique, économique et culturel. Le pays a changé ces dernières années. En se dotant pour la première fois en juillet 2023 d’une stratégie détaillée et interministérielle pour la Chine, le gouvernement fédéral a tenu compte du nouveau rôle de la Chine dans le monde. Notre attitude envers le pays ainsi que les relations complexes que nous entretenons constituent en effet un défi géopolitique majeur. La boussole de la politique européenne vis-à-vis de la Chine prend en considération le fait qu’il s’agit à la fois d’un partenaire, d’un concurrent et d’un rival systémique.
Avant son départ, la cheffe de la diplomatie allemande a ainsi souligné :
En tant que principale économie européenne, nous défendons tout autant nos intérêts que ne le fait le gouvernement chinois dans son propre intérêt. Dans ce contexte, une chose vaut pareillement pour la politique économique, climatique ou de sécurité : collaborer lorsque c’est possible, faire montre d’autonomie lorsque cela s’avère nécessaire. Nous ne fermerons pas les yeux si notre rivalité économique est détournée aux fins de la compétition systémique. Dans un monde entièrement connecté, la politique économique est aussi une politique en matière de sécurité. Nous n’accepterons donc pas que certains violent les règles du jeu internationales au détriment de l’industrie allemande et européenne, que ce soit à travers une surproduction subventionnée par l’État ou dans le champ des droits humains, en passant outre aux normes fondamentales du travail de l’OIT afin d’en tirer un avantage concurrentiel. En tant qu’Européens, nous soutenons la Commission européenne qui dispose d’un mandat puissant pour trouver une solution avec la Chine en faveur d’une concurrence et de conditions équitables. J’ai discuté de ce sujet avec la nouvelle haute représentante Kaja Kallas juste avant mon départ.
La guerre d’agression russe contre l’Ukraine qui est contraire au droit international sera aussi un point central des entretiens qui seront menés à Pékin. Mme Baerbock a ainsi déclaré :
Lors de la réunion du G7 la semaine dernière, nous avons discuté avec nos partenaires de l’Indopacifique. Nous avons ainsi pu de nouveau constater que tous les États qui s’engagent en faveur d’un ordre international fondé sur des règles partagent la même crainte. Car la guerre en Ukraine montre dans quelle mesure notre sécurité en Europe est indissociable de la sécurité en Asie. Si la Corée du Nord envoie des soldats et des armes destinés à servir contre l’Ukraine et que la Russie soutient dans le même temps le programme nucléaire de Pyongyang, cela menace la paix chez nous comme dans l’Indopacifique. Au lieu d’assumer des responsabilités pour la paix et la sécurité à travers le monde en tant que membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, la Chine s’oppose aux principaux intérêts de l’Europe en accordant une aide économique et en fournissant des armes à la Russie. La guerre d’agression brutale menée par Vladimir Poutine contre l’Ukraine menace directement notre paix. J’évoquerai à Pékin aussi le fait qu’il s’agit d’un aspect que nous ne pouvons pas tout simplement ignorer dans le cadre de nos relations avec la Chine.
La cheffe de la diplomatie allemande Annalena Baerbock se rendra ensuite directement à la réunion des ministres des Affaires étrangères de l’OTAN à Bruxelles