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À La Valette, la ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock promeut une OSCE puissante et capable d’agir
La ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock au Conseil ministériel de l’OSCE, © Photothek
Les ministres des Affaires étrangères de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe se réunissent à Malte les 5 et 6 décembre pour discuter notamment de la situation en Ukraine. Un aperçu de l’engagement de l’Allemagne au sein de l’OSCE pour la stabilité et la sécurité en Europe.
La guerre d’agression russe contre l’Ukraine a ébranlé l’ordre de sécurité européen et plongé des millions de personnes dans une grande détresse. Le Conseil ministériel de l’OSCE sous présidence maltaise sera ainsi cette année principalement consacré au soutien de l’Ukraine. Des représentants issus de 57 pays, d’Amérique du Nord jusqu’en Asie centrale, se réuniront à La Valette afin de discuter de différents moyens de rétablir la sécurité en Europe.
Avant de lancer sa guerre d’agression contre l’Ukraine en février 2022, la Russie avait déjà essayé à plusieurs reprises de contourner et de paralyser le travail de l’OSCE. Malgré ces incroyables difficultés, l’organisation est parvenue à prolonger jusqu’en 2028 le programme de soutien à l’Ukraine (« Support Programme for Ukraine »). L’OSCE documente par ailleurs sans discontinuer les violations des droits humains perpétrées dans le cadre de la guerre d’agression russe contre l’Ukraine et publie des rapports, notamment au sujet de la situation des personnes civiles ukrainiennes emprisonnées par la Russie. Elle aide ainsi également l’Ukraine à lutter contre l’impunité des crimes commis par la Russie ainsi qu’à documenter les dégâts environnementaux causés par la guerre d’agression russe. D’autres projets sont en cours, notamment en ce qui concerne le soutien psychologique des enfants et des jeunes ou les personnes civiles disparues, en mettant l’accent sur les enfants déportés.
L’Allemagne s’engagera à La Valette pour que la Russie ne puisse continuer à saper la capacité d’action de l’OSCE par ses blocages. L’Ukraine défend non seulement son propre territoire, mais aussi les principes fondamentaux de l’OSCE. Il est primordial que la communauté internationale continue de se montrer solidaire de l’Ukraine et la soutienne par tous les moyens dans sa capacité à se défendre.
L’OSCE, un outil indispensable à la sécurité de l’Europe
L’OSCE reste un instrument indispensable au dialogue et à la collaboration en Europe. L’organisation est toutefois actuellement plongée dans une grave crise institutionnelle et financière, notamment à cause de la stratégie d’obstruction de la Russie. Cela fait à présent trois ans que le budget de l’OSCE n’est géré qu’à titre provisoire, ce qui restreint considérablement sa capacité à agir. Les quatre postes de direction de l’organisation, dont celui du Secrétaire général, sont à pourvoir depuis le mois de septembre et de nombreuses problématiques fondamentales concernant l’institution, comme l’attribution des futures présidences tournantes, restent sans réponse.
Malgré ces obstacles, l’OSCE a réalisé des progrès majeurs en 2024, par exemple grâce à l’intensification des projets en Asie centrale et en Europe de l’Est et à la surveillance continue des violations des droits humains en Russie comme au Bélarus. L’Allemagne a contribué volontairement au budget de l’OSCE à hauteur de plus de 17 millions d’euros, afin que des projets essentiels dans les domaines des droits humains, de la sécurité et de la lutte contre la corruption puissent subsister. Ces fonds ont permis à l’organisation de mettre en œuvre des projets importants qui profitent en particulier à la population civile en Europe. Des mesures de lutte contre la corruption et de renforcement de la stabilité ont ainsi été menées en République de Moldova et en Asie centrale. La lutte contre la traite d’êtres humains et l’envoi de missions d’observation électorale, l’une des principales tâches de l’OSCE, se poursuivent aussi.
L’Allemagne s’engage en faveur de l’avenir de l’OSCE
Lors du Conseil ministériel de La Valette, l’Allemagne exigera que les quatre postes de direction de l’OSCE qui sont vacants soient pourvus de toute urgence. Cela concerne non seulement le Secrétaire général, mais aussi le Directeur du Bureau des institutions démocratiques et des droits de l’homme (BIDDH), le Représentant de l’OSCE pour la liberté des médias ainsi que le Haut-Commissaire de l’OSCE pour les minorités nationales. Il est impératif de s’accorder rapidement sur l’attribution de ces postes afin de garantir la capacité d’action de l’organisation.
L’Allemagne promouvra par ailleurs activement l’adoption du budget 2024. Étant donné la précarité financière des dernières années, l’OSCE doit à présent être en mesure de recourir à des moyens financiers stables et fiables pour poursuivre son travail. Si la Russie continue de vouloir bloquer le budget, l’Allemagne est prête à trouver des solutions créatives avec des partenaires partageant les mêmes idées pour préserver l’opérabilité de l’organisation.
La programmation des futures présidences à compter de 2026 sera également un point essentiel de l’ordre du jour. Il est essentiel de décider en avance de la présidence 2026 afin de permettre une transition en douceur et de garantir la planification de l’OSCE sur le long terme.
La perspective d’une OSCE active et capable d’agir
Malgré toutes les difficultés rencontrées, l’OSCE reste un forum de dialogue et de collaboration essentiel en Europe. L’Allemagne s’efforce de veiller à ce que l’organisation défende ses principes de paix, de démocratie et de droits humains, même à une période tourmentée. Le Conseil ministériel de La Valette offre une opportunité de poser des jalons essentiels pour l’avenir de l’OSCE. L’espoir d’une percée n’a pas disparu : pour une organisation en mesure de bâtir des ponts et de garantir la sécurité en temps de crise.