L’agression russe en Ukraine qui dure depuis plus de 1 000 jours, la terreur répandue par le Hamas et la guerre à Gaza, l’accélération et le passage au numérique de la délivrance des visas, mais aussi nos partenariats dans le monde : parmi les sujets qui ont marqué 2024, beaucoup nous accompagneront aussi dans l’année nouvelle. Certaines questions acquièrent aussi une importance nouvelle : comment la situation va-t-elle évoluer en Syrie ? quelles seront les priorités de la nouvelle administration américaine et que signifieront-elles pour notre politique de sécurité et de défense en Europe ?
Nos collègues actifs dans les 225 représentations allemandes à l’étranger sont, partout dans le monde, les yeux, les oreilles et la voix de l’Allemagne hors de ses frontières. Avec leurs collègues à Berlin, ils tentent d’anticiper les évolutions et de développer de manière prospective des solutions aux enjeux mondiaux. Mais souvent, la politique étrangère et de sécurité est aussi marquée avant tout par des événements imprévus et elle se mesure aussi, en bien des occasions, aux crises qui sont évitées et qui ne finissent pas en une des journaux. Nous avons dressé la liste des sujets qui pourraient prendre de l’importance et de ceux qui resteront au premier plan en 2025.

Aussi longtemps qu’il le faudra : avec nos partenaires, nous continuons de soutenir l’Ukraine

La guerre d’agression russe contre l’Ukraine a infligé des souffrances inimaginables à des millions de personnes. La Russie continue cet hiver également de bombarder de manière ciblée des infrastructures civiles afin de priver les Ukrainiennes et Ukrainiens de leurs moyens de subsistance. Les aides concrètes pour l’approvisionnement de la population ukrainienne sont donc absolument prioritaires pour le gouvernement fédéral. Depuis le début de la guerre, le gouvernement fédéral a alloué plus de 37 milliards d’euros à des mesures bilatérales de soutien, par exemple pour la défense aérienne, si importante, pour un vaste programme d’aide hivernale, pour le soutien aux personnes ayant fui l’Ukraine, pour l’aide humanitaire et les opérations de déminage ou encore pour les enquêtes sur les crimes de guerre.

Nous en avons la conviction : il ne peut y avoir de paix durable qu’avec une Ukraine forte. Notre soutien pour cela est essentiel. Parallèlement, nous travaillons depuis longtemps, de concert avec nos partenaires et sans ménager aucun effort, à la recherche d’une solution de paix par la voie diplomatique. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déjà présenté à cet égard, en novembre 2022, une formule de paix qui contient des éléments importants d’une paix durable et juste, fondée sur le droit international. Les multiples aspects d’une solution de paix, ce qui comprend par exemple aussi les garanties de sécurité pour l’Ukraine, sont abordés dans les discussions que nous avons dans différents formats internationaux, qu’il s’agisse du processus de la formule de paix organisé par l’Ukraine, de l’OTAN, du G7, de l’UE ou du format élargi du Triangle de Weimar, le « Format de Berlin ». Quant au rôle précis et concret que joueront au final ces différents éléments dans un processus de paix, cela doit dépendre et cela dépendra de la manière dont l’Ukraine envisagera ce processus : c’est un point essentiel. Ce qui est primordial pour l’Allemagne est qu’il ne peut y avoir de paix décidée sans les Ukrainiennes et les Ukrainiens, et sans les Européennes et Européens.

Nous poursuivrons les discussions de manière intensive avec la nouvelle administration américaine également. En effet, pour les citoyennes et citoyens d’Europe et des États-Unis, c’est en Ukraine que l’on voit à quel point les choses dépendent de la manière dont nous défendons ensemble la liberté, le droit international et la démocratie. L’Allemagne restera un allié proche et fiable du prochain gouvernement des États-Unis. Telle est notre offre.

Israël et les territoires palestiniens : seule une solution à deux États permettra une paix durable

L’attaque terroriste du Hamas du 7 octobre 2023 a infligé des souffrances terribles à Israël et a marqué une rupture pour l’ensemble du Proche-Orient. La situation humanitaire catastrophique à Gaza fait la une des journaux, tout comme le destin des otages toujours aux mains du Hamas, parmi lesquels figurent aussi des Allemands. Tant l’Allemagne que la communauté internationale devront poursuivre leur diplomatie de crise dans l’année qui vient. Après l’attaque brutale de l’organisation terroriste du Hamas contre Israël et l’action militaire d’Israël, la population civile de Gaza souffre énormément. Afin de soulager les souffrances atroces et inimaginables de la population de Gaza et de lui apporter eau, aliments et médicaments, l’Allemagne apporte un soutien sous forme d’aide humanitaire pour un total de plus de 360 millions d’euros.
Nous cherchons dans le même temps à entretenir des échanges étroits avec nos partenaires arabes. Le Qatar et l’Égypte ont démontré leur rôle indispensable de facilitateurs. La Jordanie, les Émirats arabes unis ainsi que l’Arabie saoudite jouent eux aussi un rôle essentiel. D’autres acteurs se tiennent également à disposition pour apporter leur aide. La clé de la paix est sur place. Seule une solution à deux États établie sur la base de négociations permettra aux Israéliens et aux Palestiniens de vivre durablement dans la paix et la sécurité. Il ne faudra pas perdre cette perspective de vue en 2025.

La Syrie à un tournant : un plan en huit points comme contribution à une stabilité durable

Après plus d’une décennie de guerre, la Syrie connaît un tournant décisif. La chute du régime de Bachar Al Assad a ravivé les espoirs de paix et de liberté de nombreux Syriens et Syriennes. La population syrienne espère enfin pouvoir tourner la page. La situation reste cependant fragile, car la guerre civile a non seulement ravagé le pays, mais elle a également laissé de profondes cicatrices au sein de la société. Une délégation du gouvernement allemand s’est rendue en Syrie fin 2024, pour la première fois depuis de nombreuses années, afin de se faire par elle-même une image de la situation. Des millions de personnes sont déplacées, la situation humanitaire demeure extrêmement tendue et le risque d’une nouvelle vague de violence est omniprésent.

Il est primordial, dans la phase actuelle, que la Syrie ne redevienne pas le théâtre de luttes de pouvoir internationales. La priorité en 2025 doit être à l’instauration de la stabilité et d’un ordre de paix durable. Aussi le ministère fédéral des Affaires étrangères a t il élaboré un plan en huit points afin de favoriser ce nouveau départ et d’offrir à la population syrienne la perspective d’un avenir libre et démocratique.

Un nouveau départ difficile : la Syrie, entre espoir et défis

Au Soudan, fournir une aide humanitaire pour atténuer les souffrances de la population

Dans un monde traversé de crises, la prévention civile des crises, les mesures de stabilisation et l’aide humanitaire d’urgence ne cessent de gagner en importance. Les besoins en aide humanitaire s’accroissent dans le monde entier. Dans le même temps, il devient de plus en plus difficile d’apporter les biens de subsistance les plus élémentaires aux personnes dans le besoin. Les parties en conflit bloquent les livraisons de biens humanitaires. Les travailleuses et travailleurs humanitaires sont pris entre deux feux et deviennent des cibles. Certains conflits sont au cœur de l’attention de l’opinion publique, tandis que d’autres sont à peine couverts par les médias. C’est par exemple le cas du Soudan, où a lieu en ce moment la plus grande catastrophe humanitaire et crise de déplacés à l’échelle planétaire. Plus de la moitié des quelque 50 millions d’habitants du pays connaissent la faim et doivent recevoir une aide humanitaire. Nos collègues du ministère fédéral des Affaires étrangères continueront, dans l’année qui vient, de s’engager inlassablement pour que les règles du droit international humanitaire soient respectées et que les personnes en détresse reçoivent ce dont elles ont besoin, que ce soit au Soudan, en Ukraine ou ailleurs dans le monde.

Le passage au numérique de la procédure de visa pour avancer dans le 21e siècle et lutter contre la pénurie de main-d’œuvre qualifiée

Chaque année, plus de 400 000 emplois qualifiés ne sont pas pourvus dans l’économie allemande. Avec son plan d’action pour l’accélération de la délivrance de visas, le ministère fédéral des Affaires étrangères a, dès 2022, donné la priorité au traitement des demandes de visa de travailleurs qualifiés afin de faire de l’Allemagne un pays d’immigration plus moderne. Une étape importante dans cette direction est la numérisation complète de la procédure de visa : le portail des services consulaires entrera en fonction le 1er janvier 2025 dans l’ensemble des 167 services des visas et permettra aux travailleuses et travailleurs qualifiés d’effectuer la demande numérique de leur visa.
Pour que la force de l’Allemagne en tant que pays d’immigration attractif soit préservée et pour pouvoir répondre au manque de main-d’œuvre qualifiée, nous supprimons les obstacles bureaucratiques, réduisons les délais d’attente et simplifions les procédures, sans faire l’impasse sur les normes de sécurité dans les procédures de visa. Le ministère fédéral des Affaires étrangères continuera de travailler à ce projet en 2025 et d’étendre la procédure de visa numérique. Les étapes suivantes concerneront les étudiantes et les étudiants ainsi que les visas pour le regroupement familial.
Les collaborateurs du ministère fédéral des Affaires étrangères ont délivré au total près de 2 millions de visas au niveau mondial, dont plus de 1,4 million de visas Schengen et plus de 400 000 visas nationaux de séjour permanent en Allemagne. Près de 200 000 visas ont été délivrés aux fins d’une activité de travail. Le ministère fédéral des Affaires étrangères accomplit ainsi, avec la loi sur l’immigration de travailleurs qualifiés, un grand pas en avant pour combler le déficit de main-d’œuvre qualifiée.

À l’œuvre partout dans le monde : les 225 représentations allemandes aux côtés de chacune et de chacun

Près de 65 millions d’Allemandes et d’Allemands voyagent chaque année, et environ 78 % des voyages se font hors d’Allemagne. Plus de 14 % de ces voyages à l’étranger ont pour destination l’Espagne, suivie par l’Italie, la Turquie et la Croatie. Les pays méditerranéens ont été les destinations de vacances les plus appréciées des Allemandes et des Allemands. Avec 225 représentations à l’étranger et 333 consules et consuls honoraires, le ministère fédéral des Affaires étrangères entretient partout dans le monde un réseau au maillage serré pour venir en aide aux citoyens allemands dans le besoin et leur apporter conseil et assistance pour tout type de problème. Chaque année, les ambassades, consulats généraux, consulats, consules et consuls honoraires d’Allemagne assistent jusqu’à 70 000 ressortissantes et ressortissants allemands se retrouvant dans une situation de détresse à l’étranger. L’assistance fournie va des simples informations sur la manière de se procurer de l’argent après une perte ou un vol à la délivrance de documents d’identité pour le voyage de retour, jusqu’à l’organisation de rapatriements par vols médicalisés.
Le ministère fédéral des Affaires étrangères intervient aussi pour les citoyens allemands détenus à l’étranger. Les Allemandes et Allemands en détention à l’étranger sont près de 1 400 et bénéficient d’une assistance de la part des fonctionnaires consulaires. L’assistance consulaire comprend des visites en prison, l’intervention pour obtenir de meilleures conditions de détention, l’observation des procédures juridictionnelles et l’entretien de contacts avec les familles des détenus.
Après la fin de la pandémie de Covid-19, le nombre de voyages à l’étranger entrepris par des Allemandes et des Allemands ne cesse de s’accroître. En 2025 aussi, nos représentations à l’étranger continueront d’être à leurs côtés.

Forger activement la politique étrangère : nous unissons nos efforts avec nos partenaires en 2025 également

En cette nouvelle année, nous continuons de nous engager pour façonner un ordre international juste, fondé sur le droit international et la charte des Nations Unies. Notre politique est ancrée au sein de partenariats puissants avec l’UE, l’OTAN, le G7 et le G20. Nous célébrerons en 2025 le 70e anniversaire de notre adhésion à l’OTAN. Ce sera aussi le 50e anniversaire de la signature de l’Acte final de Helsinki, dont est issue l’OSCE dans sa forme actuelle. Dans la coopération avec nos partenaires, nous pouvons inscrire plusieurs éléments à notre actif : non seulement l’Allemagne est la troisième économie au monde, mais il s’agit aussi de l’une des principales nations en termes de recherche. Elle fournit la deuxième plus grande contribution au monde en matière d’aide humanitaire, apporte un soutien essentiel au système onusien et constitue un élément moteur de la politique climatique internationale.