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Un nouveau départ pour la Syrie : la ministre Baerbock se rend à Damas pour des entretiens

Vue sur Damas, la capitale syrienne, depuis le mont Qasioun

Vue sur Damas, la capitale syrienne, depuis le mont Qasioun, © picture alliance / Anadolu, Emin Sandra

03.01.2025 - Article

La ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock se rend aujourd’hui à Damas. Aux côtés de son homologue français Jean‑Noël Barrot, elle s’entretiendra, pour le compte de l’UE, avec Ahmed Al‑Charaa ainsi qu’avec des représentants de la société civile syrienne.

Après la chute du régime brutal de Bachar Al‑Assad, la Syrie entame un nouveau départ que la population syrienne attendait depuis si longtemps. En se déplaçant à Damas, la cheffe de la diplomatie allemande Annalena Baerbock et son homologue français Jean‑Noël Barrot portent un message clair au nom de l’UE : nous sommes prêts à aider la Syrie à prendre un nouveau départ politique, à opérer une transition pacifique du pouvoir, à se reconstruire et surtout à mettre en œuvre un processus de réconciliation au sein de la société.

Des décennies d’oppression, d’atrocités perpétrées par le régime de Bachar Al‑Assad et sa guerre civile terrible ont infligé d’immenses blessures à des millions de personnes en Syrie. Un pays entier en porte la marque, tout en nourrissant désormais l’espoir légitime d’un avenir meilleur. Le douloureux chapitre de la dictature d’Assad est clos. Un nouveau chapitre s’ouvre, qui doit encore être écrit. Car à présent, les Syriennes et les Syriens ont la possibilité de reprendre le destin de leur État en main et aussi de repanser les plaies profondes qui ont été ouvertes.

Nous voulons les soutenir dans cette voie : pour une transition pacifique et inclusive du pouvoir, pour la réconciliation de la société, pour la reconstruction, et ce en plus de l’aide humanitaire que nous avons fournie sans relâche à la population syrienne toutes ces années durant. Nous sommes tous conscients que le chemin sera long et difficile.

- La ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock avant son départ pour Damas

Et maintenant ?

Une chose est certaine : le chemin sera long et difficile. Il est en outre certain qu’en dépit du soulagement éprouvé par une partie de la société syrienne, les inquiétudes prédominent à l’heure actuelle. C’est ce qu’évoquera la ministre Baerbock lors des entretiens politiques qu’elle mènera lors de sa visite ainsi que lors de ses discussions avec des représentants de la société civile. Il est en effet désormais décisif que les groupes religieux ou ethniques et les minorités syriennes, telles que les alaouites, les chrétiens, les druzes et les kurdes, ainsi que les femmes participent au processus politique. Un nouveau départ au sein de la société ne pourra réussir que s’il est inclusif et ouvert. Le gouvernement de transition politique doit y œuvrer maintenant et nous le jugerons à ses actes.

Un nouveau départ n’est possible que si la nouvelle société syrienne inclut l’ensemble des Syriens, femmes et hommes, dans le processus politique, quel que soit le groupe ethnique ou religieux auquel ils appartiennent, et que si des droits et une protection leur sont octroyés. Si ces droits précisément sont respectés dans le processus de transition à venir et s’ils ne sont pas minés par d’éventuels délais trop longs jusqu’aux élections ou bien par des mesures progressives d’islamisation du système judiciaire ou éducatif. Si un travail sur le passé est effectué, si justice est faite et si aucun acte de vengeance n’est commis contre des groupes entiers de la population. Si l’extrémisme et les groupes radicaux n’y ont aucune place. Tel doit être notre objectif commun. Et c’est également dans notre meilleur intérêt puisque la sécurité de l’Europe et de l’Allemagne y est étroitement liée.

- La ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock

La future place de la Syrie dans le monde

Pour l’Allemagne et l’Union européenne, la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Syrie sont essentielles afin qu’un nouvel ordre politique inclusif puisse se développer en Syrie.

Aux côtés de ses partenaires internationaux, l’Allemagne œuvre également pour que le processus intersyrien ne soit pas entravé de l’extérieur. Pour ce faire, nous avons élaboré à Aqaba, avec les Nations Unies, des principes importants, dont le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale par tous les pays voisins. Il est par ailleurs temps pour la Russie de quitter ses bases militaires en Syrie. Le peuple syrien n’oubliera pas les bombardements massifs ni les violations des droits humains qu’il a subis. C’est Poutine qui a soutenu Assad jusqu’au bout, qui a couvert les crimes du régime et qui les a appuyés.

Nous avons désormais un objectif que des millions de Syriennes et de Syriens appellent également de leurs vœux : que la Syrie puisse redevenir un membre respecté de la communauté internationale. Un pays dont l’ensemble des citoyens puissent vivre en sécurité. Un État fonctionnel ayant le plein contrôle de son territoire national, qui offre à ses habitants la protection et l’aide dont ils ont besoin pour vivre.

- La ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock

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