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Sondages : un regard fiable sur l’avenir ?

Manfred Güllner, fondateur et directeur de l’institut Forsa, © Forsa
Comment les sondages électoraux sont-ils réalisés ? Permettent-ils de prédire de manière fiable notre comportement électoral ? Les explications de Manfred Güllner, fondateur et directeur de l’institut Forsa, l’un des plus connus en Allemagne.
Monsieur Güllner, les élections du Bundestag 2025 approchent à grands pas. Les sondages d’opinion sont censés prédire le comportement électoral de la population. Mais quelle est réellement la fiabilité de telles estimations ?
Les sondages permettent seulement d’évaluer l’atmosphère politique au moment de l’enquête. Mais celle-ci peut diverger des votes exprimés le jour du scrutin car certains électeurs se décident au dernier moment ou parce que des événements peuvent venir influencer les opinions au cours de la campagne électorale. Sonder régulièrement l’opinion avant une élection permet toutefois d’illustrer de manière fiable son évolution ou la manière dont les propositions des partis en termes de programme et de candidats sont perçues.
Comment sont réalisés les sondages concrètement ? Combien de personnes sont interrogées, comment et où ?
Pour obtenir des résultats représentatifs, les personnes interrogées doivent être soigneusement sélectionnées, de manière à ce que tous les groupes soient représentés au sein de l’échantillon dans les mêmes proportions que dans l’ensemble de la population. On va donc prendre en considération tous les groupes d’âge, niveaux d’éducation, catégories professionnelles, partisans des différents partis et régions au sein de la zone d’enquête. Pour obtenir un résultat global fiable, il suffit d’interroger un millier de personnes, parfois même moins. Le sondage lui-même peut être effectué de différentes manières : à l’aide d’entretiens personnels par des enquêteurs auprès des ménages sélectionnés, d’entretiens téléphoniques, de questionnaires en ligne ou d’un mélange de différentes méthodes d’enquête. Pour les sondages électoraux, les entretiens téléphoniques constituent à l’heure actuelle la meilleure option.
Les réseaux sociaux jouent désormais un rôle important dans la formation de l’opinion politique. Comment cela est-il pris en compte ?
Le degré d’utilisation des réseaux sociaux peut être déterminé à l’aide de sondages, tout comme l’utilisation des médias classiques. Ainsi, l’influence des réseaux sociaux sur la formation de l’opinion des citoyennes et citoyens peut être évaluée par les sondages au même titre que celle des médias dits « classiques ».
Les sondages publics ont-ils une influence sur le comportement électoral ?
Contrairement à ce que certains prétendent, les résultats des sondages, lorsqu’ils sont rendus publics, n’ont pas d’incidence sur le comportement électoral. C’est ce que montre l’exemple des États-Unis, où il n’a jamais pu être démontré que les électeurs californiens aient été influencés par le résultat de l’élection en Floride, alors qu’il était pourtant déjà disponible et qu’il s’agissait donc de bien davantage que d’un simple résultat de sondage.
Quelles mesures prenez-vous pour lutter contre la désinformation dans les sondages d’opinion ?
Il est important de vérifier que ce sont de véritables personnes qui sont interrogées, quelle que soit la méthode de sondage utilisée. Chez Forsa, nous nous en assurons également pour les sondages en ligne. Plus de 150 000 personnes sont inscrites sur « omninet » pour participer régulièrement à des études en ligne. Vous ne pouvez toutefois pas vous inscrire vous-même, vous devez être recruté(e) dans le cadre d’entretiens téléphoniques.
Traduction : deutschland.de / Révision : Ambassade d’Allemagne en France