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Législatives : les Unions chrétiennes en tête, vers une Grande coalition ?

Les Allemands ont élu dimanche le 21e Bundestag., © picture alliance / Bildagentur-online/Schoening ; © picture alliance/dpa/dpa Grafik | dpa-infografik GmbH
Avec un taux de participation record de 82,5 %, les Allemands ont élu un nouveau Bundestag. Il penche plus à droite que le précédent. En tête, le candidat des Unions chrétiennes (CDU/CSU), Friedrich Merz, souhaite former une Grande coalition avec le SPD.
Jamais, depuis la Réunification, le taux de participation à une élection législative fédérale n’avait été aussi élevé. 82,5 % des électeurs inscrits ont voté dimanche pour élire leurs députés. Ils n’étaient que 76,4 % en 2021. Ils ont élu un nouveau Bundestag plus à droite que le précédent. Selon les résultats officiels provisoires, les Unions chrétiennes (CDU/CSU), en progression de 4,5 points, ont remporté le scrutin avec 28,6 %.
Principaux résultats

Le parti conservateur dirigé par Friedrich Merz devance l’AfD (20,8 %), en progression de 10,4 points. Ce dernier, placé sous la surveillance des services de protection de la Constitution car suspecté de véhiculer une idéologie d’extrême droite, aura pour la première fois le deuxième groupe le plus nombreux au Bundestag.
Les partis de la coalition sortante sont en recul. Le Parti social-démocrate (SPD) du chancelier Olaf Scholz arrive en troisième position (16,4 %). En baisse de 9,3 points, il enregistre son plus mauvais score depuis 1949. Les Verts perdent 3,1 points par rapport à 2021. Ils recueillent 11,6 %.
Le Parti libéral-démocrate (FDP), qui avait quitté la coalition début novembre 2024, ne franchit pas le seuil de 5 %. Il recueille 4,3 % des voix, un score en recul de 7,1 points qui ne lui permettra pas d’avoir des députés durant la prochaine législature. Son président, Christian Lindner, a annoncé son retrait de la vie politique.
À la gauche de l’échiquier politique, le parti Die Linke enregistre un succès. Il progresse de 3,9 points et arrive cinquième avec 8,8 % des voix. Il s’agit du deuxième meilleur résultat de son histoire à une telle élection. Le parti créé il y a un an par son ancienne leader Sahra Wagenknecht (BSW) échoue, par contre, à 13 400 voix près à le rejoindre sur les bancs de l’hémicycle. Son score de 4,97 % ne lui permet pas de franchir le seuil de 5 % pour obtenir des députés.
Carte électorale et premières analyses

Selon les premières analyses politiques réalisées dans la foulée du scrutin, les Unions chrétiennes auraient bénéficié du succès électoral de l’Union chrétienne-sociale (CSU) en Bavière et de la CDU à l’ouest et au sud-ouest du pays. Outre la Bavière, c’est en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, en Rhénanie-Palatinat et dans le Bade-Wurtemberg que les partis conservateurs obtiennent leurs meilleurs résultats.
Le SPD est en baisse sur l’ensemble du territoire. Les Verts obtiennent des résultats très variables d’une région à l’autre, allant de 5 % à 25 %. Ils perdent des électeurs à Berlin, Hambourg, et dans les grandes villes de Rhénanie-du-Nord-Westphalie.
Die Linke semble avoir séduit les jeunes, notamment ceux des métropoles. Il est même arrivé en tête à Berlin. Il progresse dans de nombreuses circonscriptions, notamment à l’ouest.
L’AfD aurait capté des voix venant de toutes les orientations politiques, ainsi que celles de 1,8 million d’électeurs qui s’étaient abstenus en 2021. Le parti arrive en tête dans les länder est-allemands (sauf Berlin), et réalise en Saxe ses meilleurs scores. Il semble avoir séduit les ouvriers et les personnes sans emploi, ainsi que dans les zones peu densément peuplées.
Vers une nouvelle coalition
Le nouveau Bundestag doit se constituer au plus tard 30 jours après le scrutin. Il devrait inaugurer la 21e législature à la fin du mois de mars. Le nouvel hémicycle comprendra 630 députés, répartis en cinq groupes parlementaires : les Unions chrétiennes (CDU/CSU) (208 députés), l’AfD (152 députés), le SPD (120 députés), les Verts (85 députés) et Die Linke (64 députés). Un député de l’Association des électeurs du Schleswig du sud siègera également. Il bénéficie d’une exception au code électoral qui permet aux minorités de pouvoir avoir des élus sans franchir la barre des 5 %.
Traditionnellement, il revient à la tête de liste du parti vainqueur d’engager des négociations pour former une coalition. Friedrich Merz a catégoriquement exclu toute négociation avec l’AfD. Pour former une coalition à deux partis, il se dirige donc vers le Parti social-démocrate (SPD).
De premiers contacts ont eu lieu dès lundi en ce sens entre les responsables des deux partis. Des responsables du SPD ont toutefois indiqué qu’il n’y avait pas d’automatisme dans la formation d’une Grande coalition. La République fédérale a déjà connu quatre Grandes coalitions en 1966-1969, 2005-2009, 2013-2017 et 2017-2021. Trois d’entre elles ont gouverné durant les mandats de l’ex-chancelière Angela Merkel.
A.L.