Bienvenue sur les pages du Ministère fédéral des Affaires étrangères

La mise en œuvre de la diplomatie féministe

Visite de l’École allemande internationale de Pretoria

Visite de l’École allemande internationale de Pretoria, © photothek

Article

Nous ne sommes en sécurité que si tout le monde l’est. Les sociétés du monde entier sont plus paisibles et prospères si toutes et tous peuvent participer à part égale à la vie politique, sociale et économique. La diplomatie féministe n’est pas une fin en soi, mais le moyen d’atteindre cet objectif.

La communauté internationale s’est fixé l’objectif de mettre fin à toutes les formes de discrimination partout dans le monde et de faire de l’égalité entre tous les hommes et toutes les femmes une réalité. La véritable sécurité pour toutes et tous ne sera en effet atteinte que lorsque tous les êtres humains pourront prendre part avec les mêmes droits à la vie de la société dans tous ses aspects. Une analyse de la situation à travers le monde montre que la protection juridique des femmes et des groupes marginalisés reste souvent insuffisante et qu’il leur est toujours difficile de prendre part aux processus décisionnels. L’inégale répartition de l’accès à l’éducation, aux réseaux ainsi qu’aux ressources financières reste encore tangible. En donnant une place centrale à l’être humain, la diplomatie féministe va à l’encontre de cet état de fait. Précisément pour cela, elle n’est pas une politique conçue uniquement pour les femmes, mais une politique pour plus d’équité et de durabilité. Pour ce faire, elle associe principes et approche pragmatique.

Qu’est-ce qui a changé depuis l’adoption des lignes directrices de la diplomatie féministe ?

Une politique étrangère féministe active, c’est l’assurance que toutes celles et tous ceux qui travaillent au ministère fédéral des Affaires étrangères se demandent en permanence comment, dans leur action, elles et ils peuvent contribuer à la promotion de l’égalité, de l’équité et de la durabilité. Les dix lignes directrices de la diplomatie féministe constituent à cet égard un fil rouge. Cela signifie pratiquement que, depuis l’accueil dans les consulats à l’étranger jusqu’aux négociations climatiques en passant par la planification de la conférence pour la reconstruction de l’Ukraine, la politique étrangère féministe est pratiquée dans tous les domaines du ministère fédéral des Affaires étrangères.

Il a été évident dès le début que l’action diplomatique n’est crédible que si les méthodes de travail au sein du ministère fédéral des Affaires étrangères évoluent et si nous y renforçons l’égalité des chances, la diversité et l’inclusion. Pour ne donner qu’un exemple, qui peut sembler anecdotique, mais qui a son importance : en organisant systématiquement les réunions dans les limites du temps de présence obligatoire, nous garantissons que nos collègues qui doivent conduire ou aller chercher leurs enfants à la crèche puissent apporter leur savoir et leur compétence dans toutes les délibérations et décisions importantes.

La diplomatie féministe poursuit également l’objectif, notamment, de permettre aux femmes et aux groupes marginalisés un accès égal aux ressources. Une étape importante de la consolidation de cet objectif au ministère fédéral des Affaires étrangères est l’introduction de la budgétisation sensible au genre. Ainsi avons‑nous déjà vérifié pour 95 pour cent des subventions versées par le ministère fédéral des Affaires étrangères dans quelle mesure les mesures d’aide avaient une incidence sur l’objectif de l’égalité des genres, autrement dit, si celle‑ci est l’objectif premier ou un objectif accessoire de la mesure, ou bien si aucune incidence sur l’égalité des genres ne peut être constatée. C’est un point important car, par exemple, l’aide humanitaire ne produit un effet durable que s’il est assuré lors de sa distribution qu’elle atteint les groupes de population les plus vulnérables, qui sont le plus souvent les femmes et les enfants ainsi que les membres de minorités. En tant que ministère des Affaires étrangères, nous nous sommes donné pour objectif à l’horizon 2025 de tenir compte de l’égalité des genres comme objectif accessoire pour 85 pour cent de toutes les ressources, et comme objectif principal pour 8 pour cent des ressources.

Aujourd’hui, la diplomatie féministe est ancrée dans tous les principaux documents de stratégie de politique étrangère et de sécurité, qu’il s’agisse de la Stratégie de diplomatie climatique, de la Stratégie de sécurité nationale, de la Stratégie en matière de genre pour l’aide humanitaire ou de la Stratégie en matière de genre pour l’engagement en situation de crise. S’appuyant sur ces différentes bases, la diplomatie féministe est devenue une pratique concrète, comme le montreront les exemples ci‑après.

La diplomatie féministe n’est cependant pas une baguette magique. Elle ne résout pas les dilemmes simplement, ni ne fournit de solutions immédiates. La diplomatie féministe définit comment nous abordons ces dilemmes, par exemple en prenant aussi en compte, de façon accrue, la sécurité humaine en plus des aspects de la politique de sécurité classique. Elle est aussi un pas en avant vers une politique étrangère plus équitable.

Diplomatie féministe et action diplomatique

La diplomatie féministe et le fonctionnement du service diplomatique

Retour en haut de page