Bienvenue sur les pages du Ministère fédéral des Affaires étrangères
Diplomatie féministe et action diplomatique
Diplomatie féministe et action diplomatique

Des organisations locales dirigées par des femmes et des organisations représentant des groupes marginalisés fournissent souvent d’importantes contributions dans les processus de paix ; elles sont cependant maintes fois sous‑représentées dans les moments cruciaux. La participation des femmes et de groupes marginalisés accroît pourtant les chances de paix durable. L’Allemagne est le premier financeur du Fonds pour les femmes, la paix et l’action humanitaire des Nations Unies. Ce Fonds soutient des projets menés par des femmes issues de la société civile qui s’engagent au niveau local pour la promotion de la paix, la prévention et la solution des conflits et l’aide humanitaire. Au Burundi, par exemple, un soutien ciblé est apporté aux femmes à travers l’accès à des crédits et à des formations à l’entrepreneuriat afin qu’elles puissent développer une activité économique. Cela renforce le rôle des femmes dans des situations de conflit dans la mesure où leur dépendance économique s’en trouve diminuée.
© Ethiopian Women’s Lawyers Association
Les viols et autres crimes liés au genre font partie de la triste réalité de nombreux conflits armés et sont de plus en plus utilisés de façon ciblée comme arme de guerre. Le gouvernement fédéral est engagé politiquement, et dans le cadre des projets qu’il met en œuvre, pour que les auteurs de violences sexuelles liées à des conflits soient traduits en justice et pour soutenir les victimes de ces violences sexuelles, notamment en leur apportant une aide médicale et psychosociale, des soins de santé sexuelle et reproductive et un soutien socioéconomique. Après le 7‑Octobre, le ministère des Affaires étrangères a par exemple octroyé une subvention à l’organisation israélienne Dvorah, qui enquête sur les cas de violences sexuelles commises le 7 octobre 2023 dans le cadre de la « commission civile des crimes commis par le Hamas à l’égard des femmes et des enfants ».
Le ministère des Affaires étrangères soutient le travail de Pramila Patten, représentante spéciale de l’ONU chargée de la question des violences sexuelles en période de conflit, et de son équipe, qui se consacrent surtout à l’enquête sur les violences sexuelles liées au conflit en Ukraine et au soutien aux victimes de violences sexuelles liées à des conflits.
© Ministère fédéral des Affaires étrangères/Représentation permanente de l'Allemagne auprès des Nations Unies à New York
Les femmes sont souvent celles qui souffrent le plus dans les conflits, elles sont exposées aux violences sexuelles, aux déplacements ciblés à l’intérieur de leurs pays et à des situations de détresse humanitaire. Dans le même temps, elles ont un rôle important dans la réaction face aux crises et pour soutenir les familles et les communautés et subvenir à leurs besoins. Grâce à la Stratégie en matière de genre pour l’aide humanitaire de l’Allemagne, nous garantissons que l’aide humanitaire poursuive une approche sensible au genre. Concrètement, cela veut dire par exemple que le gouvernement fédéral soutient en particulier les femmes et les organisations dirigées par des femmes en Ukraine afin de leur permettre d’assurer une fonction dirigeante dans la lutte contre les catastrophes. Il est ainsi également assuré que les besoins humanitaires des femmes et des groupes marginalisés sont mieux saisis et pris en considération. Cela touche à des questions très concrètes et très pratiques : où se trouve l’approvisionnement sanitaire dans les camps de réfugiés et peut‑il être utilisé en toute sécurité par les femmes et les enfants ? Ou encore, quel type d’aide reçoivent les victimes de violences sexuelles ? À Gaza, le ministère des Affaires étrangères soutien par exemple le travail de l’UNICEF dans la prise en charge des cas de violences liées au genre, dans le cadre de laquelle, notamment, des kits d’hygiène sont distribués aux filles et aux jeunes femmes. Ce qui apparaît banal au premier regard renforce de manière tout à fait concrète le rôle des femmes et des filles, en leur donnant accès à la participation à la vie de la société.
© UNICEF-SoP/2024/Eyad el-Baba
Les processus de paix ne commencent pas seulement à la table des négociations : ils doivent reposer sur des fondements. La Stratégie en matière de genre pour l’engagement en situation de crise fournit le cadre dans lequel la diplomatie féministe est mise en œuvre dans le travail de stabilisation.
L’engagement pour la stabilisation comprend de multiples facettes, parmi lesquelles la participation politique, la médiation, le travail sur les traumatismes de la guerre et les violences sexuelles liées au genre. Dans notre travail de stabilisation, nous encourageons de manière ciblée les organisations dirigées par des femmes et les organisations qui défendent les intérêts de minorités afin que celles‑ci puissent les faire valoir. Au Soudan du Sud, le gouvernement fédéral s’engage par exemple avec l’organisation humanitaire CARE pour un soutien attentif à l’égalité de genre des femmes, hommes, filles et garçons touchés par les conflits. Une aide est ainsi apportée, entre autres, aux centres d’accueil pour les femmes et les communautés sont encouragées à éliminer les causes structurelles d’inégalité entre les sexes.
© Care Soudan du Sud
En Afghanistan, depuis la prise de pouvoir par les talibans islamistes radicaux, les violations des droits humains des femmes et des filles s’opèrent à nouveau à grande échelle. Le gouvernement de facto des talibans persécute systématiquement les femmes et les filles. En excluant la moitié de la population de toute participation à la société, ils compromettent massivement l’avenir du pays. 90 pour cent des Afghanes affirment que leur santé mentale s’est détériorée.
L’Allemagne a donc décidé, de concert avec l’Australie, le Canada et les Pays‑Bas, de tenir le gouvernement de facto des talibans responsable des violations de la Convention de l’ONU sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes. Ensemble, nous avons demandé à l’Afghanistan, au titre de la procédure de règlement des différends prévue dans la Convention, de respecter cette dernière et les négociations sur son application. Cette initiative bénéficie du soutien politique de nombreux autres États.
© photothek
Nous considérons que l’engagement pour les droits des personnes LGBTQI+ fait partie intégrante de la diplomatie allemande. Le ministère fédéral des Affaires étrangères a étendu son soutien aux organisations de la société civile qui s’engagent contre les violences et la discrimination fondées sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre. Parmi les actions soutenues, il y a par exemple les refuges pour les personnes queers, l’accompagnement psychologique et juridique de victimes de crimes de haine, l’amélioration de leur accès à des prestations de santé et des projets politiques de défense des intérêts pour le renforcement des droits des personnes LGBTQI+. En décembre 2024, l’Allemagne et le Mexique ont organisé ensemble la conférence de la Coalition pour les droits égaux, lors de laquelle 500 représentantes et représentants de la société civile et des gouvernements de plus de 80 pays ont lancé de nouvelles mesures contre les violences et la discrimination.
© phtotothek
Projet pour les droits humains
La violence contre les femmes : au cours de sa vie, une femme sur trois dans le monde fait l’expérience de la violence physique ou sexuelle. De nombreuses représentations diplomatiques de l’Allemagne à l’étranger attirent l’attention publique et font prendre conscience de cette problématique dans leurs pays d’accueil en participant à « Orange the World », la campagne annuelle de lutte contre les violences faites aux femmes. Plusieurs représentations à l’étranger soutiennent en outre les organisations de la société civile qui réalisent un travail de prévention avec les garçons et les jeunes hommes ou qui soutiennent les victimes de violences sexuelles. Grâce à des activités de formation professionnelle, à un accompagnement psychosocial et à un meilleur suivi juridique, celles‑ci ont la possibilité de sortir de leur situation.
© Ministère fédéral des Affaires étrangères / Ambassade d'Allemagne à Dakar
La culture est à la fois un moteur et le reflet du développement de la société. Le projet « Her Gaze » mené par le Goethe-Institut en collaboration avec l’ONG « Feminist Workshop » a compilé et rendu visibles les expériences de la guerre par des femmes. Les artistes ont travaillé sur les histoires individuelles de personnes qui ont vécu des événements traumatisants dans le contexte de l’invasion russe en Ukraine. Deux expositions se sont tenues à Berlin et à Lviv dans le cadre de ce projet.
© Olya Klymuk / Goethe Institut
Partout dans le monde, les femmes sont sous‑représentées en politique. En 2023, dans les parlements nationaux, seuls 26,9 pour cent des sièges étaient détenus pas des femmes. Des pays comme le Mexique, la Finlande et l’Afrique du Sud font en partie nettement mieux que l’Allemagne dans ce domaine. Des réseaux lacunaires, des obstacles institutionnels ou l’absence de mesure de soutien aux femmes font partie des causes de cette participation politique insuffisante. En République démocratique du Congo, le ministère fédéral des Affaires étrangères a apporté son soutien à un programme de mentorat pour les femmes intéressées par la politique de différentes provinces congolaises. Dans la foulée, plusieurs femmes ont été élues dans des conseils municipaux. Le ministère fédéral des Affaires étrangères renforce aussi à travers des échanges et des visites de terrain la représentation des femmes et des groupes marginalisés dans l’espace politique.
© TMASFGG/Jacob Schröder
Le gouvernement fédéral soutient avec détermination l’égalité des genres dans le domaine de la protection du climat. Cela inclut par exemple l’engagement en faveur du « programme de travail relatif au genre » dans le cadre des négociations climatiques. Avec ce programme, pour la première fois, des données ventilées en fonction du genre et de l’âge sont intégrées dans les rapports découlant de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC). C’est un point important car cela permet de mieux éclairer et de comprendre l’inégalité des incidences du changement climatique en fonction du genre des personnes touchées et leur contribution à la limitation de ce changement et à l’adaptation à celui‑ci. La communauté internationale a l’intention d’adopter un plan d’action en matière de genre lors de la prochaine conférence mondiale sur le climat au Brésil.
© photothek