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Le « Cham » entre plaies à panser et nouveau commencement. Nouveau déplacement d’Annalena Baerbock à Damas

L’ambassade d’Allemagne à Damas reprend ses activités., © Photothek Media Lab
La population syrienne vit entre espoir de paix et crainte de nouvelles violences. Par sa deuxième visite à Damas après la fin de la dictature des Assad, Annalena Baerbock adresse un message clair : nous sommes là pour soutenir une transition du pouvoir pacifique et la reconstruction.
Au Liban, entre crise et résilience
La ministre fédérale des Affaires étrangères s’est tout d’abord rendue à Beyrouth, la capitale du Liban, pour des entretiens politiques, le 19 mars, avant de poursuivre son voyage vers Damas, le 20 mars. Depuis des années, le Liban est marqué par des crises politiques et économiques, mais la résilience impressionnante de sa population est plus forte encore. La ministre Baerbock a mené des entretiens politiques sur place. Après des années de paralysie, l’élection du président Joseph Aoun, au début de cette année, a ouvert la porte à la mise en œuvre de réformes tellement urgentes. Pour la population, l’espoir légitime d’un nouveau départ vient aussi du nouveau gouvernement, dirigé par le premier ministre Nawaf Salam, qui prévoit des réformes ambitieuses pour son pays. Pour que cet espoir ne vacille pas, mais qu’il puisse au contraire mener le pays sur la voie de la stabilité politique et économique, l’Allemagne entend continuer d’apporter son soutien. La stabilité du Liban, dont la société présente la plus grande diversité religieuse parmi tous les États du Proche-Orient, rejaillirait sur la région tout entière.
En Syrie, la paix grâce à la participation politique pour tous
Dans le pays voisin, des millions de Syriennes et de Syriens nourrissent aussi un espoir de stabilité et aspirent à la paix et à la sécurité après quatorze ans de guerre et une période plus longue encore de dictature des Assad. À Damas, la cheffe de la diplomatie allemande aura des entretiens avec le président par intérim Ahmed Al-Charaa et le ministre des Affaires étrangères Assad Hassan Al-Chibani, mais aussi avec des représentantes et représentants de la société civile. Le terrible massacre qui a fait de centaines de morts, dont de nombreux alaouites, montre si besoin était l’urgence d’accomplir des avancées concrètes vers l’inclusion politique, pour toutes les Syriennes et tous les Syriens, quels que soient leur ethnie, leur religion, leur sexe. Le gouvernement de transition syrien doit sans attendre traduire les responsables devant la justice.
La ministre Baerbock a par conséquent également rencontré des proches des civils qui ont été sauvagement assassinés dans la région de la côte ouest de la Syrie, ainsi que, pour la deuxième fois déjà, des représentantes et représentants de la protection civile syrienne, aussi appelés « Casques blancs ». Leur organisation fournit une aide humanitaire et ses membres ont, au péril de leur vie, contribué au sauvetage de dizaines de milliers de personnes déjà durant la guerre civile. La ministre Baerbock a évoqué avec eux l’état actuel de la justice et la voie pouvant mener à une justice transitionnelle solide. Pour que le pays puisse arriver à la paix, il est en effet capital de faire la lumière sur les crimes du régime d’Assad. La cheffe de la diplomatie a également à son programme des rencontres avec des militantes des droits humains et des droits des femmes, dès lors que la pacification à long terme de la Syrie ne peut advenir que si tous les groupes de population sont associés au processus national de transition.
De l’électricité pour le changement en Syrie
Dans ce contexte, la reconstruction et les opportunités économiques sont le fondement de la stabilité future. La tâche est cependant absolument titanesque. S’agissant des capacités de production d’électricité, la population syrienne ne dispose plus aujourd’hui que de 20 pour cent des capacités présentes avant le début de la guerre civile. Pour Damas, cela signifie que la distribution d’électricité est limitée à environ deux heures par jour. Raccorder le pays au réseau d’électricité ou à l’approvisionnement en énergie est une étape importante sur la voie de la reconstruction économique. Afin d’aider le pays sur cette voie, dans tous les domaines, des collaboratrices et collaborateurs du ministère fédéral des Affaires étrangères sont à nouveau au travail à Damas depuis le début de l’année. La ministre Annalena Baerbock a rouvert l’ambassade d’Allemagne sur place, même si ses activités ne seront possibles que de manière très limitée jusqu’à nouvel ordre.
Le « Cham », ce nom historique qui décrit Damas et sa région, évoque la nostalgie d’antan ; aujourd’hui, c’est aussi un lieu où l’on aspire à la paix. La deuxième visite d’Annalena Baerbock en Syrie est aussi un geste pour exprimer notre espoir de changement et le début d’un nouveau chapitre, où nous accompagnerons la Syrie dans le parcours qui la mènera des traumatismes du passé à la transformation du futur.