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Des investissements massifs : Berlin présente sa trajectoire budgétaire jusqu’en 2029

Présentation du projet de loi de finances : le gouvernement de Friedrich Merz prévoit des investissements conséquents, notamment pour relancer l’économie. © picture alliance/dpa | Hauke Schröder
Le gouvernement allemand a adopté mardi son budget pour 2025 et présenté sa trajectoire budgétaire jusqu’en 2029. À l’agenda : des investissements massifs pour relancer l’économie et renforcer la défense. Berlin prévoit aussi des allègements pour les entreprises.
Le gouvernement de Friedrich Merz a posé les bases de sa stratégie budgétaire pour les cinq années à venir. Mardi 24 juin, il a adopté en conseil des ministres son projet de loi de finances pour 2025, les grandes lignes du budget pour 2026 et sa trajectoire budgétaire jusqu’en 2029. Il a également entériné la création d’un paquet d’investissements de 500 milliards d’euros pour les infrastructures et le climat. Au programme : des investissements massifs pour relancer l’économie et renforcer la défense.
Les maîtres mots de sa stratégie sont : investissements, modernisation, compétitivité et sécurité. « Nous prévoyons cette année des investissements record de plus de 115 milliards d’euros », a affirmé Lars Klingbeil, ministre des Finances et vice-chancelier. C’est bien plus que les 74,5 milliards d’euros investis en 2024. Et ce n’est qu’un début. Le gouvernement allemand souhaite investir chaque année davantage et atteindre un montant de 123,6 milliards en 2026.
« Booster la croissance »
Après deux années de récession, sa priorité est à la relance du moteur économique. « Nous ouvrons la voie à une modernisation accélérée dont notre pays a un besoin urgent », a plaidé M. Klingbeil. Crèches, écoles, hôpitaux, rails, ponts, routes, climat, numérisation, logement social et développement urbain profiteront de cet élan modernisateur. Un fond spécial de 500 milliards pour la rénovation des infrastructures est prévu jusqu’en 2036 (1/5e est fléché vers la protection du climat).
Pour « booster la croissance », le gouvernement a, par ailleurs, fait adopter jeudi par le Bundestag un paquet de mesures. Il comprend des allègements fiscaux, des mesures pour la baisse du prix de l’énergie et d’incitations à l’investissement pour les entreprises. L’État fédéral s’est engagé, notamment auprès des communes, à compenser le manque à gagner fiscal engendré pour les collectivités locales. Le Bundesrat doit encore approuver le texte.
Un imposant effort financier pour la Défense

L’autre grande priorité est la sécurité intérieure et extérieure. « La menace que l’agression russe [de l’Ukraine] fait planer sur la paix en Europe est réelle », a fait valoir M. Klingbeil. L’Allemagne doit « posséder les capacités de dissuasion et de défense » nécessaires.
L’effort consenti pour la défense sera donc conséquent. L’Allemagne, conformément à ses engagements au sein de l’OTAN, consacrera à ses dépenses de défense 2,4 % de son produit intérieur brut (PIB) en 2025. Sa contribution passera à 2,8 % en 2026 et jusqu’à 3,5 % en 2029 (auxquels doivent s’ajouter 1,5 % du PIB pour les dépenses de sécurité). Le budget de la Bundeswehr devrait pratiquement doubler d’ici cinq ans, et atteindre 152,8 milliards d’euros en 2029.
L’imposant effort financier pour les infrastructures et pour la défense bénéficiera des mesures adoptées en mars dernier, notamment de l’assouplissement du frein constitutionnel. Selon le ministère allemand des Finances, le recours à l’endettement passera de 33,3 milliards d’euros dans le budget 2024 à 81,8 milliards en 2025 et 89,3 milliards en 2026. Il atteindra 126,1 milliards en 2029. Les dépenses inscrites au budget s’élèveront progressivement de 503 milliards d’euros (+ 6,1 %) à 573,8 milliards d’euros en 2029.
Tournant budgétaire
C’est un tournant nécessaire après la stricte rigueur appliquée ces dernières années, a plaidé M. Klingbeil. L’équilibre budgétaire ne constitue pas « une valeur en soi » si les ponts et les écoles se dégradent et que la Bundeswehr est négligée, a-t-il argué. « Je crois que rien ne coûte plus cher que l’immobilisme des dernières années ».
À l’heure où l’économie allemande a besoin de repartir de l’avant, le nouveau gouvernement allemand juge le moment opportun pour investir massivement. Son raisonnement est le suivant : « Ce nouvel endettement est bon et nécessaire pour investir dans le cadre économique du pays. Le redressement de la croissance fera augmenter les recettes de l’État », a expliqué M. Klingbeil. Selon le ministre, l’Allemagne a les moyens de cet effort : son taux d’endettement (63 %) est nettement inférieur à celui d’autres pays du G7.
A.L.