Le 6 mai 1955, la République fédérale d’Allemagne adhérait à l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN). C’était une étape importante dans le retour de l’Allemagne au sein de la communauté internationale, dix ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale. Six mois plus tard, le 12 novembre 1955, la Bundeswehr était créée. L’Allemagne se réarmait. En pleine Guerre froide, il s’agissait de dissuader l’Union soviétique d’intervenir en Europe centrale. L’Allemagne, divisée, était sur la ligne de front. Le chancelier Konrad Adenauer commentait : « le seul objectif du réarmement allemand est de contribuer au maintien de la paix ».

La liberté, la paix et la sécurité

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Le gouvernement allemand a célébré cette semaine le 70^e anniversaire de cette adhésion en présence du secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte. Le chancelier Friedrich Merz, le ministre fédéral de la Défense, Boris Pistorius, et le ministre des Affaires étrangères, Johann Wadephul, se sont félicités de la décision prise il y a 70 ans. Cette décision « a été, et demeure le fondement sur lequel trois générations ont pu grandir en Allemagne qui n’ont connu que la liberté, la paix et la sécurité », a déclaré M. Merz.

Comme en 1955, « c’est à une époque historique » de « grands bouleversements géopolitiques » que « nous célébrons [cet] anniversaire », a souligné le chancelier. La guerre d’agression menée par la Russie en Ukraine, ainsi que les « attaques hybrides massives de la Russie » contre l’OTAN, « y compris contre l’Allemagne » montrent que l’OTAN n’a rien perdu de son importance. « Cette Alliance respire, vit et contribue à notre sécurité collective », a dit le chancelier.

« La défense collective est à nouveau au premier plan »

« La brutale guerre d’agression russe » contre l’Ukraine a « définitivement fait disparaître » la question de la pertinence de l’OTAN, a ajouté M. Pistorius. L’Alliance est mise au défi comme elle ne l’avait plus été depuis la fin de la Guerre froide. « La défense collective est à nouveau au premier plan », a souligné le ministre de la Défense. « Ensemble, nous défendrons chaque centimètre du territoire de l’OTAN ».

Faire de la Bundeswehr la première armée conventionnelle en Europe

Le récent sommet de l’OTAN à La Haye s’est fait l’écho de cette « cohésion » et de cette « détermination », a rappelé M. Merz. Le chancelier a réaffirmé que la République fédérale tiendrait ses engagements vis-à-vis de l’Alliance, y compris en augmentant fortement ses dépenses militaires. « Nous allons tout faire, au cours des prochaines années, pour faire de la Bundeswehr la première armée conventionnelle au sein de l’Union européenne », a-t-il déclaré.

« Pour que notre Alliance demeure efficace, nous, Européens, devons endosser davantage de responsabilités », a renchéri M. Pistorius. « L’Allemagne va prendre les devants ». Parmi les mesures annoncées ces dernières semaines figure le doublement des dépenses militaires allemandes d’ici à 2029. « C’est remarquable, c’est l’expression d’un leadership  », a salué M. Rutte.

Dans ce contexte, les dirigeants allemands ont réaffirmé leur volonté de soutenir l’Ukraine. « Nous continuerons à soutenir l’Ukraine qui […] contribue aussi à défendre notre liberté », a dit M. Merz. Une paix juste, sans capitulation devant l’agression, est nécessaire pour rétablir la liberté et la sécurité en Europe et dans l’espace euro-atlantique.

Le chef de la diplomatie allemande, Johann Wadephul a rappelé combien l’Allemagne en son temps avait profité de la solidarité au sein de l’OTAN. À l’époque de la Guerre froide, la République fédérale elle-même était située sur le flanc est de l’OTAN.

A.L.

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