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Le ministre Johann Wadephul effectue une première visite officielle en Turquie, partenaire clé pour la stabilité et la sécurité

Vue d’Ankara © Photothek Media Lab
Le ministre des Affaires étrangères effectue une première visite officielle à Ankara, où il rencontrera son homologue turc Hakan Fidan et d’autres interlocuteurs. La Turquie est un allié essentiel au sein de l’OTAN et joue un rôle clé pour la stabilité au Proche-Orient et en Méditerranée orientale.
L’Allemagne et la Turquie entretiennent des relations tout à fait particulières, non seulement aux niveaux politique et économique, mais aussi sur le plan humain. Plus de trois millions de personnes ayant leurs racines en Turquie vivent aujourd’hui en Allemagne et forment un lien vivace entre les deux pays. La Turquie est tout à la fois un acteur important de sa région, un pont entre l’Europe et l’Asie et un facteur essentiel pour la stabilité au Proche-Orient et en Méditerranée orientale.
Les développements en cours au Proche-Orient et en Syrie, la guerre d’agression russe contre l’Ukraine et le futur des relations entre l’Union européenne et la Turquie seront au cœur des entretiens qui se tiendront à Ankara.
Focus sur Gaza : aide humanitaire et mise en œuvre du plan en 20 points
Après la libération des otages détenus pendant plus de deux ans par le Hamas, l’amélioration de la situation humanitaire et la reconstruction de Gaza sont désormais la priorité. Ensemble, l’Allemagne et la Turquie sont engagées pour que les organisations humanitaires aient un accès rapide et sûr à la bande de Gaza et pour que les mesures convenues dans le plan en 20 points soient mises en œuvre, seule manière d’aplanir la voie sur le long chemin qui mènera à la solution à deux États.
Avant son départ, M. Wadephul a déclaré :
Dans le conflit au Proche-Orient, la Turquie a, par son rôle de médiateur, contribué au cessez-le-feu historique obtenu pour Gaza. La Turquie est l’un des soutiens du plan de paix et un État dont nous attendons qu’il continue de faire pression sur le Hamas ; elle détient à ce titre un rôle à haute responsabilité. La libération des otages et le cessez-le-feu sont un grand accomplissement, qui apparaissait impossible il y a quelques semaines encore. C’est toutefois seulement maintenant que commence le travail pour un avenir sûr et digne en faveur de la population de Gaza. Ensemble, nous insistons pour que les acteurs humanitaires aient un accès complet à la bande de Gaza afin d’atténuer des souffrances extrêmes ; ensemble, nous travaillons pour que le plan en 20 points soit intégralement mis en œuvre, pour une paix durable.
Partenaire au sein de l’OTAN et pont entre des régions géostratégiques
Un autre sujet important des entretiens à Gaza sera la coopération en matière de sécurité avec la Turquie au sein de l’OTAN ainsi que la concertation plus étroite entre la Turquie et l’UE sur les questions de sécurité. Par sa position géostratégique sur les bords de la mer Noire, la Turquie est un pilier central de l’architecture de sécurité européenne et un partenaire indispensable au sein de l’Alliance.
La guerre d’agression russe contre l’Ukraine place l’ordre de sécurité euro-atlantique dans son ensemble face à de grands défis. La Turquie joue à cet égard un rôle particulier, en tant que pays hôte des entretiens entre les parties au conflit et gardienne de la convention de Montreux concernant le régime des Détroits, qui règle le passage des navires notamment dans le Bosphore.
Le Bosphore n’est pas seulement une voie commerciale importante, il est aussi une clé de voûte stratégique, que la Russie tente d’exploiter pour financer sa guerre. À plusieurs reprises, la Turquie a refusé le passage à des bâtiments de guerre russes et arrêté des navires dépourvus d’assurance faisant partie de la « flotte fantôme », qui représentaient également un danger environnemental du fait de leur maintenance insuffisante.
M. Wadephul a déclaré à ce propos :
La Turquie est pour nous un partenaire stratégique central au sein de l’Alliance atlantique. C’est pourquoi la Russie, qui constitue la plus grande menace pour l’OTAN, et la guerre d’agression russe contre l’Ukraine seront aussi des thèmes importants de nos discussions. Notre objectif commun est que cette guerre prenne fin rapidement : pour cela, nous devons assécher plus vite encore les sources de revenus de la Russie pour le financement de sa guerre.
L’Allemagne et la Turquie poursuivent en outre l’objectif commun d’un rapprochement plus étroit à long terme entre l’UE et la Turquie. Pour qu’il y ait une coopération approfondie, il reste déterminant que les droits fondamentaux européens, en particulier les droits humains et l’état de droit, soient garantis en permanence. Le ministre Johann Wadephul et son homologue turc évoqueront également ce sujet.
Syrie, migration et responsabilité humanitaire
Depuis le début de la guerre civile en Syrie, la Turquie a accueilli sur son sol plus de réfugiés qu’aucun autre pays. L’Allemagne aussi abrite une importante communauté syrienne. Les deux pays partagent l’objectif d’une stabilisation durable de la Syrie, afin d’établir une paix durable et de créer les conditions pour un retour volontaire et sûr des réfugiés.
Il est évident à cet égard que la stabilité ne peut voir le jour en Syrie qu’à travers une transition politique pacifique, où tous les groupes de la société ont une place.
M. Wadephul a déclaré à ce propos :
Après des années de guerre civile en Syrie, nous sommes engagés en faveur d’une transition politique dans laquelle tous les groupes sociaux et religieux ont leur place. Durant ces années, c’est en Turquie que beaucoup de réfugiés syriens – de loin, le plus grand nombre – ont trouvé refuge. Nous partageons l’objectif d’une Syrie sûre et stable, qui permette le retour de ces réfugiés sur une base volontaire et en toute sécurité.
Pour en savoir plus :
Déclaration du ministre Wadephul avant son départ pour Ankara (en allemand)