L’espace n’a cessé de gagner en importance au cours des dernières années : dans notre vie quotidienne, pour notre économie, mais surtout, pour notre sécurité. C’est pourquoi le ministère fédéral de la Défense et le ministère fédéral des Affaires étrangères présentent aujourd’hui la première stratégie nationale de sécurité spatiale.

Cette stratégie embrasse tous les domaines pertinents pour notre sécurité, depuis les projets de missions spatiales avec des partenaires internationaux jusqu’à l’engagement en faveur d’un comportement responsable des États dans l’espace, en passant par le développement de réseaux de satellites. L’objectif est d’assurer notre capacité d’action également dans l’espace, de concert avec nos partenaires de l’UE et de l’OTAN et avec d’autres partenaires dans le monde entier.

Le ministère fédéral de la Défense et le ministère fédéral des Affaires étrangères ont élaboré conjointement la stratégie nationale de sécurité spatiale, en collaboration avec les autres ministères, notamment le ministère fédéral de la Recherche, de la Technologie et de l’Espace, et ils s’apprêtent à la mettre en œuvre rapidement. Boris Pistorius, ministre fédéral de la Défense, et Johann Wadephul, ministre fédéral des Affaires étrangères, ont présenté ensemble la stratégie aujourd’hui, 19 novembre, en conseil des ministres.

« Les systèmes spatiaux sont devenus un élément incontournable de notre vie. Nous profitons des services fournis par satellite dans notre vie quotidienne, que ce soit pour nos communications ou pour nos déplacements. Nos entreprises et la Bundeswehr aussi font appel à de tels services, entre autres. Une panne générale ou leur perturbation auraient des conséquences graves sur notre sécurité et notre quotidien. Nous voyons déjà aujourd’hui que la Russie, par exemple, brouille régulièrement le signal GPS dans la région de la mer Baltique. La stratégie de sécurité spatiale fournit le cadre qui nous permet de mieux nous protéger et nous défendre dans l’espace et d’accroître de notre résilience à l’échelle de l’État tout entier. La Bundeswehr constitue à cet égard l’axe portant de l’architecture de sécurité spatiale de l’Allemagne », a déclaré le ministre fédéral de la Défense, Boris Pistorius.

Cela comprend en premier lieu la défense des systèmes spatiaux allemands, par exemple les satellites, et des infrastructures qui en font partie. À cela s’ajoute le développement de capacités pour des opérations spatiales militaires, afin d’assurer notre mission de défense. « Le ministère fédéral de la Défense à lui seul investira près de 35 milliards d’euros pour le secteur de l’espace dans les prochaines années », a précisé le ministre fédéral de la Défense.

Le ministre fédéral des Affaires étrangères, Johann Wadephul, a déclaré : « L’espace aussi est, depuis longtemps, un théâtre de conflits militaires ou de rivalités économiques, comme le montre particulièrement la guerre d’agression russe contre l’Ukraine.

Depuis les communications jusqu’à l’exploitation de matières premières d’importance stratégique, en passant par le pilotage de missiles de croisière ou de drones, la course pour la domination de l’espace bat son plein. Il est d’autant plus important que l’Allemagne protège ses intérêts dans l’espace aussi. Nous devons pour cela continuer de développer notre architecture de sécurité spatiale.

L’Allemagne est prête à apporter sa contribution au renforcement de notre sécurité dans l’OTAN et dans l’UE, y compris dans l’espace. À nos yeux, les principes du droit international s’appliquent dans ce contexte également, et nous voulons étendre le droit international à l’espace. Nous nous engageons dans ce sens avec nos partenaires également au sein des Nations Unies. »

La stratégie de sécurité spatiale décrit les défis et les dangers qui découlent de l’exploitation spatiale. Elle définit sur cette base trois champs d’action stratégiques, dans lesquels notre action sera orientée sur les principes de « robustesse, résilience et coopération » :

I. Identifier les dangers et les menaces, élaborer des options d’action ;

II. Promouvoir la coopération internationale et un ordre durable dans l’espace ;

III. Développer la dissuasion, renforcer la robustesse et la résilience.

À partir de ces champs d’action, elle élabore enfin des lignes d’action et des missions concrètes pour la mise en place d’une architecture de sécurité spatiale à l’échelle de l’État tout entier. Une nouveauté a été apportée : la présentation des champs et lignes d’action est accompagnée des planifications de dépense concrètes du gouvernement fédéral.

L’élaboration d’une architecture nationale de sécurité spatiale s’inscrit entièrement dans l’esprit de la « sécurité intégrée » et se fait dès lors en concertation avec tous les ministères compétents et avec la participation de tous les acteurs civils et militaires : la sécurité est en effet notre affaire à tous.

L’exploitation spatiale sans entraves, sûre et durable requiert non seulement une approche à l’échelle de l’État tout entier, mais aussi une coopération internationale étroite. À cet égard, l’Allemagne avancera au niveau international de concert avec ses partenaires. Notre architecture de sécurité spatiale constituera un pilier allemand solide au sein de l’OTAN et pour l’Europe, et elle complétera les programmes existants de l’OTAN et de l’UE. Nous allons développer la coopération avec nos partenaires, par exemple pour l’utilisation de capacités de lancement ou dans le cadre de programmes spatiaux internationaux tels que l’Opération Olympic Defender ou l’initiative pour les Opérations spatiales interalliées (Combined Space Operations).

Un élément essentiel de la stratégie est l’engagement en faveur d’une exploitation spatiale pacifique, durable et fondée sur des règles, afin d’empêcher une course aux armements dans l’espace. Avec ses partenaires, le gouvernement fédéral défend une approche fondée sur l’analyse des comportements. La mise en place d’une infrastructure spatiale robuste et dotée d’une capacité de dissuasion est toutefois indispensable pour une exploitation de l’espace sûre et pacifique.