Bienvenue sur les pages du Ministère fédéral des Affaires étrangères
Un rapprochement face à des tensions nouvelles : Annalena Baerbock en déplacement à Tirana pour la Conférence sur les Balkans occidentaux
Conférence sur les Balkans occidentaux en octobre 2022, © Thomas Koehler/AA/photothek.de
Le 6 octobre à Tirana, la ministre Annalena Baerbock participe, aux côtés des pays des Balkans occidentaux, à la conférence des ministres des Affaires étrangères dans le cadre du processus de Berlin. Quel est l’objectif de cette rencontre et pourquoi importe-t-elle encore davantage cette année ?
Déjà en 2014, le gouvernement fédéral allemand avait lancé ce qu’on appelle le « processus de Berlin » comme format informel de coopération régionale pour les Balkans occidentaux, dans le but également d’appuyer le rapprochement de cette région avec l’UE. Outre les pays des Balkans occidentaux que sont l’Albanie, la Bosnie‑Herzégovine, le Kosovo, la Macédoine du Nord, le Monténégro et la Serbie, participent également à la conférence l’Allemagne, l’Autriche, la Bulgarie, la Croatie, la France, la Grèce, l’Italie, la Pologne, le Royaume‑Uni et la Slovénie ainsi que l’UE.
Les cheffes et chefs de la diplomatie de ces pays se rencontrent cette année à Tirana ; c’est donc la première fois que le sommet et ses réunions connexes ont lieu dans la région des Balkans occidentaux. Pour la ministre fédérale des Affaires étrangères Annalena Baerbock, il s’agit de son premier déplacement en Albanie. Elle profitera par conséquent de cette occasion pour s’entretenir également avec son homologue albanais ainsi qu’avec le premier ministre albanais.
Les six pays des Balkans occidentaux participants ont comme point commun leur intention d’adhérer à l’UE. Tous ont soumis leur demande d’adhésion à l’UE ou sont déjà des pays candidats depuis longtemps ; ainsi, la Macédoine du Nord a le statut de pays candidat à l’adhésion depuis 2005 déjà. La ministre Annalena Baerbock a déclaré à ce sujet :
Cela fait déjà trop longtemps que les pays des Balkans occidentaux attendent de pouvoir s’asseoir à la table de l’Union européenne. En particulier pour les jeunes de cette région, il ne fait aucun doute que leur avenir réside dans l’UE. Et si l’Europe ne vient pas vers eux, ils trouveront le moyen d’aller vers elle, avec des conséquences démographiques qui seront fatales pour leurs pays. Pour que l’adhésion à l’UE réussisse, nous devons tous maintenant retrousser nos manches ensemble. L’UE doit tenir parole concernant les promesses qu’elle a faites et les pays des Balkans occidentaux doivent engager les réformes nécessaires.
Des tensions au lieu d’un rapprochement ?
Cependant, même si le cap du processus de Berlin est clairement mis sur la réconciliation des pays des Balkans occidentaux entre eux et sur leur rapprochement avec l’UE, la rencontre de cette année a lieu dans un contexte de tensions et de fossés nouveaux. Lors de leurs entretiens multilatéraux, les ministres des Affaires étrangères discuteront donc également d’une solution diplomatique aux tensions entre le Kosovo et la Serbie. Annalena Baerbock saisira l’occasion de cette conférence pour échanger également avec ses homologues kosovare et serbe. Compte tenu de la résurgence des fossés et des tensions dans les Balkans occidentaux, elle a fait la déclaration suivante avant son départ :
De nombreux pays ont déjà réalisé des progrès majeurs. Nous assistons cependant régulièrement à des revers, à de nouveaux fossés qui sont creusés et qui doivent être surmontés sur la voie vers l’UE : une attaque sans scrupule contre la police kosovare, par moments le déploiement de troupes serbes à la frontière du Kosovo et la politique sécessionniste de M. Dodik qui paralyse la Bosnie‑Herzégovine entière. Ces tensions tiennent l’ensemble de la région en otage et elles empêchent que des progrès importants vers la réconciliation ne soient accomplis. Elles constituent également un poison pour les investissements et elles gênent la progression de la région vers son adhésion à l’UE. Face à cette situation confuse et difficile, le processus de Berlin apporte une contribution importante afin d’améliorer concrètement la vie des habitantes et des habitants de la région.
Une meilleure coopération régionale et un rapprochement avec l’UE
Le processus de Berlin, initié en 2014, a pour objectif de renforcer et d’approfondir l’intégration régionale dans et avec les Balkans occidentaux. Une meilleure coopération régionale reste la clef de la croissance économique et de la paix dans la région. Le processus de Berlin doit également permettre d’accélérer le rapprochement de l’ensemble de la région avec l’UE. Il se concentre ici sur des domaines tels que le développement des infrastructures, l’économie, les échanges de jeunes au niveau régional, la réconciliation et les sciences. Les résultats obtenus jusqu’à présent par le processus de Berlin sont notamment la création de l’Office régional de coopération pour la jeunesse des Balkans occidentaux (RYCO), l’accord régional sur l’itinérance ainsi que la mise en place de voies réservées pour le dédouanement accéléré des marchandises essentielles aux frontières pendant la pandémie de Covid‑19.