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Enquête : les Allemands et l’Europe

Dans leur très grande majorité, les Allemands plébiscitent l’adhésion de leur pays à l’Union européenne (UE), selon une enquête de la Fondation Konrad Adenauer

Dans leur très grande majorité, les Allemands plébiscitent l’adhésion de leur pays à l’Union européenne (UE), selon une enquête de la Fondation Konrad Adenauer, © picture alliance / Andreas Arnold/dpa | Andreas Arnold

12.04.2024 - Article

Les Allemands adhèrent très largement à l’Europe. Mais comment se la représentent-ils ? Quelles valeurs y associent-ils ? Y a-t-il différentes manières d’être pro-européen ? Une étude de la Fondation Konrad Adenauer apporte des réponses.

Les sondages le confirment après année : à une écrasante majorité, les Allemands approuvent l’appartenance de leur pays à l’Union européenne (UE). Mais comment se représentent-ils l’Europe ? Quelles valeurs y associent-ils ? Quels profils d’« Européens » peut-on distinguer au sein de la société allemande ? C’est ce que la Fondation Konrad Adenauer (KAS) a exploré dans une enquête représentative parue en début d’année.

Un pays d’europhiles

Elle a été réalisée auprès de 4 010 personnes entre le 20 juin et le 4 septembre 2023. Elle corrobore l’idée que l’Allemagne est majoritairement un pays d’europhiles. 76 % des personnes interrogées jugent que l’appartenance de l’Allemagne à l’UE est une bonne chose. 19 % sont indécis. Seuls 5 % y voient une mauvaise chose.

53 % des sondés estiment, par ailleurs, que « l’Allemagne va mieux parce qu’elle fait partie de l’UE ». 23 % sont indécis. 20 % en désaccord ou plutôt en désaccord. Si l’on organisait un référendum, 87 % des Allemands voteraient pour que leur pays reste dans l’UE.

Pour l’avenir, plus d’une personne sur trois (35 %) souhaite voir l’intégration européenne se poursuivre. Moins d’une sur dix (9 %) estime qu’elle est allée trop loin. La moitié des sondés (55 %) se situe entre ces deux atittudes. Mais 81 % se disent « heureux quand l’Europe progresse » (12 % d’indécis, 7 % en désaccord). Et 65 % jugent que « le soutien aux autres pays est une bonne chose, indépendamment des avantages que pourrait en tirer l’Allemagne » (26 % d’indécis, 8 % en désaccord).

L’UE, associée à des valeurs positives

Pourquoi un tel attachement à l’UE, là où d’autres pays sont aujourd’hui plus partagés ? L’enquête le montre : pour les Allemands, l’UE va de pair avec valeurs positives : la paix, la sécurité, la prospérité. 59 % des sondés associent ainsi l’UE à la paix, 50 % à la sécurité, 48 % à la prospérité et 37 % à la puissance dans le monde. La proportion d’indécis est importante (35 % pour la prospérité, 43 % pour la puissance dans le monde). Mais rares sont ceux qui n’associent pas ces valeurs à l’UE.

Enthousiastes, critiques, détachés ou résignés : quatre attitudes types envers l’Europe

Selon une enquête de la Fondation Konrad Adenauer, on peut classer les Allemands en quatre catégories selon leur attitude à l’égard de l’UE
Selon une enquête de la Fondation Konrad Adenauer, on peut classer les Allemands en quatre catégories selon leur attitude à l’égard de l’UE : les Européens enthousiastes (34 %), les Européens critiques (24 %), les pragmatiques détachés (22 %) et les populistes résignés (17 %)© picture alliance / Panama Pictures | Christoph Hardt

Il y a toutefois plusieurs manières d’être Européen. Les auteurs de l’enquête ont identifié quatre attitudes types en Allemagne. La première est celle des « europhiles enthousiastes ». Ils représentent plus d’un Allemand sur trois (34 %), et sont convaincus de l’importance de l’unification européenne. Ils voient dans l’intégration de l’Europe une valeur en soi, indépendamment de ses avantages pour l’Allemagne. Ils adhèrent de manière émotionnelle à l’Europe. Ils rejettent les critiques adressées à l’UE et à son personnel.

D’un point de vue sociologique, ils plus souvent bacheliers et diplômés du supérieur que la moyenne (50 % ont un bac général), et plutôt d’âge moyen (ils représentent 38 % des 25-44 ans, et 36 % des 45-64 ans). Ce sont un peu plus souvent des femmes (ce profil représente 37 % des femmes et 31 % des hommes), non issues de l’immigration et habitant à l’ouest du pays. Ils représentent 36 % des habitants de l’ouest et 23 % des habitants de l’est.

Le deuxième profil est celui des « europhiles critiques ». Ils représentent un quart de la population (24 %). Comme les europhiles enthousiastes, ils voient dans la construction européenne une valeur en soi et une bonne chose pour leur pays. En revanche, ils sont plus sceptiques quant à la situation actuelle de l’UE et plus critiques à l’égard de ses acteurs. L’appartenance à l’UE n’a, selon eux, pas que des avantages. Ils jugent également l’UE trop éloignée des citoyens.

Sur le plan sociologique, ce profil se différencie peu du reste de la population que ce soit en termes de genre, d’origine est/ouest, d’histoire migratoire ou de diplôme. Tout juste remarque-t-on qu’il est un peu plus fréquent parmi les jeunes : les europhiles critiques représentent 24 % de la population, mais 29 % des 16-24 ans et 27 % des 25-44 ans.

Le troisième profil est celui des « pragmatiques détachés ». Ils représentent un peu plus d’un Allemand sur cinq (22 %). Leur vision est davantage focalisée sur les bénéfices que l’Allemagne tire de l’intégration. Ils ne rejettent toutefois pas ses avantages pour les autres pays. Ils ont souvent un avis réservé vis-à-vis de l’Europe. Car, comme ils le disent eux-mêmes, ils ne se jugent pas compétents sur les questions européennes. Ils sont de loin les plus nombreux (37 %) à affirmer : « j’en sais trop peu sur l’UE pour avoir un avis personnel ».

Du point de vue sociologique, ils sont sur-représentés parmi les personnes âgées (plus de 65 ans) et parmi les jeunes de 16 à 24 ans. Ils sont aussi plus nombreux que la moyenne à ne pas posséder de certificat de fin d’études secondaires générales. Pour le reste, ils ne se distinguent pas reste de la population.

Le dernier profil est celui des « populistes résignés ». Minoritaires, ils représentent moins d’un cinquième de la population (17 %). Ils se caractérisent par leur méfiance à l’égard des responsables politiques européens et à l’égard de l’unification européenne. Un quart d’entre eux (25 %) juge, toutefois, que l’appartenance de l’Allemagne à l’UE est une bonne chose, et plus de moitié (55 %) qu’elle n’est ni bonne, ni mauvaise. Seuls 20 % la jugent nuisible.

Sur le plan sociologique, les populistes résignés habitent un peu plus souvent que la moyenne dans l’est de l’Allemagne. Ils sont plutôt d’âge intermédiaire (25-64 ans), et ont un peu moins souvent accédé à un diplôme de fin d’études secondaires générales.

A.L.

En savoir plus :

Consulter l'enquête de la Fondation Konrad Adenauer

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