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Stabilité et sécurité dans une période tourmentée : l’Ukraine, la Syrie et les relations transatlantiques au cœur des discussions du Conseil des affaires étrangères

La ministre fédérale des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, au Conseil des affaires étrangères, © Photothek
Aujourd’hui, le Conseil des affaires étrangères à Bruxelles abordera la situation en Ukraine et au Proche‑Orient ainsi que les relations transatlantiques. Il sera suivi de la 9e conférence internationale de soutien à la Syrie, qui doit donner des impulsions décisives à la reconstruction du pays.
Le monde connaît une mutation profonde. L’UE doit s’affirmer face à cette situation nouvelle. Qu’il s’agisse de l’Ukraine, du Proche‑Orient ou de ses relations avec les États‑Unis, l’Europe doit relever plusieurs défis : agir avec détermination, défendre ses propres intérêts et rester en même temps un partenaire fiable.
Renforcement du soutien à l’Ukraine et durcissement des sanctions
Trois ans après l’attaque de la Russie contre l’Ukraine, l’UE reste fermement aux côtés de Kyïv. Lors du Conseil des affaires étrangères d’aujourd’hui, qui se déroule dans le contexte des négociations de cessez‑le‑feu, en Arabie saoudite, entre les États‑Unis et l’Ukraine ainsi que de la rencontre des ministres des Affaires étrangères du G7 au Canada, les cheffes et chefs de la diplomatie de l’UE discuteront de la façon de mettre l’Ukraine dans la meilleure position de négociation possible. Aux yeux de l’UE, une paix juste ne pourra en effet être atteinte qu’avec une Ukraine forte.
En plus du soutien militaire, des aides financières substantielles seront également évoquées. Dans quelques jours seulement, le 20 mars, le Conseil européen décidera d’éventuelles mesures de soutien à hauteur de plusieurs milliards d’euros pour l’Ukraine ; la réunion d’aujourd’hui a pour but de préparer cette décision. À l’ouverture de cette rencontre, le ministre ukrainien des Affaires étrangères Andrii Sybiha prendra virtuellement la parole afin de faire le point sur la situation actuelle en Ukraine.
En même temps, l’UE veut continuer d’augmenter la pression sur la Russie. C’est pourquoi de nombreux ministres des Affaires étrangères de l’UE demandent aujourd’hui à renforcer encore une fois les sanctions. Le régime de sanctions de l’UE, qui vise des personnes et des entités ayant un lien avec la guerre d’agression russe contre l’Ukraine, a pu être prolongé de six mois supplémentaires.
Il demeure parallèlement essentiel de renforcer la capacité de défense européenne. C’est la raison pour laquelle l’Allemagne soutient le plan « ReArm Europe » proposé par la Commission européenne, qui offre de nouvelles possibilités d’investissement. La clause dérogatoire nationale du pacte de stabilité et de croissance, en particulier, pourrait créer à court terme la marge de manœuvre nécessaire à des investissements en matière de défense.
Stabilisation de la situation au Proche‑Orient et reconstruction de la Syrie
La situation au Proche‑Orient est toujours tendue. Israël doit de toute urgence permettre l’accès sans entrave de l’aide humanitaire à Gaza afin de soulager la situation humanitaire catastrophique sur place. L’UE appuie le plan arabe de reconstruction de Gaza, qui offre une stabilité à long terme ainsi qu’une perspective de paix pour la région.
La situation en Syrie figure également au programme du conseil des affaires étrangères. L’UE continue d’œuvrer pour une reconstruction réussie et pour le processus de transition. La levée progressive de certaines sanctions a constitué une première étape importante afin de faciliter la transformation du pays. L’UE salue en particulier l’intégration civile et militaire recherchée des Kurdes syriens dans l’État central.
Le conseil des affaires étrangères sera suivi, le même jour, de la 9e conférence internationale de soutien à la Syrie, à laquelle participera également la cheffe de la diplomatie allemande Annalena Baerbock. Cette conférence doit donner de nouvelles impulsions afin de poser, après des années de guerre, les jalons d’un nouveau chapitre de paix dans l’histoire de la Syrie. En amont de la rencontre, Mme Baerbock a déclaré à ce sujet :
Reconstruire la Syrie sur les plans politique, économique et sociétal est une tâche absolument titanesque. À travers la conférence internationale de soutien à la Syrie, nous voulons soutenir ce pays sur ce chemin difficile. Il s’agit de ne pas louper la fenêtre d’opportunité qui se présente pour une transition politique inclusive, et il s’agit également d’ouvrir la voie à des mesures de reconstruction et à une amélioration de la situation économique. De par cette conférence, la communauté internationale montre que nous n’abandonnons pas les Syriennes et les Syriens dans ce processus.
Lors de la conférence, la ministre Baerbock annoncera une aide humanitaire supplémentaire de 300 millions d’euros pour la Syrie.
Renforcement de la pression sur l’Iran
L’Iran constitue également un facteur essentiel pour l’avenir de la région. Le régime de Téhéran reste une force déstabilisatrice au Proche‑Orient ainsi qu’un partenaire proche de la Russie dans le contexte de la guerre contre l’Ukraine. C’est la raison pour laquelle les cheffes et chefs de la diplomatie de l’UE œuvreront pour le maintien des sanctions vis‑à‑vis de Téhéran lors du conseil des affaires étrangères. Ils suivront en parallèle de très près les développements du programme nucléaire iranien. Les pays du groupe E3, soit l’Allemagne, la France et le Royaume‑Uni, aspirent à une solution globale négociée d’ici l’été ; pour ce faire ils sont également en contact avec les États‑Unis.
Un autre sujet central sera la détention arbitraire de ressortissants européens en Iran. L’Allemagne continue de s’engager résolument pour la libération des personnes concernées. Dans ce contexte, de nouvelles sanctions doivent être adoptées dès le mois d’avril.
Maintien du partenariat avec les États‑Unis et renforcement de l’autonomie européenne
L’UE fait face à de nouveaux défis suite à la réorientation dynamique de la politique américaine. Lors du conseil des affaires étrangères à Bruxelles, les ministres des Affaires étrangères de l’UE échangeront sur la manière de façonner les relations transatlantiques de façon constructive à l’avenir également. En dépit des différences, il reste évident que les États‑Unis sont et restent un partenaire essentiel de l’Europe. L’UE continuera de rechercher une coopération constructive avec Washington, mais elle défendra avec assurance ses propres intérêts et positions.
Les sujets qui seront abordés lors du conseil des affaires étrangères d’aujourd’hui reflètent clairement la responsabilité croissante de l’Europe en matière de politique étrangère et de sécurité. Qu’il s’agisse de l’Ukraine, du Proche‑Orient ou de ses relations avec les États‑Unis, l’UE doit agir avec détermination, défendre ses propres intérêts et agir en même temps comme un partenaire fiable.