L’Allemagne et l’Italie : des partenaires stratégiques en Europe

L’Allemagne et l’Italie sont liées par une étroite relation bilatérale fondée sur une confiance de longue date et une vision commune pour l’Europe. Les deux pays défendent un ordre international multilatéral fondé sur des règles et entretiennent une collaboration étroite, tant à l’échelle bilatérale qu’au sein de l’Union européenne et de l’alliance transatlantique. Le ministre fédéral des Affaires étrangères Johann Wadephul profitera de sa première visite officielle à Rome pour renforcer encore les relations avec l’Italie, sur des sujets bilatéraux comme vis-à-vis des grands défis stratégiques auxquels l’Europe est confrontée.

L’entretien avec son homologue italien Antonio Tajani portera principalement sur les crises géopolitiques et les enjeux de notre époque : la guerre d’agression russe contre l’Ukraine, la relation transatlantique, la situation tendue au Proche-Orient ainsi que la dynamique migratoire mondiale. La coopération économique est elle aussi essentielle pour les deux pays : en tant que grandes nations industrielles, l’Allemagne et l’Italie sont intrinsèquement liées l’une à l’autre par des chaînes d’approvisionnement, des investissements et des coopérations technologiques. Les deux pays souhaitent en particulier encore intensifier leur collaboration dans le domaine de la technologie de l’hydrogène.

Afin de continuer d’approfondir leurs relations, les consultations gouvernementales conjointes qui auront lieu l’année prochaine sont déjà en cours de préparation. L’objectif consiste à renouveler le plan d’action commun signé en 2023 et à développer de manière substantielle la coopération dans des secteurs d’avenir essentiels tels que l’énergie, la numérisation, la recherche et la cohésion intercommunautaire.

Dialogue avec le Saint-Siège : assumer des responsabilités pour la dignité humaine et la paix

Un autre point de programme essentiel résidera dans les échanges avec le Saint-Siège, quelques semaines seulement après l’élection du pape Léon XIV. Le chef de la diplomatie allemande rencontrera au Vatican le cardinal secrétaire d’État Pietro Parolin ainsi que l’archevêque Paul Richard Gallagher, soit le « chef d’État » et le « ministre des Affaires étrangères » du Saint-Siège.

Les échanges porteront principalement sur des sujets internationaux urgents : les conséquences humanitaires de la guerre en Ukraine, le conflit au Proche-Orient, les flux migratoires mondiaux ainsi que le rôle de la religion dans un contexte international de crises. Dans nombre de sociétés, la religion constitue un facteur déterminant, sur les plans politique, social et culturel. Les institutions ecclésiastiques sont souvent d’importants partenaires en matière d’aide humanitaire. Les échanges continus avec le Saint-Siège font donc partie intégrante de la politique étrangère allemande et ils constituent une composante essentielle de cette dernière. L’Allemagne et le Saint-Siège s’engagent conjointement pour la paix, les droits humains, y compris la liberté de culte, ainsi que le dialogue interreligieux.

La visite du célèbre cimetière allemand « Campo Santo Teutonico  » qui jouxte la basilique Saint-Pierre sera un moment fort de ce voyage. C’est le symbole des relations spirituelles et culturelles qui existent depuis des siècles entre l’Allemagne et le Saint-Siège.

« Weimar plus » : assumer ensemble des responsabilités pour la sécurité de l’Europe

Dans le cadre de son séjour à Rome, M. Wadephul prendra part à la sixième réunion de politique étrangère au format « Weimar plus ». Cette table ronde qui réunit l’Allemagne, la France, la Pologne, l’Italie, l’Espagne, le Royaume-Uni ainsi que la haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères Kaja Kallas est née en novembre 2024 afin de se concerter plus étroitement sur des questions de sécurité et de défense dans un cadre européen élargi. Le chef de la diplomatie ukrainienne participera encore une fois aux discussions. Pour la première fois, le secrétaire général de l’OTAN Mark Rutte prendra lui aussi part aux échanges.

Ceux-ci porteront essentiellement sur le soutien de l’Ukraine sur le long terme. La guerre d’agression russe se poursuit sans faiblir et il est d’autant plus clair pour l’Europe que nous continuons de nous tenir fermement aux côtés de Kyïv. Les ministres des Affaires étrangères réaffirmeront aujourd’hui à Rome l’objectif commun d’une Ukraine souveraine, démocratique et résiliente intégrée au sein d’un espace de sécurité euro-atlantique stable.

Dans le même temps, il sera également question du rôle de l’Europe dans l’espace transatlantique en matière de politique de sécurité. Il devient de plus en plus urgent de développer notre indépendance stratégique et notre capacité à agir, notamment grâce à des structures de défense interconnectées, à des capacités industrielles communes ainsi qu’à notre action politique coordonnée. Le format « Weimar plus » offre ainsi un cadre idéal pour des concertations franches, une action commune et une Europe puissante dans un monde agité.