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Donner une chance à la négociation : le ministre des Affaires étrangères Johann Wadephul se rend à Genève pour des pourparlers nucléaires

Les ministres des Affaires étrangères du groupe E3 en compagnie de la haute représentante de l’Union européenne à Genève © Photothek Media Lab
Depuis une semaine, Israël attaque des cibles en Iran. L’Iran riposte par des raids aériens. L’Allemagne, la France et le Royaume-Uni lancent une initiative diplomatique pour ouvrir la voie à une solution négociée. Voir ici pour plus d’informations.
Depuis la terrible attaque terroriste perpétrée par le Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, la situation au Proche-Orient est extrêmement tendue. Alors que l’on n’est toujours pas parvenu à un cessez‑le‑feu durable dans la guerre à Gaza, un autre front s’est ouvert entre‑temps : depuis plus d’une semaine, Israël et l’Iran sont la cible réciproque de raids aériens, qui ont fait des morts également parmi la population civile des deux pays.
Le déclencheur des attaques militaires israéliennes contre l’Iran est le programme nucléaire que le régime de Téhéran poursuit depuis des décennies. De nombreux pays de la région, Israël en tête, s’inquiètent que l’Iran puisse se doter de l’arme nucléaire, ce qui mettrait directement en péril l’existence d’Israël.
Le 12 juin, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) à Vienne avait spécifié dans une résolution qu’en menant son programme nucléaire, l’Iran ne remplissait pas ses obligations de droit international, notamment celles résultant du Traité sur la Non‑Prolifération des Armes Nucléaires signé par l’Iran.
La crise militaire actuelle comporte le risque de voir le conflit s’étendre à d’autres pays de la région. C’est la raison pour laquelle les canaux diplomatiques tournent à plein régime depuis des jours : le chef de la diplomatie allemande Johann Wadephul, qui se trouvait au Caire au moment des premières frappes militaires, a modifié son itinéraire initialement prévu pour pouvoir mener des entretiens durant le week‑end avec ses homologues en Arabie saoudite, au Qatar et à Oman. Mercredi, il recevait le ministre jordanien des Affaires étrangères à Berlin. Tous ces entretiens traduisent clairement l’inquiétude d’une nouvelle escalade.
Mercredi, lors de la conférence de presse commune avec son homologue jordanien, Johann Wadephul a déclaré :
Le régime iranien ne doit jamais pouvoir se doter de l’arme nucléaire. Nos efforts diplomatiques visent précisément cet objectif. Les frappes militaires menées actuellement risquent de faire porter l’attention uniquement sur une solution militaire. Cela comporte un gros risque, à savoir que d’autres pays se trouvent impliqués dans ce conflit.
Dans le cadre du format dit « E3 », l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni s’engagent depuis des années pour que l’Iran ne puisse pas se doter de l’arme nucléaire. Après les dernières frappes militaires, les trois pays ont décidé d’amener l’Iran, par une initiative diplomatique, à faire des concessions sérieuses et vérifiables.
Le ministre a ajouté mercredi :
Nous restons prêts, en tant que groupe E3, à négocier une solution. Cependant, l’Iran doit pour cela changer de posture de toute urgence. Il lui faut adopter des mesures de confiance vérifiables, par exemple en ce sens que les dirigeants de Téhéran montrent de manière crédible qu’ils ne cherchent pas à se doter de l’arme nucléaire. Il n’est jamais trop tard pour revenir à la table de négociation à condition que l’on soit animé d’intentions sincères.
Les ministres des Affaires étrangères du groupe E3 s’entretiennent tout d’abord ce vendredi 20 juin à Genève avec la haute représentante de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité. Une rencontre est ensuite prévue avec le chef de la diplomatie iranienne. L’objectif : reprendre des négociations sérieuses afin d’éviter que l’Iran ne puisse se doter de l’arme nucléaire. L’initiative diplomatique du E3 est étroitement concertée avec les États-Unis.