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Friedrich Merz : incarner une « puissance de paix » est l’idée fondamentale de l’UE

Le chancelier Friedrich Merz au Bundestag, jeudi 16 octobre 2025

Le chancelier Friedrich Merz au Bundestag, jeudi 16 octobre 2025 © Picture alliance/dpa | Niklas Graeber

17.10.2025 - Article

À quelques jours du Conseil européen, le chancelier Friedrich Merz a appelé l’Union européenne (UE) à s’engager davantage sur la scène internationale. Pour « incarner une puissance de paix », l’UE doit consolider sa capacité de défense et sa compétitivité.

Ukraine, Proche Orient, défense et sécurité européennes, compétitivité, transformation écologique et numérique, migration : un agenda chargé attend les 27 chefs d’État et de gouvernement européens les 23 et 24 octobre à Bruxelles. À une semaine de l’échéance, le chancelier Friedrich Merz s’est exprimé jeudi devant les députés allemands dans une déclaration gouvernementale. Il a appelé l’Union européenne (UE) à s’engager davantage sur la scène internationale et à incarner une « puissance de paix ».

Cessez-le-feu à Gaza : « l’action politique change le cours du monde »

L’hémicycle du Bundestag, jeudi 16 octobre, lors de la déclaration gouvernementale du chancelier Friedrich Merz
L’hémicycle du Bundestag, jeudi 16 octobre, lors de la déclaration gouvernementale du chancelier Friedrich Merz © picture alliance/dpa | Michael Kappeler

Dans l’hémicycle, joie et soulagement étaient encore palpables, trois jours après l’accord de cessez-le-feu à Gaza. « Il existe à nouveau l’espoir d’une paix véritable et durable dans la région », s’est réjoui Friedrich Merz. Et de souligner : le silence des armes a été obtenu par une action déterminée de la communauté internationale. « Nous avons vu ce qu’il est possible de réaliser quand la communauté internationale agit main dans la main ». Cela prouve une chose : « l’action politique change le cours du monde ».

« Incarner une puissance de paix reste l’idée fondamentale de l’Union européenne »

En écho, le chancelier a mis en avant la  »responsabilité d’agir«  des acteurs politiques européens. Sur la scène internationale,  »l’Europe doit exploiter ses possibilités de manière plus cohérente et déterminée« , a-t-il exhorté. Elle a le pouvoir de rendre le monde meilleur. « Incarner une PUISSANCE [le chancelier a accentué le mot] de paix, telle est et reste l’idée fondamentale de l’Union européenne. »

Friedrich Merz a réaffirmé le soutien européen à l’Ukraine face à l’agression russe. Il approuve le maintien de la pression sur Moscou et l’adoption par l’UE d’un 19e paquet de sanctions. Il proposera, en outre, à ses partenaires l’octroi d’un prêt sans intérêt de 140 milliards d’euros à l’Ukraine, garanti par les avoirs gelés de la Banque centrale russe. Cet argent sera utilisé exclusivement pour financer l’achat de matériel militaire. Kyïv ne le remboursera qu’après le versement de réparations de guerre par la Russie.

Le président russe doit comprendre que « notre soutien à l’Ukraine ne va pas s’arrêter, mais qu’il s’accroît  », a justifié M. Merz. Il doit savoir aussi que l’Europe ne se laissera pas intimider par son « offensive de l’incertitude ». La Russie, « avec une absence croissante de scrupules, tente de déstabiliser l’Allemagne et l’Europe avec des moyens de guerre hybrides » : sabotage, espionnage, menaces de mort, cyberattaques, désinformation ciblée. Vladimir Poutine pense ainsi « paralyser par la peur une société libérale et miner notre disposition à agir avec détermination ». « Il se trompe », a rétorqué Friedrich Merz.

« Nous voulons pouvoir nous défendre pour ne pas avoir à le faire »

De fait, l’Allemagne et l’Europe consolident leur défense face à la menace. À Berlin, un Conseil national de sécurité, tout juste créé, examinera dans quelques jours un plan d’action pour lutter contre les attaques hybrides venant de Russie. Et l’Allemagne veut faire de la Bundeswehr la première armée conventionnelle d’Europe.

Au niveau européen, la détermination à renforcer les capacités de défense de l’UE est là également. « Nous voulons pouvoir nous défendre pour ne pas avoir à le faire », a résumé M. Merz. Selon lui, une puissance de paix européenne se définira par sa force, par la dissuasion et par son intervention en faveur de l’ordre libéral et démocratique.

« L’Europe ne gagnera en productivité qu’à condition de se réformer en profondeur  »

Et si la force militaire compte, la compétitivité économique aussi. À Bruxelles, le chancelier plaidera pour la réduction de la bureaucratie et le redressement des capacités productives européennes.

« L’Europe ne gagnera en productivité qu’à condition de se réformer en profondeur  », a-t-il averti. « Cela veut dire : en finir avec la frénésie réglementaire, instaurer des procédures rapides, des marchés ouverts et davantage d’innovation. » À ses yeux, cela ne contredit en rien l’engagement clair à atteindre les objectifs de protection du climat d’ici à 2045.

Enfin, Berlin fait d’une protection efficace des frontières une priorité, et un préalable au bon fonctionnement de l’idée européenne. En Allemagne, le nombre de demandeurs d’asile a diminué de 60 % depuis le début de l’année et les retours progressent dans le bon sens, a fait valoir Friedrich Merz. L’Allemagne appelle à la coopération entre les États membres et à l’application rigoureuse des règles sur la migration. Il ne s’agit pas d’un défi national, mais d’un défi européen, a affirmé M. Merz. Le Système européen commun d’asile doit être transposé dans le droit national de tous les États membres.

A.L.

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