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Siemens Energy et Air Liquide inaugurent une « gigafactory » d’électrolyseurs à Berlin
Siemens Energy et Air Liquide ont inauguré cette semaine à Berlin une gigafactory de production en série d’électrolyseurs, © picture alliance/dpa | Kay Nietfeld
Siemens Energy et Air Liquide associent leurs savoir-faire pour développer en Europe une technologie d’avenir : l’hydrogène. Ils ont inauguré cette semaine une vaste usine pour la production d’électrolyseurs à l’échelle industrielle.
C’est un nouveau projet industriel phare de la coopération franco-allemande. Mercredi dernier, le chancelier Olaf Scholz a inauguré dans le quartier de Moabit, à Berlin, une usine géante de production d’électrolyseurs à grande échelle, sur un ancien site de l’industriel Siemens. Il s’agit d’un projet mené en commun par les géants allemand Siemens Energy et français Air Liquide. Ils ont associé leurs savoir-faire technologiques pour développer un secteur prometteur en Europe : celui de l’hydrogène « vert » (produit à partir d’énergies renouvelables).
« C’est une bonne journée pour Berlin, pour l’Allemagne et pour toute l’Europe », a souligné M. Scholz, aux côtés des P.D.G. des deux entreprises, Christian Bruch (Siemens Energy) et François Jackow (Air Liquide).
Un changement d’échelle dans la production d’hydrogène
L’ancienne usine de turbines à gaz, construite en 1904, est aujourd’hui à nouveau appelée à dessiner l’avenir industriel : un avenir respectueux du climat. Des électrolyseurs de grande capacité y seront fabriqués en série. Ils produiront de l’hydrogène « vert » à partir d’électricité à 100 % renouvelable. Et ce à l’échelle industrielle.
Au sein de l’usine, la ligne de production d’électrolyseurs couvre à elle seule plus de 2 000 mètres carrés. Siemens Energy apporte la technologie de membrane échangeuse de protons, Air Liquide son expertise sur le traitement du gaz après le processus d’électrolyse proprement dit. Les deux entreprises annoncent comme objectif une capacité d’électrolyse d’au moins trois gigawatts (GW) d’ici à 2025, et une moyenne de 300 000 tonnes d’hydrogène vert produit par an.
Les électrolyseurs alimenteront les projets d’hydrogènes développés par les deux entreprises en Europe et aux États-Unis. Ils ont vocation à devenir un levier important de leur développement. Les douze électrolyseurs qui seront livrés à Air Liquide, par exemple, produiront à eux seuls 28 000 tonnes d’hydrogène vert. Ils apporteront un bénéfice net à la protection du climat : 250 000 tonnes d’émissions de CO2 pourront ainsi être économisés dans l’industrie ou les transports.
« La production en série d’électrolyseurs à une échelle industrielle est clé pour faire de l’hydrogène renouvelable compétitif une réalité », a souligné M. Jackow.
« Il n’y aura pas de transition énergétique sans molécules vertes », a ajouté M. Bruch. « Avec le lancement de la production d’électrolyseurs à l’échelle du gigawatt, nous franchissons une nouvelle étape dans la commercialisation de cette technologie critique. L’enjeu est désormais de construire un modèle économique pérenne avec un profil risque-rendement équilibré, pour faire de la plus petite des molécules un grand succès. »
Une stratégie nationale pour l’hydrogène
De fait, en Allemagne, le gouvernement mise fortement sur l’hydrogène pour aller vers une économie neutre sur le plan climatique. Il a d’ores et déjà lancé une stratégie nationale pour l’hydrogène et engagé la construction d’infrastructures adaptées.
« Nous voulons construire une capacité d’électrolyse de 10 GW d’ici à 2030 », a souligné le chancelier Olaf Scholz. C’est deux fois plus que la capacité actuelle.
L’inauguration de la « gigafactory » de Siemens Energy et d’Air Liquide le renforce dans la conviction que « nous allons y parvenir ensemble », a-t-il ajouté. Cette nouvelle usine « constitue un jalon impressionnant pour la compétitivité de l’Europe ».
A.L.