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L’IA en vitrine à la Foire de Hanovre
Le chancelier Olaf Scholz assiste à une démonstration d’un robot Schaeffler sur le stand de Siemens lors de sa visite du salon, lundi matin, © picture alliance/dpa | Julian Stratenschulte
Le chancelier Olaf Scholz a inauguré dimanche la 77e Foire de Hanovre. Les applications de l’intelligence artificielle, l’hydrogène et la transition énergétique sont les grands thèmes de ce grand rendez-vous annuel de l’industrie.
« Dynamiser une industrie durable » : tel est le mot d’ordre de la 77e Foire de Hanovre. Le plus grand salon industriel mondial a été inauguré dimanche soir par le chancelier Olaf Scholz, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le Premier ministre norvégien, Jonas Gahr Støre, dont le pays est l’invité du salon. Plus de 4 000 exposants d’une soixantaine de pays présentent leurs innovations au public jusqu’à vendredi.
Obéissant à la tradition, Olaf Scholz a arpenté les allées lundi matin. Il a pu se faire une idée de l’effervescence de l’innovation qui se prépare, et découvrir la vague d’applications qui déferle sur l’industrie.
Les entreprises de plus en plus friandes d’IA
L’intelligence artificielle (IA), en particulier, est omniprésente. C’est l’un des grands thèmes de l’édition 2024. Ses applications irriguent de plus en plus le tissu industriel allemand, s’annonçant comme l’une des clés de la compétitivité de demain.
« La propension des entreprises à utiliser l’IA monte en flèche », constate Antonio Krüger, président du Centre allemand pour l’intelligence artificielle, interrogé par le quotidien Handelsblatt. Il y a quelques années, l’IA n’intéressait que les grandes entreprises. Elle est désormais bien installée dans les PME.
« La vitesse à laquelle les solutions offertes par l’IA trouvent leur chemin vers l’industrie est saisissante », confirme Jochen Klöckner, directeur de la Foire de Hanovre. Elles peuvent relancer la production industrielle, estime-t-il, après les coups de frein engendrés par la hausse des prix de l’énergie, la pandémie et le ralentissement de la demande mondiale.
L’IA devrait, en tout cas, devenir un facteur majeur de compétitivité. Selon une enquête d’IW Consult pour Google, la révolution qu’elle initie pourrait accroître de 7,8 % la création de valeur dans l’industrie manufacturière. En dix ans, l’industrie pourrait créer 56 milliards d’euros de valeur supplémentaire si seulement une entreprise sur deux utilisait l’IA. La percée de l’IA générative, capable de produire du texte, de l’audio, de la vidéo etc., en particulier, alimente les plus grands espoirs.
Compétitivité
Vitrine de ces évolutions, la Foire de Hanovre présente des robots programmables à l’aide d’IA génératives. Ils sont plus faciles à programmer et donc plus maniables pour les petites et moyennes entreprises. On trouve aussi des robots associant une IA classique et des puces électroniques à haute performance pour plus de précision dans la préhension ou le levage des objets. Par ailleurs, plusieurs exposants sont venus avec des innovations utilisant des jumeaux numériques, qui permettent de simuler différentes situations.
« Ce que l’on sent ici, c’est l’innovation. C’est l’envie de développer de nouvelles choses », s’est réjoui Olaf Scholz. Le chancelier a été impressionné de constater « l’importance du rôle joué par l’intelligence artificielle jusque dans les plus petits produits présentés [sur le salon]. »
L’élan de modernisation que tout cela va générer, c’est « exactement ce dont notre économie a besoin pour l’avenir », a-t-il souligné. Et c’est la garantie « d’emplois de qualité et sûrs pour les 10, 20, 30 prochaines années et au-delà ».
L’Allemagne reste un site industriel solide et attractif
L’Allemagne « est un pays où l’on investit beaucoup », a insisté le chancelier. Ces investissements montrent l’attractivité du site industriel allemand, avec ses industries phares comme les semi-conducteurs ou l’industrie pharmaceutique. De grandes entreprises ont d’ailleurs récemment décidé de s’implanter en Allemagne, a-t-il aussi rappelé : Intel à Magdebourg (Saxe-Anhalt), Northvolt à Heide (Schleswig-Holstein) ou Eli Lilly à Alzey (Rhénanie-Palatinat). Sans parler des investissements du géant de l’informatique Microsoft ou de Siemens Energy.
Pour M. Scholz, il faut donc façonner la transition numérique et stopper le changement climatique induit par l’homme. Or, cela ne sera possible qu’avec une économie en croissance, prospère et innovante. Les entreprises présentes à Hanovre en sont capables. De l’IA à l’hydrogène et aux solutions pour une production industrielle respectueuse du climat, beaucoup sont positionnées sur des champs d’innovation fertiles pour l’avenir.
A.L.