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L’Allemagne, la France et l’Italie se concertent sur la politique industrielle européenne

Réunion trilatérale sur la politique industrielle européenne à Meudon, lundi 8 avril 2024. Étaient présents les ministres de l’Économie allemand, français et italien : (de g. à dr.) Robert Habeck, Bruno Lemaire et Adolfo Urso

Réunion trilatérale sur la politique industrielle européenne à Meudon, lundi 8 avril 2024. Étaient présents les ministres de l’Économie allemand, français et italien : (de g. à dr.) Robert Habeck, Bruno Lemaire et Adolfo Urso, © picture alliance / abaca | Vernier Jean-Bernard

09.04.2024 - Article

Comment établir une industrie européenne compétitive et durable face à la concurrence américaine et chinoise ? Les ministres français, allemand et italien de l’Économie se sont concertés sur ce sujet crucial pour l’avenir lundi 8 avril à Meudon, près de Paris.

Quelle politique industrielle européenne pour faire face à la concurrence croissante des États-Unis et de la Chine au cours des cinq années à venir ? La question était à l’ordre du jour d’une rencontre entre les ministres de l’Économie des trois premières économies européennes, le Français Bruno Le Maire, l’Allemand Robert Habeck et l’Italien Adolfo Urso, lundi 8 avril, à Meudon, près de Paris.

Il s’agissait de la troisième réunion trilatérale sur ce thème en un peu moins d’un an. Les deux premières avaient eu lieu à Berlin et à Rome, en juin et en octobre 2023. L’Allemagne, la France et l’Italie représentent plus de la moitié du produit intérieur brut (PIB) de l’Europe.

Pour une industrie européenne compétitive

Aux yeux des participants, les chantiers prioritaires pour une industrie européenne productive et compétitive face à la Chine et aux États-Unis sont la simplification de la bureaucratie et l’accroissement des investissements dans les transitions verte et numérique
Aux yeux des participants, les chantiers prioritaires pour une industrie européenne productive et compétitive face à la Chine et aux États-Unis sont la simplification de la bureaucratie et l’accroissement des investissements dans les transitions verte et numérique © picture alliance / abaca | Vernier Jean-Bernard/JBV News

Leur réflexion intervient dans un contexte marqué par la morosité de la conjoncture en Europe et par une concurrence exacerbée. Cette dernière est liée aux stratégies déployées par les États-Unis et la Chine dans le domaine industriel – stratégie protectionniste pour les premiers, et de dumping sur les prix pour la seconde.

L’objectif des ministres français, allemand et italien est de proposer des orientations communes à la Commission européenne pour les cinq années à venir, après les élections européennes.

Ils estiment que si l’Europe ne veut pas devenir « un musée à ciel ouvert », selon les termes employés par Adolfo Urso, un sursaut de compétitivité est nécessaire. « Alors que les économies européennes restent en retard par rapport aux autres grandes économies au sortir de la pandémie, Bruno Le Maire, Robert Habeck et Adolfo Urso ont reconnu un besoin urgent d’agir afin de libérer le potentiel technologique et d’innovation des entreprises européennes », indique le communiqué commun.

Débureaucratiser et simplifier

Concrètement, MM. Le Maire, Habeck et Urso se sont accordés sur la nécessité d’ouvrir deux grands chantiers : celui de la débureaucratisation et celui de l’investissement dans l’innovation technologique, la productivité et la compétitivité.

Ils appellent à éliminer les charges administratives inutiles pour libérer le potentiel des entreprises européennes. Ils veulent simplifier les procédures administratives et garantir un environnement réglementaire stable et efficace. Ils demandent à la future Commission européenne de proposer un programme de simplification ambitieux pour éliminer les chevauchements de réglementations et réduire les obligations de déclaration pour les PME.

Ils veulent également soutenir les PME en renforçant le « test PME » dans les analyses d’impact. La France et l’Allemagne plaident d’ailleurs pour relever le seuil définissant les PME de 250 à 500 salariés. Cela faciliterait la vie de milliers d’entreprises.

Investir pour réussir les transitions énergétique et numérique

Le deuxième chantier consiste à soutenir l’investissement public et privé pour renforcer l’innovation, la productivité et la compétitivité. Il s’agit de réussir la double transition énergétique et numérique. Les trois ministres plaident notamment pour un soutien ciblé aux entreprises dans leur processus de transition, et aux secteurs les plus stratégiques.

« Il en va de la capacité d’action de l’Union européenne », a résumé M. Habeck. L’Europe ne peut pas se contenter d’administrer des règles, elle se doit d’être un acteur économique, estime-t-il. Fini, le tabou qui a pesé en Allemagne sur la notion de politique industrielle. « On imaginait que les marchés allaient se réguler tout seuls et qu’il ne fallait pas réglementer, […] l’on voit bien que ce n’était pas le cas », a déclaré le ministre allemand.

La prochaine rencontre ministérielle franco-germano-italienne devrait avoir lieu à Berlin en octobre ou novembre prochain.

A.L.

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