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Vers une récession en 2024, suivie d’une reprise en 2025

Le gouvernement allemande s’attend à une récession de 0,2 % en 2024, suivie d’une reprise de la croissance en 2025

Le gouvernement allemande s’attend à une récession de 0,2 % en 2024, suivie d’une reprise de la croissance en 2025, © picture alliance/dpa | Jan Woitas

11.10.2024 - Article

Le gouvernement allemand a révisé à la baisse sa prévision de croissance pour 2024. Il table désormais sur une récession de 0,2 %. Les causes sont, pour partie, structurelles, a indiqué le ministre de l’Économie, Robert Habeck. Mais une reprise est attendue pour 2025.

Le ministre fédéral de l’Économie, Robert Habeck, a présenté cette semaine à Berlin les prévisions de croissance du gouvernement allemand
Le ministre fédéral de l’Économie, Robert Habeck, a présenté cette semaine à Berlin les prévisions de croissance du gouvernement allemand © picture alliance/dpa | Kay Nietfeld

Selon les prévisions du gouvernement fédéral, l’Allemagne devrait renouer avec la croissance à partir de 2025. C’est ce qu’a annoncé mercredi le ministre de l’Économie et de la Protection du Climat, Robert Habeck. Pour l’heure, l’économie reste encalminée. Le gouvernement table sur une récession cette année (- 0,2 %), après la récession de 2023 (- 0,3 %).

En avril, M. Habeck prévoyait encore une croissance de 0,3 %. Mais le retournement de tendance ne s’est pas produit. Investissement, consommation, production, climat des affaires : fin septembre, les grands instituts d’analyse de la conjoncture ont révisé leurs anticipations à la baisse. Ils anticipent désormais une récession de 0,1 % cette année. Leur rapport commun sert de base à l’élaboration des prévisions du gouvernement.

Facteurs conjoncturels et structurels

Les causes de ce ralentissement sont « de plus en plus, structurelles », indique le ministère de l’Économie. La démographie, une dégradation de la compétitivité du site Allemagne et une fragmentation géoéconomique s’ajoutent aux facteurs conjoncturels que sont la morosité des consommateurs, le manque de dynamisme de la demande étrangère et le niveau élevé des taux d’intérêt, frein à l’investissement. Sans oublier l’incertitude du contexte géopolitique qui fragilise la confiance.

Signaux positifs

Mais le tableau n’est pas uniforme. Il existe des signaux positifs. Ils permettent d’espérer une reprise cet hiver. Ainsi, les fortes hausses de salaires de ces derniers mois couplées à la stabilisation de l’inflation (qui ne devrait pas dépasser 2,2 % cette année) musclent le pouvoir d’achat. Elles devraient redorer le moral des consommateurs. À cela s’ajoute l’éventualité d’une baisse des taux d’intérêt pour redynamiser l’investissement, et l’espoir d’une relance de la demande étrangère pour doper les exportations.

Initiative pour la croissance

Quant aux facteurs structurels, le gouvernement allemand est déterminé à s’y attaquer. Il a adopté une vaste initiative pour la croissance (Wachstumsinitiative), forte de 130 mesures : incitations à l’investissement, baisse de la taxe sur l’électricité pour les entreprises, incitations à l’emploi des séniors, assouplissements pour le recrutement de main-d’œuvre étrangère, réduction de la bureaucratie et plus de 23 milliards d’allègements fiscaux pour les particuliers.

Il investit, par ailleurs, plus de 100 milliards d’euros cette année pour renforcer la compétitivité du site industriel. Avec des priorités claires : la décarbonation de l’industrie, le développement de l’industrie de l’hydrogène, les véhicules électriques et la microélectronique.

« Ce qui est déterminant aujourd’hui, c’est de mettre en œuvre l’initiative pour la croissance dans sa totalité », a souligné M. Habeck. C’est, à ses yeux, « un premier pas important ». « Il en faudra toutefois davantage », a ajouté le ministre. Robert Habeck a cité trois pistes : la baisse des redevances de réseaux, un « tournant » en termes de réduction de la bureaucratie et le soutien à une nouvelle culture de l’innovation, notamment en matière de protection des données, en vue de préserver la compétitivité.

Le gouvernement s’attend à une reprise d’une croissance relativement vigoureuse en 2025. Il table sur une hausse du PIB (produit intérieur brut) de 1,1 % l’an prochain et de 1,6 % en 2026.
A.L.

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