Ils étaient tous là, des géants du numérique aux créateurs de start-up. Près de 4 000 exposants d’une soixantaine de pays ont présenté toute cette semaine leurs nouveaux produits et technologies à la Foire de Hanovre (Basse-Saxe). Le Canada était le pays hôte, avec 260 exposants. Le plus grand salon industriel mondial s’est fait la vitrine d’une industrie durable, numérisée et automatisée.

L’IA sous les projecteurs

Une vedette a capté tous les regards : l’intelligence artificielle (IA). Le salon a montré comment les entreprises s’en emparent aujourd’hui concrètement. 2025 marque une nette accélération en la matière, constate le quotidien économique Handelsblatt. « Les hésitations initiales concernant l’IA générative se sont fortement atténuées » en Allemagne, note Björn Bringmann dans ses colonnes. Le directeur de la filiale allemande de l’AI Institute évoque « un grand appétit pour l’expérimentation ».

Selon Bitkom, la Fédération des entreprises du numérique, de l’informatique et des télécommunications, 42 % des entreprises industrielles allemandes exploitent déjà l’IA. 35 % comptent l’utiliser dans un proche avenir. Les applications les plus prisées sont la surveillance des machines, le pilotage de robots et de véhicules, ainsi que l’optimisation de de la consommation énergétique.

Le Centre allemand de recherche sur l’IA (DFKI) a ainsi présenté une démonstration mettant en scène deux robots prometteurs pour l’industrie de la réparation et du recyclage. Les machines étaient capables, en toute autonomie, de démonter différents types de batteries électriques, de remplacer des pièces et de sélectionner des éléments recyclables sur une batterie en fin de vie pour en réparer une autre.

Des expérimentations encourageantes, il y en a beaucoup. La jeune pousse allemande Aleph Alpha a présenté un autre exemple : elle a développé des solutions pour réduire de 30 % les processus opérationnels au sein des entreprises grâce à l’IA générative.

Des solutions face à un contexte riche en défis

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Outre l’IA, la Foire de Hanovre a ouvert ses allées cette année aux thèmes de l’hydrogène, de la production respectueuse du climat et de la transformation industrielle.

Entre incertitudes économiques, tensions géopolitiques et changement climatique, l’ambition des organisateurs était de mettre en valeur les atouts de l’industrie allemande et européenne. De proposer une « semaine de l’optimisme », selon leurs termes.

Dans un communiqué, ils soulignent : les produits allemands gagnent en popularité à travers le monde, notamment aux États-Unis et en Chine. L’automatisation, l’IA et les coopérations internationales peuvent apporter des solutions pour relever les défis actuels du coût de l’énergie, de la pénurie de main-d’œuvre qualifiée et de la croissance de la réglementation.

Olaf Scholz : « l’Europe est ouverte, mais elle n’est pas naïve »

Un autre grand thème du salon a concerné les intentions américaines en matière de relèvement des droits de douane. Lors de la soirée d’inauguration, le chancelier en exercice, Olaf Scholz, l’a affirmé en toute clarté : « l’Europe est ouverte, mais elle n’est pas naïve ».

« Nous continuerons de nous engager en faveur d’un commerce international libre et juste », a-t-il dit. « Nous estimons que les droits de douane ne sont pas un outil approprié pour la circulation des marchandises et des services entre les pays et considérons au contraire que le modèle en place depuis plusieurs décennies a apporté la prospérité ». Mais l’UE réagira fermement et unanimement à des droits de douane injustifiés.

A.L.

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