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Emploi : qu’est-ce qui fait courir les jeunes ?
Parmi les jeunes de la Génération Z, près d’un sur deux songe à changer d’emploi, selon un sondage Forsa, © picture alliance / Monkey Business 2/Shotshop
Ils sont moins attachés que leurs aînés à leur employeur. La moitié des jeunes de la Génération Z serait prête à changer d’emploi avant la fin de l’année, révèle un sondage. Qu’est-ce qui motive ce désir de mobilité ?
Ils sont à peine arrivés sur le marché de l’emploi qu’ils en bousculent les codes. La Génération Z (née entre 1997 et 2012) et son rapport au travail font couler beaucoup d’encre, au risque de nourrir certains préjugés. Mais un constat s’impose : les jeunes changent plus souvent d’emploi que leurs aînés.
En Allemagne, selon un sondage Forsa pour le portail de l’emploi Xing, un vingtenaire sur deux (54%) a déjà changé d’emploi. Une proportion similaire (48 %) se dit prête à évoluer à nouveau vers une autre entreprise avant la fin 2025. 11% des sondés ont même déjà un projet concret.
La mobilité plutôt qu’une carrière toute tracée
La différence entre les générations ne pourrait pas être plus grande. À l’autre extrémité de la pyramide des âges, les Boomers (nés entre 1955 et 1964) ne sont que 15% à envisager de prendre un nouvel emploi. 11% de cette génération a d’ailleurs effectué toute sa carrière dans la même entreprise.
Entre les deux, un tiers de la Génération X (née entre 1965 et 1980) se dit prêt à évoluer. Et chez les Millenials (nés entre 1981 et 1996), le désir de mobilité est similaire à celui de la Génération Z.
Pourquoi ces différences ? Les priorités évoluent au fil de la vie, c’est une évidence. Les jeunes cherchent à trouver une assise financière, tandis que les plus âgés ont besoin de stabilité et de relations harmonieuses avec leurs collègues.
Les valeurs, les mentalités et la réalité vécue jouent-elles également un rôle ? On entend dire que la fidélité à l’employeur compte moins aux yeux des jeunes, qui abordent volontiers leur trajectoire professionnelle comme une suite de projets. Concrètement, ils sont aussi mieux informés des possibilités d’emploi grâce aux réseaux sociaux et aux plateformes d’emploi en ligne. Enfin, ils sont souvent exigeants en termes de souplesse des conditions de travail (horaires, télétravail, etc.).
L’argent avant le sens
Selon le sondage, les raisons de la mobilité des jeunes sont avant tout terre-à-terre. Au sein de la Génération Z, 45% des sondés citent une rémunération trop faible comme première motivation au changement. Là encore, les jeunes se distinguent : pour les autres générations, la première raison est l’insatisfaction vis-à-vis d’un supérieur direct.
« L’idée que les jeunes seraient avant tout en quête d’une activité qui ait du sens ne se retrouve pas dans nos données », commente Julian Stahl, expert du marché du travail chez Xing. « Il s’agit d’un cliché. Les résultats de notre sondage montrent que ce sont les facteurs concrets tels que le salaire qui sont décisifs, tout particulièrement chez les jeunes. »
Aux yeux de l’expert, cette mobilité correspond d’ailleurs à l’intérêt des jeunes. « Au début de la vie professionnelle, un changement de travail peut encore donner lieu à des gains de rémunération importants. Cela incite fortement les jeunes à évoluer », explique-t-il.
La sécurité essentielle pour tous
Au-delà des différences, un point fait toutefois l’unanimité : le besoin de sécurité. Toutes générations confondues, les contrats à durée déterminée (CDD) sont des repoussoirs. Et les entreprises qui proposent des carrières et des perspectives d’évolution claires ont un avantage comparatif pour attirer de nouvelles recrues.
A.L.