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Réunion au sommet pour relancer la compétitivité de l’industrie automobile

L'industrie automobile allemande et européenne, en pleine transition technologique, est actuellement exposée à de fortes tensions, notamment sur sa compétitivité. © picture alliance/dpa | Moritz Frankenberg
Lors d’un sommet avec les industriels et les syndicats, le gouvernement a apporté son soutien à une industrie automobile à la compétitivité fragilisée. Il défend la transition vers la voiture électrique, mais devrait plaider à Bruxelles pour plus de pragmatisme dans sa mise en œuvre.
Repli des ventes, concurrence chinoise, transition technologique vers l’électrique, numérisation, normes européennes, droits de douane américains : le gouvernement de Friedrich Merz a apporté jeudi son soutien à une industrie automobile allemande et européenne exposée à de fortes pressions. Lors d’un dialogue avec les industriels et les syndicats, il a annoncé des mesures pour en préserver la compétitivité, et ouvert la voie à une inflexion de la position allemande à Bruxelles sur la fin du moteur thermique à l’horizon 2035.
« Un intérêt stratégique »

« L’industrie automobile est un secteur clé en Allemagne », a souligné le chancelier Friedrich Merz après avoir échangé avec industriels et syndicalistes. « Nous avons un intérêt stratégique à maintenir en Allemagne, dans les années et les décennies à venir, une industrie automobile compétitive et à la pointe de la technologie, tout en nous efforçant de combler rapidement les désavantages qui freinent actuellement sa compétitivité. »
Pour tous, les objectifs climatiques allemands et européens restent la boussole. La transition vers la mobilité électrique est « la voie principale de circulation », a réaffirmé le chancelier. Mais gouvernement et industriels plaident, au nom de la compétitivité, pour plus de souplesse et de réalisme dans sa mise en œuvre.
L’engagement pour la climat réaffirmé, appel au pragmatisme
Ils souhaitent, en particulier, que l’on ne ferme pas la porte à des options technologiques telles que les motorisations hybrides ou les prolongateurs d’autonomie (Range Extender). Or, l’Union européenne a adopté en 2022 une loi imposant la mise sur le marché de véhicules à « zéro émissions nulles » à partir de 2035. Cette réglementation interdirait de facto l’immatriculation de véhicules neufs thermiques et hybrides au-delà de cette date.
« Il ne doit pas y avoir de césure brutale en 2035 », a protesté cette semaine le chancelier Merz. L’Allemagne plaidera à Bruxelles en faveur d’une ouverture et d’un assouplissement cette réglementation européenne, a-t-il fait savoir. Selon lui, l’industrie automobile doit exploiter toutes les technologies de motorisation disponibles pour atteindre la neutralité climatique. C’est la seule manière de préserver sa compétitivité à l’échelle mondiale.
Le vice-chancelier et ministre des Finances allemand, Lars Klingbeil, est allé dans le même sens au terme de la discussion, préfigurant une inflexion de la position allemande à Bruxelles. « Nous allons devoir prendre rapidement des décisions au sein du gouvernement », a-t-il dit. Cela concerne les véhicules hybrides, les prolongateurs d’autonomie et l’introduction de carburants alternatifs. « C’est, pour nous aussi, une voie parfaitement envisageable », a ajouté le responsable social-démocrate. Le chancelier Merz souhaite que le sujet soit à l’ordre du jour du prochain Conseil européen, fin octobre.
Soutien à l’industrie automobile dans la transition
Au-delà, le sommet sur l’automobile a débouché sur plusieurs annonces visant à renforcer la compétitivité de l’industrie automobile. Pour encourager la transition, le gouvernement prolongera de cinq ans, au-delà de 2030, l’exonération de la taxe automobile pour les véhicules électriques. Il promet également de débloquer trois milliards d’euros d’ici à 2029 pour aider les ménages à faibles et moyens revenus à acquérir des véhicules plus propres.
Par ailleurs, il entend accélérer les mesures pour la couverture complète du territoire en bornes de rechargement électriques, soutenir la création d’un écosystème performant autour des batteries, promouvoir la recherche, notamment sur les cellules de batteries, et veiller à sécuriser les approvisionnements en matières premières.
A.L.