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Croissance : Berlin voit une perspective de reprise en 2026

Le gouvernement allemand table sur une légère reprise de l’économie en 2026. © picture alliance/dpa | Hauke
Après deux ans de récession et une croissance atone en 2025, le gouvernement allemand s’attend à une reprise en 2026 et 2027. La ministre allemande de l’Économie, Katherina Reiche, souligne toutefois la nécessité de réformer.
En six mois, les perspectives se sont légèrement améliorées, se réjouit le gouvernement allemand. La ministre fédérale de l’Économie et de l’Énergie, Katherina Reiche, a revu cette semaine ses prévisions de croissance à la hausse et tracé la perspective d’une reprise en 2026. Le PIB (Produit intérieur brut) devrait sortir de l’inertie de 2025 (+ 0,2 %) pour viser une croissance de1,3 % en 2026 et 1,4 % en 2027.
Une fois n’est pas coutume, ce ne sont pas les exportations qui seront le moteur de la reprise, mais la demande intérieure, a souligné Mme Reiche.
Les dépenses publiques stimulent la croissance
La consommation des ménages devrait profiter de la stabilité des prix, de hausses de salaires et d’allégements financiers. Berlin table sur une inflation contenue (2,1 %) cette année, et sur une hausse continue du revenu disponible : + 2,5 % en 2025, + 2,8 % en 2026, + 3,2 % en 2027. L’emploi aussi, devrait reprendre.
Le gouvernement a pris plusieurs mesures économiques et budgétaires pour accélérer cette dynamique. Sa stratégie consiste à doper la compétitivité grâce à un large éventail de mesures : un « booster de croissance » qui comprend des facilités d’amortissement et des aides à la recherche, une grande réforme de l’impôt sur les sociétés, la baisse des coûts de l’énergie et des investissements massifs dans les infrastructures.
« Une grande part de la croissance que nous aurons au cours des prochaines années devrait découler du montant élevé des dépenses publiques, par exemple du fonds spécial [pour les infrastructures] et des investissements de défense », a mis en avant Mme Reiche.
Mais, a souligné la ministre, « même cette impulsion ne sera efficace qu’à condition de réaliser les investissements rapidement. » En d’autres termes, il faut accélérer la planification et les procédures d’autorisation pour libérer les investissements. Et réformer le pays.
Des réformes sont nécessaires
Pour retrouver « une croissance à long terme, il faut mettre fin au blocage des réformes : baisser le coût de l’énergie, favoriser les investissements privés, s’attaquer au poids de la fiscalité et des charges, dont le niveau est élevé en comparaison avec l’étranger, réduire la bureaucratie, ouvrir les marchés et créer des conditions propices à l’innovation », a listé Katherina Reiche.
Un avis partagé par le patronat. Les Chambres de commerce et d’industrie (DIHK) appellent à redorer la compétitivité du site Allemagne pour relancer la croissance. Il faut « baisser le coût de l’énergie et du travail, réduire le poids de la fiscalité et de la bureaucratie par rapport aux autres pays », estiment-elles.
C’est d’autant plus vrai que des risques pèsent, et continueront de peser sur la croissance allemande. La concurrence chinoise se renforce dans des domaines tels que le photovoltaïque, les batteries ou l’éolien. Mme Reiche a également cité l’inconstance de la politique commerciale et sécuritaire des États-Unis, les risques de riposte qu’elle entraîne et les crises géopolitiques.
A.L.