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Les Cinq Sages appellent à investir dans la compétitivité du site industriel allemand
L'Allemagne sort de la récession. © picture alliance / SvenSimon | Frank Hoermann/SVEN SIMON
Dans un rapport rendu au chancelier Friedrich Merz, le Conseil des experts pour l’analyse de l’évolution économique voit l’Allemagne renouer avec une croissance modérée en 2026. Investir dans la compétitivité et l’innovation sera crucial pour l’avenir.
Du mieux pour l’économie allemande : après deux années de récession (2023, 2024), elle sort du marasme et renoue avec la croissance. Les « Cinq Sages » du Conseil des experts pour l’analyse de l’évolution économique prévoient une hausse du produit intérieur brut (PIB) de 0,9 % en 2026, après une stagnation (+ 0,2 %) en 2025. Dans leur rapport, remis mercredi au chancelier Friedrich Merz, ils mettent en avant la nécessité d’investir dans l’innovation et la compétitivité du site industriel allemand.
« Nous restons en deçà de nos possibilités »
Selon les « Sages », la stagnation actuelle s’explique en partie par les transformations structurelles et les mutations géopolitiques, qui fragilisent le modèle allemand d’exportation. « Dans un contexte de mutation de l’ordre mondial et de remise en question de la fiabilité des garanties de sécurité américaines pour les pays européens de l’OTAN, des structures économiques et de sécurité établies sont confrontées à une pression d’adaptation croissante », écrivent-ils.
Mais « l’affaiblissement actuel n’a pas uniquement des causes externes », ajoutent-ils. « Des facteurs internes, tels que le recul persistant de la compétitivité de l’industrie allemande et le vieillissement démographique, contribuent également aux difficultés actuelles. »
L’Allemagne connaît depuis plusieurs années une croissance trop faible, « en deçà de nos possibilités », a reconnu le chancelier Friedrich Merz. « Vous diagnostiquez que l’Allemagne a besoin d’investissements et d’innovations pour que notre économie retrouve une trajectoire de croissance plus durable. Nous partageons cette analyse. Nous partageons également l’avis selon lequel la forte charge fiscale et parafiscale freine l’activité d’investissement en Allemagne. (…) La compétitivité en termes de prix de notre économie nationale doit s’améliorer. »
Moderniser le site allemand
L’objectif du gouvernement est de préparer le site allemand aux défis de l’avenir, a réaffirmé le chancelier. Il concentre son action sur l’amélioration des conditions d’investissement, à travers des mesures telles que la baisse du coût de l’énergie, le lancement d’une réforme des cotisations sociales, la réduction de la bureaucratie et des règles d’amortissement visant à inciter les entreprises de manière ciblée à investir.
Friedrich Merz a remercié les Sages de mettre également en avant l’aspect crucial de la compétitivité européenne. « La compétitivité doit être la première chose à laquelle nous pensons dans tout ce que nous faisons dans l’Union européenne », a-t-il plaidé.
Dans ses analyses, le rapport adresse toutefois une mise en garde au gouvernement. « Les opportunités offertes par le fonds spécial pour les infrastructures et la neutralité climatique ne doivent pas être gâchées », a affirmé la présidente du Conseil, Monika Schnitzer. Ce fonds spécial, financé par l’endettement et d’un montant de 500 milliards d’euros, est destiné à moderniser les infrastructures et à protéger le climat.
Les Cinq Sages portent un regard critique sur les modalités de sa mise en œuvre. Ils estiment qu’elle priorise trop peu les dépenses orientées vers l’avenir. « La mise en œuvre concrète nécessite d’importantes améliorations si les dépenses doivent être orientées de manière ciblée vers des investissements supplémentaires et productifs. Dans le cas contraire, des opportunités de croissance pourraient être perdues et la soutenabilité à long terme de la dette publique allemande compromise », écrivent-ils. Le chancelier Friedrich Merz a assuré qu’il prendrait ces commentaires au sérieux.
A.L.
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Conseil des experts pour l’analyse de l’évolution économique