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Olaf Scholz participe à l’inauguration de la Nouvelle Synagogue de Dessau

Le chancelier allemand, Olaf Scholz, lors de l’inauguration de la nouvelle synagoge de Dessau-Roßlau

Le chancelier allemand, Olaf Scholz, lors de l’inauguration de la nouvelle synagoge de Dessau-Roßlau, © Gouvernement fédéral / Henning Schacht

24.10.2023 - Article

Le chancelier allemand a participé dimanche à l’inauguration de la Synagogue de Dessau (Saxe-Anhalt), 85 ans après sa destruction lors de la Nuit de cristal. Un « bonheur et un cadeau », mais aussi un appel à « montrer ce que ‘Plus jamais ça’ signifie pour nous ».

Quatre-vingt-cinq ans après la destruction de la synagogue de Dessau lors de la Nuit de cristal, le 9 novembre 1938, un nouvel édifice a été inauguré dimanche dans la ville de Saxe-Anhalt. Une lumière et le symbole d’un nouveau départ, comme l’a souligné le vice-président du Conseil central des juifs d’Allemagne, Mark Dainow : « La construction de cette synagogue constitue une réponse de pierre à la question de notre avenir en Allemagne », a-t-il dit. C’est le contraire au fait de devoir faire ses valises.

Lutte contre l’antisémitisme

La cérémonie a toutefois été marquée par le contexte de la guerre entre Israël et le Hamas. Le chancelier Olaf Scholz a appelé à lutter contre l’antisémitisme.

Il a évoqué avec pudeur les impressions qu’il a ramenées d’Israël, où il s’est rendu la semaine dernière en signe de soutien. Puis il a vivement critiqué les manifestations antisémites en Allemagne. « Cela m’indigne au plus haut point de voir déferler la haine antisémite et le dénigrement plein de dédain. Et ce précisément là où a commencé le crime contre l’humanité qu’est la Shoah », a-t-il déclaré.

Le terrorisme, dans sa brutalité hideuse, vise l’humanité elle-même, a souligné M. Scholz. Il sème la haine. « Nous devons tout faire pour empêcher cette semence de se développer. » Pour l’Allemagne, « il ne peut y avoir qu’une seule place dans ce contexte : se tenir fermement aux côtés d’Israël. »

La longue tradition de la vie juive en Allemagne

Le chancelier a mis en avant la longue histoire du judaïsme en Allemagne, et particulièrement à Dessau. Il a cité le philosophe Moses Mendelssohn (1729-1786) et le compositeur Kurt Weill (1900-1950), tous deux enfants de la ville. « Considérez-nous sinon comme des frères et des concitoyens, du moins comme des semblables et comme des corésidents de ce pays », avait écrit le penseur juif, précurseur des Lumières. La Nouvelle Synagogue de Dessau constitue un signal fort que « la vie juive fait partie de l’Allemagne, et qu’elle continue d’en faire partie. Elle est ici chez elle », a souligné M. Scholz.

Inauguration de la nouvelle synagoge de Dessau-Roßlau, portant l’inscription Car ma Maison doit être appelée maison de prière pour tous les peuples » en allemand et en hébreu. 
Inauguration de la nouvelle synagoge de Dessau-Roßlau, portant l’inscription « Car ma Maison doit être appelée maison de prière pour tous les peuples » en allemand et en hébreu.© picture alliance/dpa | Jan Woitas

« Détourner le regard est déplacé. Se taire est déplacé »

Le chancelier a ensuite cité Kurt Weill, qui a dû s’exiler en France et aux États-Unis pour fuir le nazisme. Le collaborateur du dramaturge Bertolt Brecht avait mis en garde : « La léthargie est totalement déplacée dans le moment présent ». Olaf Scholz a développé le propos au regard de la situation actuelle. « La léthargie est déplacée. Détourner le regard est déplacé. Se taire est déplacé, lorsque des juives et des juifs ne se sentent plus en sécurité dans nos rues. »

« Il faut maintenant qu’émerge ce que ‘Plus jamais ça’ signifie. Il nous faut montrer ce que notre ‘Plus jamais ça’ signifie », a affirmé le chancelier. « C’est pourquoi notre État protégera et défendra la vie juive partout en tout temps. »

Selon le chancelier, il est non seulement honteux, mais « catastrophique » que des synagogues et des établissements juifs puissent devenir des cibles en Allemagne. Il ne doit pas y avoir la moindre tolérance pour l’antisémitisme en Allemagne. Car « il est un poison qui déchire notre société et met en danger notre démocratie ».

Le chancelier a appelé toute la société à lutter contre ce poison. « La lutte contre l’antisémitisme est toujours en même temps une lutte pour une société meilleure, plus humaine et éclairée. Elle est, de ce fait, l’affaire de tous ».

Ce que l’Allemagne fait contre l’antisémitisme

De leur côté, les pouvoirs publics mettent en place de longue date de nombreuses mesures pour faire en sorte que l’antisémitisme n’ait pas sa place en Allemagne. Elles passent par des sanctions judiciaires (incitation à la haine, motif d’antisémitisme constituant une circonstance aggravante en cas de délit, interdiction d’associations), par la protection des établissements juifs ou encore par le soutien à différents programmes d’éducation civique.

Le gouvernement fédéral soutient également un réseau de compétences créé en 2020 pour la prévention de l’antisémitisme. Il promeut le travail de prévention dans les établissements scolaires ou encore les échanges de jeunes avec Israël.

Enfin, le gouvernement a créé un poste de délégué à la vie juive et à la lutte contre l’antisémitisme, et il s’est doté, pour la première fois, d’une Stratégie nationale contre l’antisémitisme à la fin de l’année dernière.
A.L.

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