Les tâches domestiques restent, en Allemagne, très inégalement réparties entre les femmes et les hommes. C’est le triste constat que dresse une étude de l’Office fédéral des statistiques (destatis) en cette Journée internationale des femmes. Selon ses auteurs, les femmes effectuent en moyenne neuf heures de travail non rémunéré de plus que les hommes par semaine. Cela représente une heure et 17 minutes par jour.

Le travail non rémunéré comprend, pour les statisticiens, tout ce qui a trait à l’organisation du foyer, à l’éducation des enfants, aux soins des proches, à l’engagement social et au soutien apporté à des personnes extérieures au foyer.

Les femmes travaillent une heure et demie de plus au total

Au total, les femmes travaillent en moyenne 45,5 heures par semaine, dont près de 30 heures non rémunérées. Les choses se présentent différemment chez les hommes : ils travaillent 44 heures par semaine, dont un peu moins de 21 heures sans rémunération. Ils travaillent donc une heure et demie de moins que les femmes au cours de la semaine. En 2012/2013, l’écart n’était que d’une heure.

Dans le détail, les tâches ménagères classiques (cuisine, nettoyage, lessive) restent majoritairement l’apanage des femmes. Et elles absorbent une part non négligeable de leur semaine puisqu’elles représentent plus de 13 heures de travail hebdomadaire. C’est moitié moins chez les hommes.

Les femmes consacrent cinq heures à l’organisation du ménage et aux courses, les hommes quatre. Elles investissent aussi deux fois plus de temps dans l’éducation et le soin des enfants que les pères. Plus généralement, les parents travaillent en moyenne 11 heures de plus dans la semaine que les personnes sans enfant.

Dans quelques domaines, toutefois, les femmes et les hommes sont à peu près à parité : il s’agit du temps consacré au jardinage, au bricolage ou à l’engagement social.

Une répartition des tâches inéquitable et insatisfaisante

Les femmes allemandes sont-elles satisfaites de cette répartition des tâches ? Rien n’est moins sûr. Selon destatis, une mère sur quatre désire consacrer davantage de son temps à une activité rémunérée. Mais la situation ne comble pas non plus tous les hommes. Un sur quatre préfèrerait réduire son temps de travail rémunéré pour se consacrer à d’autres choses.

La ministre fédérale de la Famille, Lisa Paus, regrette elle aussi ces inégalités. « Pour les femmes, cela signifie la plupart du temps : un moindre salaire, moins d’opportunités professionnelles et une prévoyance vieillesse plus précaire ». Selon un sondage réalisé pour Verivox, seules 36 % des femmes se sentent d’ailleurs en sécurité financière pour la retraite. 56 % jugent leur situation peu ou pas du tout sûre. Pour les hommes, les chiffres sont respectivement de 48 % et 45 %.

L’indépendance financière des femmes est importante, souligne Mme Paus. Or, elle n’est possible que si les hommes prennent leur part dans les tâches ménagères. Le gouvernement, de son côté, fait sa part. Il investit dans la construction et le développement de crèches.

A.L.

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