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Team Deutschland : les médailles de la deuxième semaine
Médaille d’or pour les Allemands en kayak à quatre, © picture alliance / Eibner-Pressefoto | Eibner-Pressefoto/Memmler
Les uns se sont rués vers l’or. L’argent a fait le bonheur des autres. À moins qu’ils n’aient vu leurs performances gravées dans le bronze. Les sportifs allemands ont engrangé une belle moisson de 17 médailles cette semaine, dont 7 en or, 7 en argent et 3 en bronze. Le détail.
Les hommes en or, les femmes en argent : la forme olympique des kayakistes allemands
Après Rio en 2016 et Tokyo en 2021, les rameurs allemands ont remporté un nouveau titre de champions olympiques en kayak à quatre au Stade nautique de Vaires-sur-Marne. Max Rendschmidt, Max Lemke, Jacob Schopf und Tom Liebscher-Lucz se sont imposés sur 500 m devant l’Australie pour quatre centièmes de seconde au terme d’un final extrêmement serré. Les champions du monde 2023 ont couvert la distance en 1:19.80 mn au rythme de 140 coups de rame par minute. L’Espagne est troisième.
Quelques minutes plus tôt, les femmes avaient décroché l’argent sur la même distance. Paulina Paszek, Jule Hake, Pauline Jagsch et Sarah Brüssler ont mené une partie de la course. Mais il leur a finalement manqué 0,42 secondes pour battre la Nouvelle-Zélande et devenir championnes olympiques. L’équipe d’Allemagne de kayak à quatre avait déjà été médaillée d’argent à Londres en 2012 et à Rio en 2016. La médaille de bronze est allée à la Hongrie.
Jessica von Bredow-Werndl et Isabell Werth, doublé allemand en dressage individuel
C’est traditionnellement l’une des grandes disciplines pourvoyeuses de médailles pour l’équipe d’Allemagne. Et l’édition de Paris 2024 n’a pas fait exception. En dressage, les cavaliers allemands ont engrangé une pluie de récompenses par équipe (voir ci-dessous) et en individuel. Avec un magnifique doublé des cavalières Jessica von Bredow-Werndl et Isabell Werth sur le podium de l’épreuve individuelle.
Après Tokyo en 2021, Jessica von Bredow-Werndl s’est offert un nouveau titre olympique avec sa jument Dalera. La Bavaroise de 38 ans et sa monture de 17 ans ont donné au public du parc du château de Versailles un magnifique spectacle dansé aux figures complexes sur un medley de chansons françaises, dont « Je ne regrette rien » d’Édith Piaf. « C’était un hommage à Paris, à l’amour et à Dalera », a confié la cavalière. « Émue, on ne peut plus reconnaissante et submergée » d’émotion, Jessica von Bredow-Werndl a mis en avant le lien fort qu’elle a établi avec sa monture. « Je lui ai fait confiance, et elle m’a fait confiance. À nouveau, nous avons atteint la symbiose parfaite. Elle y a mis son cœur pour moi. »
Sur la deuxième marche du podium est montée Isabell Werth. Le nom de cette cavalière exceptionnelle restera gravé dans l’histoire du dressage et de l’olympisme. À Paris 2024, elle est devenue, à 55 ans, l’athlète allemande la plus titrée aux Jeux, devant la kayakiste Birgit Fischer. Son immense palmarès comprend quatorze médailles olympiques, dont huit d’or et six d’argent. Cavalière et spécialiste du dressage la plus titrée au monde, elle détient également neuf titres de championne du monde, 21 titres de championne d’Europe et 14 titres de championne d’Allemagne. À Versailles, elle a fait danser avec élégance sa nouvelle jument Wendy sur un pot-pourri musical autour de la chanson « Mandy » de Barry Manilow.
L’équipe allemande de dressage sur le toit de l’Olympe
Jessica von Bredow-Werndl, Isabell Werth et Frederic Wandres ont remporté la médaille d’or de dressage par équipe. Une discipline dans laquelle les Allemands excellent régulièrement. Mais cette médaille, décrochée dans le cadre somptueux du parc de Versailles, a une saveur particulière. Il s’agit du troisième sacre olympique d’affilée pour l’équipe d’Allemagne. De plus, il fait d’Isabell Werth la sportive olympique allemande la plus titrée de l’histoire.
Pour pimenter la victoire, l’attente des résultats a été digne d’un film à suspense. Dernière à se présenter, la championne olympique Jessica von Bredow-Werndl et son cheval Dalera ont réalisé une performance émaillée de fautes inhabituelles. Toute l’équipe a tremblé, croyant le titre olympique envolé. Finalement, le nouveau venu Frederic Wandres et ses deux coéquipières multi-titrées sont montés de justesse sur la première marche du podium, avec 0,121 point d’avance.
« Et il y en a encore qui diront que le dressage est ennuyeux », a plaisanté Isabell Werth. « Nous avons vraiment tremblé et à la fin, nous ne voulions pas y croire », a-t-elle ajouté. L’octuple championne olympique a signé sa meilleure performance avec la jument de dix ans Wendy, qu’elle monte depuis le début de l’année.
Christian Kukuk, champion olympique de saut d’obstacles
L’Allemand Christian Kukuk a remporté avec son cheval Checker la finale olympique du saut d'obstacles individuel. Le cavalier de 34 ans, 13e au classement mondial, a devancé le Suisse Steve Guerdat et le Néerlandais Maikel van der Vleuten. Les trois hommes sont les seuls concurrents à avoir réalisé un sans-faute sur un parcours exigeant de 15 obstacles dans le parc du château de Versailles.
La victoire en poche, Christian Kukuk est tombé à genoux, le visage dans les mains. « Je ne réalise pas du tout », a-t-il dit avec une émotion palpable. Le cavalier a rendu hommage à son cheval blanc Checker, « qui évolue dans une division à lui ».
Le trophée de Christian Kukuk est la quatrième médaille d’or allemande en équitation aux J.O. de Paris 2024, et la 100e médaille olympique allemande en équitation. L’Allemagne n’avait plus gagné de médaille d’or en saut d’obstacles depuis la victoire d’Ulrich Kirchoff et de Jus de Pommes aux J.O. d’Atlanta en 1996.
En aviron, le couronnement olympique d’Oliver Zeidler
Triple champion du monde et d'Europe de skiff, il partait favori. Le rameur allemand Oliver Zeidler a remporté le titre olympique en aviron individuel. Il a devancé ses concurrents de plus de cinq secondes dans une finale aux allures de démonstration de force.
À l’arrivée, cette consécration a fait couler des larmes de joie sur le visage du Bavarois de 28 ans. « C’est surréaliste, je ne peux pas le croire. C’était un accomplissement – un jour parfait », a-t-il déclaré. Fier et tout aussi ému, son père et entraîneur, Heino Zeidler, a commenté : « Il a accru son avance dans chaque partie du parcours. Il a été souverain du début à la fin. La manière dont il a géré la pression est incroyable ».
Oliver Zeidler offre à la Fédération allemande d’aviron sa deuxième médaille à Paris. Cet ancien nageur issu d’une famille de champions d’aviron est le premier Allemand à décrocher un titre olympique individuel depuis 1992.
En triathlon, un relais mixte en or après un final à suspense
Elle est allée jusqu’au bout du suspense et de ses forces pour décrocher l’or. La triathlète Laura Lindemann a couru le sprint final qui a vu l’Allemagne remporter le titre olympique du relais mixte en triathlon devant les États-Unis et la Grande-Bretagne. C’est la première médaille allemande dans ce sport depuis 16 ans.
D’emblée, Tim Hellwig avait placé l’équipe d’Allemagne en deuxième position, derrière la Grande-Bretagne. Lisa Tertsch a réussi à prendre la tête de la course en bravant la force du courant de la Seine. Mais Lasse Lührs a vu revenir son concurrent britannique. Laura Lindemann s’est livrée à un final haletant, et finalement victorieux.
Le quatuor a célébré son triomphe dans le cadre somptueux du centre de Paris, entre le Pont Alexandre III et le Grand Palais. Ils ont été salués par Jan Fredeno, champion olympique de triathlon à Pékin en 2008.
Le relais mixte, institué aux Jeux olympiques de Tokyo, met en concurrence des équipes composées de deux hommes et de deux femmes. Chacun doit accomplir un mini-triathlon comprenant 300 m de natation, 7 km de vélo et 1,8 km de course à pied.
En basket 3x3, l’équipe féminine dribble l’Espagne et décroche l’or
À la fin du match, elles se sont regardées pendant dix secondes, partagées entre la joie et l’incrédulité. Svenja Brunckhorst, Sonja Greinacher, Marie Reichert et Elisa Mevius ont décroché l’or olympique en battant l’Espagne (17 : 16) en finale du tournoi olympique de basket 3x3.
De cette première participation aux Jeux olympiques, elles garderont le souvenir d’un conte de fées. Tout au long du tournoi, elles ont enthousiasmé le public. Elles ont remporté une victoire historique en finale sur la Place de la Concorde. « C’est hallucinant. Qui aurait pensé cela ? », a commenté Marie Reichert. L’ancien basketteur vedette Dirk Nowitzki était venu les soutenir. Lui aussi était sur un nuage « C’est du jamais vu ! C’est historique », s’est-il exclamé.
En saut en longueur, une nouvelle médaille pour Malaika Mihambo
La reine de l’athlétisme allemand, Malaika Mihambo, a remporté au Stade de France la médaille d’argent en saut en longueur. Elle a réussi un saut à 6,98 m, loin de sa meilleure performance de l’année (7,22 m), réalisée en juin à Rome. Seule l’Américaine Tara Davis-Woodhall a dépassé les 7 m (7,10 m). Elle a décroché la médaille d’or. Une autre Américaine, Jasmine Moore, a remporté le bronze.
Championne olympique à Tokyo, Malaika Mihambo n’aura donc pas remporté deux médailles d’or olympiques de suite, une performance qu’aucune athlète n’a réussie en saut en longueur. Sa préparation a été impactée par les suites d’une récente infection par le Covid-19. L’Allemande a d’ailleurs quitté la piste du Stade du France en fauteuil roulant parce qu’elle avait du mal à respirer. Elle a heureusement fait savoir qu’elle allait mieux.
En décathlon, le roi Leo Neugebauer sacré vice-champion olympique
Grand favori du décathlon, l’Allemand Leo Neugebauer a remporté la médaille d’argent lors de ses premiers Jeux olympiques, à Paris. Il est le premier décathlonien allemand à décrocher une médaille olympique depuis Frank Busemann à Atlanta, il y a 28 ans.
L’athlète de Stuttgart, âgé de 24 ans, a largement dominé la première journée d’épreuves avec des performances spectaculaires : 10,67 secondes sur 100 m, 7,98 m en saut en longueur, 16,55 m en lancer du poids, 2,05 m en saut en hauteur et 47,70 secondes sur 400 m. La suite a été plus difficile, sur 100 m haies, et surtout au lancer du disque et au saut à la perche. La pression était-elle trop lourde, était-ce l’importance de l’événement ou l’ambiance animée des 60 000 spectateurs du Stade de France ? Leo Neugebauer a tout donné au lancer du javelot et sur 1 500 m. Mais l’or est allé au Norvégien Markus Rooth.
Médaillé d’argent, Leo Neugebauer a levé les bras au ciel et embrassé le public à distance. « Dans ce stade, avec ces supporters-là, cette ambiance-là, disputer un décathlon est quelque chose d’indescriptible », a-t-il commenté en savourant le plus beau succès de sa carrière.
Le nageur Oliver Klemet décroche l’argent sur 10 km marathon
On attendait Florian Wellbrock. C’est Oliver Klemet qui a fait sensation en natation marathon dans la Seine. Le nageur hessois de 22 ans a décroché la médaille d’argent. Il a parcouru les 10 km de l’épreuve en 1:50:52.7, soit 2,1 secondes de plus que le vainqueur, le Hongrois Kristof Rasovszky.
« Mon objectif était une médaille, n’importe laquelle », a commenté Oliver Klemet. « Je suis incroyablement satisfait de cette deuxième place ». Médaillé de bronze aux derniers championnats du monde, il a expliqué que le courant de la Seine lui avait donné du fil à retordre, notamment le passage d’une bouée à l’autre. « Mais nous avions bien analysé le parcours. Cela a payé », a-t-il dit.
Le champion olympique de Tokyo Florian Wellbrock a connu une course plus difficile. Attendu pour une place en haut du podium, il a longtemps nagé en tête de la course. Mais il a finalement terminé huitième.
Les hockeyeurs allemands médaillés d’argent
L’équipe allemande de hockey a remporté la médaille d’argent du tournoi masculin de Hockey. Elle s’est inclinée aux pénaltys (1:3) face aux Pays-Bas au terme d’une finale extrêmement disputée au Stade olympique Yves-du-Manoir, sous les yeux du chancelier Olaf Scholz et du président du Comité olympique allemand (DOSB), Thomas Weikert.
Décrocher l’argent « est une sensation grandiose » mais « nous voulons l’or », avait déclaré le capitaine Mats Grambusch avant la rencontre. « On ne peut pas être plus déçu, mais nous nous sommes battus jusqu’au bout », a commenté l’entraîneur, Andre Henning. « Malheureusement, nous n’avons pas montré les qualités qui étaient nécessaires aux penaltys ». L’Allemagne espérait décrocher à Paris son 5e titre olympique en hockey-sur-gazon après ceux de 1972, 1992, 2008 et 2012.
Le duo berlinois Kroppen/ Unruh médaillé d’argent en tir à l’arc
Les Allemands Michelle Kroppen et Florian Unruh ont remporté la médaille d’argent en tir à l’arc dans l’épreuve par équipes mixte. Les deux Berlinois ont fait preuve d’une grande constance pour parvenir jusqu’en finale, en battant successivement la Colombie (5:4), le Mexique (5:1) et les États-Unis (5: 3). Ils ont abordé la finale détendus et avec des nerfs solides. Mais manquant de réussite, ils ont dû s’incliner contre les champions du monde sud-coréens Lim Sihyeon et Kim Woojin (0:6).
Cette première médaille allemande en tir les a néanmoins ravis. « Oui, les larmes ont coulé », a reconnu Michelle Kroppen. « Avoir autour du cou cette lourde chose me laisse sans voix. » L’athlète allemande avait déjà gagné la médaille de bronze par équipe à Tokyo en 2021. Pour Florian Unruh, il s’agit de la première médaille olympique.
En kayak cross, Noah Hegge monte sur le podium
Son objectif était de repartir avec une médaille. Noah Hegge a réalisé son rêve en décrochant le bronze en kayak cross. Le sportif de 25 ans a joué le tout pour le tout dans cette nouvelle discipline en eau libre. Il a gardé la tête froide dans les duels pour filer vers la troisième place, la meilleure performance de sa carrière. Ses meilleurs résultats étaient jusqu’à présent un titre de champion du monde par équipe (2022) et une sixième place en individuel aux championnats du monde (2021). « J’ai abordé une manche à la fois, je n’ai pas cherché plus loin », a commenté l’athlète, ravi, boulanger de formation dans le civil.
En cyclisme sur piste, du bronze pour les reines du sprint
Un rêve d’or s’en va, un rêve de bronze qui se réalise. Au Vélodrome National, les cyclistes allemandes Emma Hintze, Lea Sophie Friedrich et Pauline Grabosch sont montées sur la troisième marche du podium en vitesse par équipes. C’est une déception relative pour les reines du sprint, qui visaient un sacre olympique après quatre titres de championnes du monde de 2020 à 2023. Malgré un record du monde, le trio de Cottbus (Brandebourg) ne s’est pas qualifié pour la finale pour l’or. Il a battu les Pays-Bas lors de la petite finale, laissant la Grande-Bretagne et la Nouvelle-Zélande monter sur les deux premières marches du podium.
Le boxeur Nelvie Tiafack décroche le bronze
« De ma performance, je suis satisfait, mais pas du résultat, bien entendu. » Le boxeur allemand Nelvie Tiafak a décroché la médaille de bronze aux côtés du Français Djamili-Dini Aboudou Moindze dans la catégorie des poids super lourds (+ de 92 kg). Il s’est incliné en demi-finale (0: 5) face à Bakhodir Jalolov, au terme d’un combat techniquement et tactiquement dominé par le boxeur ouzbèke. « J’ai essayé de l’arrêter pendant trois reprises. Cela n’a que rarement fonctionné. Mais j’ai donné le meilleur jusqu’à la fin, j’ai avancé […] », a-t-il expliqué. Le boxeur de Cologne, âgé de 25 ans et originaire du Cameroun, s’est dit enthousiasmé par l’ambiance « d’enfer » qui régnait parmi les 14 000 spectateurs du court Philippe Chatrier, à Roland Garros. Il n’oubliera pas ce dernier combat en boxe amateur, avant de passer professionnel.
A.L.