Bienvenue sur les pages du Ministère fédéral des Affaires étrangères
Les jeunes Allemands plus politisés que leurs aînés, selon une étude
Même s’ils ne sont pas exempts de craintes face à l’avenir dans une période de crises, les jeunes de 12 à 25 ans restent majoritairement (55 %) optimistes en Allemagne, selon la dernière étude Shell, © picture alliance / imageBROKER | Maria Daniela Romero
Ils sont préoccupés par les crises qui se succèdent. Mais ils restent optimistes, pragmatiques et confiants dans la démocratie. Ils sont aussi nettement plus politisés que leurs aînés. C’est le portrait que la 19e étude Shell dresse des 12-25 ans d’aujourd’hui.
Que pensent les 12-25 ans ? Comment vivent-ils ? Tous les cinq ans, l’étude Shell sonde la jeunesse allemande. Sa 19e édition, basée sur une enquête auprès de 2 500 jeunes, est parue le 15 octobre. Elle révèle une génération soucieuse, et marquée par les crises. Mais aussi une jeunesse optimiste, pragmatique, qui a confiance dans la démocratie allemande. L’une des évolutions les plus notables est la politisation croissante des jeunes.
Une génération politisée
Le fossé avec les années 1990 et 2000 ne pourrait pas être plus grand. En 2002, 34 % des jeunes s’intéressaient à la politique. Ils sont 55 % aujourd’hui. « C’est une tendance de long terme », a expliqué à la chaîne ARD le politologue Mathias Albrecht, co-auteur de l’étude. Mais ce qui est nouveau, c’est qu’on n’observe plus de différence entre les filles et les garçons. La politique n’est plus d’abord « une affaire d’hommes ».
Selon l’étude, les jeunes sont ainsi de plus en plus nombreux à s’informer (51 % contre 36 % en 2019), et à se dire prêts à s’engager politiquement (37 %, contre 22 % en 2002). Sont-ils de plus en plus orientés à droite, comme on l’entend parfois ? « Nous observons bien, en particulier chez les jeunes hommes, un mouvement vers la droite ces dernières années », indique M. Albrecht. « Mais le phénomène est pour partie compensé par le fait que les jeunes femmes ont plutôt évolué vers la gauche ».
Selon le politologue, les jeunes hommes se situent plus souvent « à droite » ou « plutôt à droite » que ces dernières années. Mais pas plus souvent qu’il y a 10 ou 15 ans. Quant aux jeunes femmes, elles sont de plus en plus sensibles à des sujets comme le féminisme ou la diversité. Dans l’ensemble, le positionnement moyen de cette génération se situe « légèrement à gauche ». Une tendance stable sur la longue durée.
Des crises, et des préoccupations
Une autre caractéristique des jeunes d’aujourd’hui est qu’ils grandissent environnés de crises. Cela les impacte, montre l’étude. C’est une génération plus préoccupée que ses aînés. Ils redoutent en priorité une guerre en Europe (81 %), la dégradation de l’économie et la pauvreté (67 %), l’hostilité croissante entre les gens (64 %).
L’environnement (64 %) et le climat (63 %), au cœur d’importantes manifestations de la jeunesse il y a quelques années, restent des thèmes prégnants. Mais leur importance est en légère baisse.
Confiance dans la démocratie
Par contre, une angoisse a fondu de manière spectaculaire parmi les jeunes : la peur du chômage. Elle n’est plus ressentie que par un tiers des sondés (35 %), un plancher historique. Parallèlement, de nouvelles ambitions ont gagné du terrain depuis 2019, telles qu’un salaire élevé (83 %, + 7 points) et des opportunités de progression de carrière (80 %, + 6 points). 73 % des 12-25 ans visent un niveau de vie élevé.
Globalement, constate l’étude, la jeune génération ne se laisse pas décourager par les crises et leurs conséquences. Ils sont un peu moins confiants dans leur propre avenir qu’en 2019 (52 % contre 58 %). Mais ils affichent une confiance inédite depuis 2002 (56 %) dans l’avenir de la société. Leur confiance dans les institutions est d’ailleurs en augmentation. 75 % se disent satisfaits ou très satisfaits de la démocratie en République fédérale.
A.L.