Bienvenue sur les pages du Ministère fédéral des Affaires étrangères

Enquête : une jeunesse optimiste malgré les crises

Confrontée à la multiplication des crises, la jeune génération n’en reste pas moins optimiste, révèle un sondage

Confrontée à la multiplication des crises, la jeune génération n’en reste pas moins optimiste, révèle un sondage. © picture alliance / imageBROKER | Unai Huizi

23.05.2025 - Article

Ils débutent leur vie d’adulte dans un contexte de crise omniprésent. Les 14-29 ans se projettent pourtant avec optimisme dans l’avenir, selon la 8e enquête « La jeunesse en Allemagne ». L’idée reçue d’une génération paresseuse est remise en question.

Crise économique, inflation, crise du logement, réchauffement climatique, contexte géopolitique : dans le monde troublé qui est le nôtre, comment vont les jeunes ? Selon l’enquête « La jeunesse en Allemagne », publiée à intervalles réguliers depuis 2010, ils sont soumis à une pression intense. Mais ils restent optimistes pour leur avenir.

Une génération sous tension

L’enquête souligne les défis des adolescents et des jeunes adultes d’aujourd’hui. Les 14-29 ans sont une génération inquiète. Ils sont préoccupés par les guerres en Europe et au Proche Orient (62 %), par l’inflation (57 %), par les fractures de la société (48 %), par la pénurie de logements abordables (48 %) et par la crise climatique (47 %).

Beaucoup font état d’une tension, voire d’une souffrance psychique. Un sur deux (49 %) pâtit du stress. 34 % souffrent d’épuisement. 32 % doutent d’eux-mêmes. 20 % ont connu un épisode de dépression et 17 % souffrent d’anxiété. Seuls 23 % disent n’être exposés à aucune souffrance psychologique.

L’enquête souligne un fait intéressant : la majorité des jeunes (55 %) est consciente que les réseaux sociaux sont une source de tension mentale. 47 % des sondés conviennent que ces outils les privent d’un temps qu’ils auraient pu consacrer à des activités bénéfiques.

« Les médias numériques, les réseaux sociaux et l’intelligence artificielle façonnent la vie des jeunes d’une manière à la fois positive et négative », résume le sociologue Klaus Hurrelmann, co-auteur de l’enquête. « Une corrélation entre les habitudes d’utilisation du numérique et la souffrance psychique apparaît clairement. »

Optimistes et résilients plutôt que résignés

Face à ces difficultés, on aurait pu s’attendre à un sentiment d’impuissance, ou à une forme de résignation face à l’état du monde. La jeune génération avoue d’ailleurs sa profonde déception à l’égard des partis politiques, dont elle se sent ignorée. Et 63 % des jeunes sondés pensent qu’il était plus facile autrefois d’accéder à la prospérité matérielle. Mais de manière générale, l’enquête met en évidence le fait que les 14-29 ans ne baissent pas les bras.

Ils se démarquent, au contraire, par leur optimisme, leur sens des responsabilités, leur engagement et leur volonté d’apporter une contribution à la société. 65 % d’entre eux se projettent dans l’avenir avec optimisme. Le chiffre est en hausse de trois points sur un an.

Dans le débat sur les retraites, la majorité se déclare prête à supporter un poids financier plus important pour garantir une retraite aux aînés. Et ce, bien qu’un jeune sur cinq (20 %), un record, soit endetté. « Cette attitude solidaire de la part des jeunes souligne le désir d’un contrat équitable entre les générations », commente Kilian Hampel, chercheur en sciences sociales et co-auteur de l’enquête.

« La jeune génération se révèle solidaire à l’égard des personnes âgées, prête à s’investir et attachée aux vertus traditionnelles », résume le directeur de l’enquête, Simon Schnetzer.

Goût de l’effort

Contrairement aux clichés, les jeunes sont prêts à s’engager dans le travail. Ils sont d’ailleurs exposés à l’épuisement professionnel
Contrairement aux clichés, les jeunes sont prêts à s’engager dans le travail. Ils sont d’ailleurs exposés à l’épuisement professionnel © picture alliance / imageBROKER | Unai Huizi

La prétendue paresse de la « génération Z » est un mythe, ajoute le chercheur. Ainsi, le taux d’activité des 14-29 ans (81 %) dépasse de loin celui des autres générations. Il est supérieur de de cinq points à celui des 30-49 ans (76 %) et de 12 points à celui des 50-69 ans (69 %). Et l’étude ne prend pas en compte les petits boulots étudiants.

Comme leurs aînés, les jeunes attendent toutefois des contreparties à leur désir d’engagement, notamment en termes d’ambiance de travail, d’équilibre entre travail et vie privée et de sécurité.

Leurs principales sources de motivation sont l’argent (52 %), le plaisir (37 %), le désir d’atteindre leurs objectifs (34 %), la reconnaissance (26 %) et la quête de sens (25 %).

Ils puisent leurs ressources auprès de leur famille, auprès de leur partenaire et dans les objectifs qu’ils se fixent. En revanche, la foi et le lien à la nature ont peu d’importance à leurs yeux.

A.L.

Retour en haut de page