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Friedrich Merz : sans les juifs, il n’y a « pas d’avenir favorable » en Allemagne

Friedrich Merz mardi 16 septembre, lors de l'inauguration à Munich de la synagogue de la Reichenbacherstrasse, bâtiment construit dans le style du Bauhaus détruit par les nazis et aujourd'hui rebâti à l'identique. Le chancelier était visiblement ému lorsqu'il a évoqué les crimes nazis. © picture alliance/dpa | Sven Hoppe
Le Conseil central des juifs d’Allemagne a célébré cette semaine son 75e anniversaire. Pour Friedrich Merz, c’est un « cadeau » que des juifs aient retrouvé une patrie en République fédérale. Le chancelier a réaffirmé le soutien allemand à l’existence et à la sécurité d’Israël.
Il a été créé cinq ans seulement après la fin de la Shoah. Le Conseil central des juifs d’Allemagne a fêté cette semaine son 75e anniversaire. D’abord dédié à la défense des intérêts des survivants de l’Holocauste en attente d’émigration, il s’est institutionnalisé à mesure que des juifs décidaient de rester en Allemagne. Il représente aujourd’hui un peu plus d’une centaine de communautés juives et quelque 100 000 membres. Le chancelier Friedrich Merz a loué sa contribution à la culture démocratique et au retour de la vie juive en Allemagne.
« Un partenaire irremplaçable »

Le Conseil central des juifs d’Allemagne est « une artère vitale de la culture démocratique en Allemagne » et « un partenaire irremplaçable pour le gouvernement fédéral », a-t-il dit. Depuis 1950, il a notamment contribué à poser les bases juridiques des réparations versées aux victimes du nazisme, au rapprochement entre la République fédérale et l’État d’Israël et à l’accueil des rapatriés tardifs de l’ex-URSS après 1990.
C’est « un cadeau » que « des juives et des juifs aient retrouvé ici une patrie. Malgré toutes les difficultés, et bien que l’antisémitisme n’ait jamais cessé d’exister », a souligné M. Merz. « La République fédérale se serait trouvée déracinée pour toujours sans la vie juive, sans la culture juive ». « Je voudrais dire aujourd’hui aux juives et juifs d’Allemagne : sans vous, il ne peut y avoir d’avenir favorable en République fédérale ».
« Nous engageons le combat contre toute forme d’antisémitisme »
Dans un contexte de recrudescence de l’antisémitisme, le chancelier a regretté que la haine des juifs s’exprime « de manière plus sonore, ouverte, insolente et violente » depuis « l’attaque barbare » perpétrée le 7 octobre 2023 par le Hamas« . Il s’en est dit consterné et honteux.
En début de semaine, lors de l’inauguration à Munich de la synagogue de la Reichenbachstraße, détruite par les nazis et restaurée à l’identique, il avait annoncé au nom de l’ensemble de son gouvernement : »nous engageons le combat contre toute forme d’antisémitisme, ancien comme nouveau.«
Ne pas faire de la critique envers le gouvernement israélien un »prétexte«
À Berlin, devant le Conseil central des juifs d’Allemagne, il l’a réaffirmé : l’engagement de l’Allemagne en faveur de la sécurité d’Israël »est une composante non négociable de ses fondements normatifs« .
Dans ce contexte, Friedrich Merz a mis en garde contre la tentation d’utiliser la critique à l’égard du gouvernement israélien comme un prétexte à l’antisémitisme. »Une critique du gouvernement israélien doit être possible, elle peut même être nécessaire« , a-t-il dit. »Un désaccord sur le fond ne signifie pas manquer de loyauté en amitié.«
Mais »notre pays porte atteinte à sa propre âme lorsque de telles critiques deviennent un prétexte à la haine des Juifs – ou, pire encore, lorsqu’elles mènent à exiger que la République fédérale se détourne d’Israël« .
»La lutte contre l’antisémitisme et la haine de l’homme, tout comme la mémoire de la Shoah, relèvent de la responsabilité permanente de toutes les citoyennes et de tous les citoyens de ce pays« , a-t-il affirmé.
»Nous sommes tous appelés à défendre le vivre-ensemble dans la liberté. Nous sommes tous appelés à maintenir le dialogue et à nous ouvrir aussi à d’autres points de vue. Nous sommes tous appelés au courage civique lorsque nous sommes témoins d’antisémitisme, de racisme ou de discrimination.«
A.L.
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Discours du chancelier lors du 75e anniversaire du Conseil central des juifs d'Allemagne