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L’Allemagne à la COP28

Hier s’est ouverte à Dubaï la 28e conférence internationale sur le climat (COP28). Elle doit notamment permettre d’établir un premier bilan de l’Accord de Paris (2015)

Hier s’est ouverte à Dubaï la 28e conférence internationale sur le climat (COP28). Elle doit notamment permettre d’établir un premier bilan de l’Accord de Paris (2015), © picture alliance/ ROPI/ Hopwood/ EUC

01.12.2023 - Article

Le chancelier Olaf Scholz participe ce vendredi à la Conférence internationale sur le climat (COP28) à Dubaï. Le bilan de l’Accord de Paris visant à limiter la hausse de la température globale est l’un des grands enjeux de cette 28e édition.

C’est « à la fois un moment critique et une chance », avertit Jennifer Morgan, secrétaire d’État aux Affaires étrangères du gouvernement allemand pour la politique climatique internationale. Du 30 novembre au 12 décembre, la communauté internationale est réunie au chevet du climat à l’occasion de la 28e Conférence des Parties sur le Climat de l'ONU (COP28). L’événement, organisé à Dubaï, aux Émirats Arabes Unis, sera pour la première fois l’occasion d’établir un bilan de l’Accord de Paris (2015). Avec l’espoir de replacer le monde sur une trajectoire qui permettrait de limiter la hausse de la température globale à 2°C, voire à 1,5°C d’ici à la fin du siècle.

Club Climat

Le chancelier Olaf Scholz est le premier membre du gouvernement allemand à faire le déplacement dans le Golfe Persique. Il participe ce vendredi avec quelque 160 chefs d’État et de gouvernement au World Climate Action Summit. Il y donnera le coup d’envoi définitif du « Club Climat », dont il avait proposé la création au sommet du G7 d’Elmau (Allemagne) en 2022. Il sera accompagné du président chilien, Gabriel Boric.

Le Club Climat se veut un forum ouvert à tous les pays désireux de s’engager dans la mise en place intégrale de l’Accord de Paris et des décisions qu’il a inspirées. Il compte actuellement 33 membres (32 États et la Commission européenne), dont l’Allemagne et la France. Ces derniers mois, il s’est doté d’un programme de travail, de statuts et de principes de gouvernance, ainsi que d’un secrétariat, qui est installé auprès de l’OCDE et de l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Il est désormais pleinement opérationnel. Il compte axer son travail sur l’accélération de la décarbonation de l’économie.

Limiter le réchauffement à 1,5°C

Lors de la COP28, l’Allemagne entend plaider pour le triplement de la production d’énergie renouvelable d’ici à 2030 et pour le doublement de l’efficacité énergétique
Lors de la COP28, l’Allemagne entend plaider pour le triplement de la production d’énergie renouvelable d’ici à 2030 et pour le doublement de l’efficacité énergétique. Elle se positionnera aussi clairement pour l’abandon des énergies fossiles. Le chancelier Olaf Scholz est présent à Dubaïce vendredi© picture-alliance/dpa/ Ministère fédéral des Affaires étrangères

La délégation allemande à Dubaï compte plusieurs ministres (Affaires étrangères, Économie et Protection du Climat, Coopération économique et développement, Environnement) et de nombreux experts. Les négociations se dérouleront sous la houlette de la cheffe de la diplomatie allemande, Annalena Baerbock, et de Jennifer Morgan. L’Allemagne souhaite inciter tous les États à s’engager sur des objectifs climatiques ambitieux qui permettent d’atteindre les objectifs de l’Accord de Paris.

Selon la trajectoire actuelle, le monde se dirige, en effet, vers un réchauffement supérieur aux 2°C, voire 1,5°C prévus par ce texte en 2015. Un changement de cap est donc nécessaire. Tel est l’enjeu de la COP28. C’« est la conférence internationale sur le climat la plus importante depuis l’Accord de Paris », souligne Mme Baerbock. « Nous allons établir le bilan pour la première fois, afin de savoir où nous nous situons en tant que communauté internationale ». Sur cette base, les États auront la possibilité de réviser à la hausse leurs objectifs nationaux de réduction d’émissions de gaz à effet de serre (NDC).

« Une opportunité économique »

« Personne au monde ne peut plus échapper à la crise climatique. Elle nous affecte tous, partout sur la planète », met en garde Mme Baerbock. Toutefois, le contexte a changé, ajoute-t-elle. « Il y a huit ans, quand les objectifs de Paris ont été pris, les énergies renouvelables étaient encore considérées comme un risque en termes d’investissement. Aujourd’hui, elles constituent une opportunité économique énorme. »

Pionnier de la transition énergétique, l’Allemagne a elle-même mis en place des mesures fortes pour viser la neutralité carbone à l’horizon 2045. Elle veut couvrir 80 % de sa consommation d’électricité à partir de sources renouvelables à l’horizon 2030, et 100 % en 2035. Elle investit aussi beaucoup dans les technologies hydrogène.

À Dubaï, Berlin plaidera ainsi pour des engagements ambitieux de la communauté internationale. « Nous travaillerons à trois résolutions », a précisé Mme Baerbock : « le triplement de la production d’énergies renouvelables d’ici à 2030, le doublement de l’efficacité énergétique et l’abandon progressif des énergies fossiles. »

Financement climat et fonds pertes et dommages

Berlin s’engage, par ailleurs, fortement sur un autre aspect clé de la COP28 : la compensation financière promise par les pays industrialisés aux pays pauvres, qui sont les premières victimes du réchauffement. En 2022, l’Allemagne a versé plus de six milliards d’euros de fonds publics dans le cadre de ce financement. Ce faisant, elle a rempli ses engagements avec trois ans d’avance sur le calendrier initial.

L’année dernière, la communauté internationale s’était aussi accordée sur la création d’un fonds «  loss and damage  » (pertes et dommages). Il vise à aider les pays les plus vulnérables à s’adapter aux effets déjà catastrophiques du changement climatique. À l’occasion de la COP28, l’Allemagne entend contribuer à sa mise en place effective. Aux côtés des Émirats arabes unis, elle a promis jeudi, dès l’ouverture de la conférence, une aide de 200 millions de dollars (environ 183 millions d’euros).

A.L.

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